L’ISLAM , UNE RELIGION DES FRANCS AU 7e SIECLE



I - L’ISLAM , UNE RELIGION, des Francs au 7e siècle

1. Le berceau de l’Islam

·         L'Arabie saoudite, isolée  et aride, quatre fois la France, entre empire byzantin et empire perse sassanide ; ·         sillonné par les caravanes de Syrie au Yemen par les nombreuses oasis ; ·         Organisation en clans et tribus ; ·         La plus célèbre : celle des Quraychites, subdivisée en une dizaine de clans dont celui de Hâchim, où seuls les hommes comptent ; les filles sont une lourde charge, on peut les supprimer ! ; ·         L’honneur y est sacré : il tient même lieu de religion ; ·         Les Arabes sont idolâtres et craignent surtout le mauvais sort et les démons-djinns ; ·         À La Mecque (mi-chemin de l’Arabie du Sud et de la Palestine byzantine) se trouve un sanctuaire de forme cubique : la Kaaba, avec pèlerinage : le hajj, surtout durant le mois de rajab ; ·         À côté de La Mecque, se trouve une importante ville de foire Ukâz : pèlerinage et foire rapportent autant d’argent que le trafic des caravanes, qui ne profite qu’à un petit nombre de familles puissantes ; ·         Un homme de génie va comprendre tous ces problèmes : Muhammad, fils d’Abd Allah, lui-même fils d’Abd al-Muttalib, lui-même fils de Hâchim. ;

2. Le Prophète de l’Islam

·         En 570 (ou 571) Mohammad naît à La Mecque ; ; ·         Un Arabe typique : son père est mort avant sa naissance, et sa mère Amina meurt quand il n’aura que 6 ans. Il sera recueilli par son grand-père parternel, Abd-al-Muttalib, chef du clan. Deux ans plus tard, ce dernier meurt à son tour ; ·         C’est un oncle maternel, Abû Tâlib, devenu chef de clan, qui le prendra avec lui. Mohammad se fera un ami d’Ali, fils d’Abû Tâlib. Obligé de travailler, Mohamet se met au servoice d’une riche veuve Khadîja, qui a près de 40 ans, qui rapidement veut l’épouser, alors qu’il n’a que 25 ans. Par ce mariage, il devient un notable de La Mecque. Mais il n’a que des filles ! ! ! Mohammad adopte alors un esclave : Zayd, et son cousin Ali ; ·         À 40 ans, Mohammad pend l’habitude de se retirer pendant des nuits entières, dans une caverne du Mont Hira, à quelques kms de La Mecque : C’EST LÀ QUE L’ANGE GABRIEL LUI APPREND QU’IL A ÉTÉ CHOISI POUR ÊTRE LE MESSAGER ARABE DU DIEU QU’ADORENT LES JUIFS ET LES CHRÉTIENS ; ·         Son épouse  le soutient et devient sa 1ère disciple. D’autres la suivent : Zayd, Ali et un cousin de Khadîja, , Waraqa Ibn Naufal, un hânif qui connaît les Écritures juives et chrétiennes. En dehors de sa propre maison, il n’y a  qu’un riche marchand, Abû Bakr, qui se convertit ; ·         Mohammad fait des adeptes ensuite, mais surtout parmi les petites gens : artisans, affranchis, esclaves, comme Bilâl, le noir. Il échoue auprès de son clan et repoussé par les riches marchands : le  nouveau monothéisme est une menace pour le commerce des idoles. Les persécutions commencent mais ne l’arrêtent nullement. Les conversions continuent, dont celle de Omar ibn al-Kattâb, le St Paul de l’Islam ; ·         619 est l’année du deuil : coup sur coup, meurent Khadîja et Abû Tâlib. Un autre oncle, Abû Lahab, prend la tête du clan Banû Hâchim. C’est l’ennemi juré du prophète. Mohammad veut fuir, mais où ? À Tâ’if ? Il s’en fait chasser ; ·         Lors du pèlerinage, il rencontre des Arabes de la ville de Yathrib, oasis à 350 kms de La Mecque. Ils lui demandent d’être leur arbitre domestique : il accepte . AINSI LA LOI DU CLAN EST DEPASSÉE : les liens d’alliance ont remplacé les liens du sang. À LA NOTION DE TRIBU, SUCCÈDE CELLE DE COMMUNAUTÉ (UMMA) fondée sur un idéal religieux ; ·         En 622, Mohammad quitte La Mecque (hijra  = L’HÉGIRE) : ce n’est plus une fuite, mais une rupture géographique, psychologique, sociale et temporelle. Yathrib devient MÉDINE ; ·         De simple chef religieux qu’il était à La Mecque, Mohammad va devenir un chef politique et militaire et organiser la communauté des croyants. Il signe un pacte avec les quatres groupes = Constitution de Médine. Entrent dans cette confédération tribus juives et arabes, avec protection mutuelle. C’est alors que les disciples de Mohammad prennent le nom de MUSLIMÛM, musulmans, c.-a-d. adeptes de l’Islam ; ·         Mais pour ne plus dépendre des Médinois et de leur générosité, Mohammad va pratiquer la razzia. En 623, pendant le mois sacré de radjab, Mohammad attaque La Mecque, et affirme alors que la loi de Dieu l’emporte sur la coutume du désert. L’année suivante, c’est la victoire de Badr : désormais plus de razzia, mais c’est la guerre sainte,JIHAD, contre les ennemis d’Allah. Celui qui meurt au combat est CHAHÃŽD, martyr, et le butin est partagé, 1/5 revenant au Prophète ! ; ·         En 625 : défaite au Mont Ohod (Uhud) par les Mecquois. Le Prophète est blessé. En 627, ils attaquent à  nouveau. Mais Mohammad  est vainqueur (la bataille du Fossé) : il en profite pour exterminer tous les Juifs félons. Désormais, il est Arabe, plus que jamais. En 628, il décide de faire le pèlerinage à La Mecque avec ses fidèles. Les Mecquois finissent par lui promettre l’accès, ainsi l’année suivante et pendant 3 jours seulement. D’où le lieu dit " Hudaybiyya " où les Musulmans attendent la permission d’entrer. POUR LA PREMIÈRE FOIS LES MECQUOIS TRAITENT D’ÉGAL À ÉGAL AVEC LUI ! ; ·         En 628, Mohammad  fait un dernier raid contre les tribus juives à Khaybar et enlève une juive de 17 ans Safiyya, qu’il pend pour épouse. L’année suivante, il rentre à La Mecque, et pour se réconcilier avec son clan, prend une autre épouse Maymûma, la sÅ“ur de la femme de son oncle Abbas. Et également Umm Habîba, la fille du puissant Abû Sufyân, devenant ains le gendre du personnage le plus influent de La Mecque ; ·         Depuis la mort de Khadîja, il s’est constitué un véritable harem " politique " : o        Aïcha, la file de Abû Bakr, o        Hafsa, la fille d’Omar, o        Juwayrîya, fils du chef des Banî–l-Mustaliq, o        Avec quelques veuves comme Umm Salâma, o        Sauda, o        Mais pour Zaynab, ce fut un coup de foudre, o        Il y a aussi des concubines : Maria la chrétienne copte et Rayhana la juive ; ·         En 630, Mohammad  rompt le pacte de Hadaybiyya et marche sur La Mecque : Abû Sufyân se convertit alors et lui ouvre les portes. Le prophète fait abattre les idoles de la Kaaba. Aucune effusion de sang. Triomphe politique et religieux ; ; ·         En 632, pèlerinage de l’adieu. Deux mois plus tard, il tombe malade : il meurt le 8 juin 632, dans les bras d’Aïcha. Sans successeur, mais les bases de l’Islam étaient posées.

3. Les sources de l’Islam

3.1 Le Coran ·         C’est la parole de Dieu devenue livre. Mais comment ? o        À La Mecque : transmission orale et mémorisation par cÅ“ur par les disciples, o        À Médine : scription sur des omoplates de chameau et des morceaux de cuir, o         la mort du Prophète , 632: recueil, avec organisation en " soura ", ·         652 : le calife Uthmân ordonne de réaliser la forme définitive du Coran :
14 chapitres (sourates), divisés en versets (ayât) : l’ordre étant fondé sur la longueur des sourates, les plus longues au début. Avec une exception : la première sourate, la Fâtiha, ne compte que 7 versets.
Les plus longues sont vraisemblablement celles de Médine (ton juridique et solennel), les autres, celles de La Mecque(ton plus poétique) ; ·         Nombreux commentaires : tafsîr, de la part des savants.
Le problème crucial se posa très vite : le Coran est-il créé ou incréé ?
Seules les lettres qui le reproduisent sont créées ! Mais pour le commun, tout : sens, mots, lettres, papier et encre sont sacrés ! Quoique difficilement abordable pour un non musulman, le Coran possède une vigueur et une force d’envoûtement, qui ne s’expliquent que par la place que le Coran tient dans la formation du musulman. C’en est l’âme ! ; 3.2 La Sunna : la coutume des ancêtres. Appliqué à Mohammad  = " l’ensemble de ses paroles, gestes, comportements, façons de manger et de boire, de se vêtir, d’accomplir les devoirs religieux, de traiter avec autrui " ·         C’est une imitation de Mohammad ; ·         Ce sont de courts récits, les hadîths, qui renseignent sur les détails du comportement du prophète : d’où confusion parfois entre la Sunna (Tradition) et les Hadîths (traditions) ; ·         C’est devenu, à côté du Coran, source de l’Islam, et parole d’Allah ! En cas de contradiction entre le Coran et la Sunna, c’est cette dernière qui l’emporte !

4. Le message de l’Islam

4.1 Ni sacrement, ni clergé : le croyant est seul, face à son dieu.
Les dogmes : très peu nombreux. La base est qu'il faut croire en : ·         L’unicité de Dieu ; ·         Les anges : Djibril (postier divin) , Mikha’il (surveille le monde), Israfil (le Jugement dernier) et Azrail (la mort). Chaytan, (Satan) qui a refusé d’obéir à Dieu ; ·         Les prophètses : Moïse, Jésus (Isa). Mais naussi : Adam, Noé, Abraham, David, Salomon, Loth, Joseph, Jonas, Elie, Job, Jean. Mohammad  est le dernier. Sans oublier la Vierge Marie : mais elle n’est pas la Mère de Dieu, puisque Jésus n’est pas le Fils de Dieu ; ·         Le Jugement Dernier. 4.2 La Loi islamique ou charî’a : "  voie à suivre " 4.2.1 Cinq obligations du culte (ibadât) : pilirrs ou arkân ·         la profession de foi (chahâda) ; ·         la prière (salât) cinq fois par jour ; ·         l’aumône (zakat) ; ·         le jeûne du mois de Ramadan ; ·         le pèlerinage à la Mecque (hajj), le dernier mois de l’année hégirienne, Dhû al-hijjah, entre le 9 et le 13. 4.2.2 Les obligations concernant les relations en société (m’amalât) :contrats, délits, interdits alimentaires etc. ·         Les prescriptions juridiques de droit privé : le mariage en premier lieu : ce n’est pas un sacrement, il n’est pas indissoluble. Il existe même des mariages de " jouissance ", mut’a, temporaires.
Le " divorce " talaq est en réalité une répudiation, mais à sens unique ; ·         Les obligations juridiques résultant des délits et des crimes. Il y a des sanctions légales hudûd : adultère = zinâ, vol = sariqa ; ·         Les interdictions d’ordre alimentaire.

5. L’Islam : une communauté



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