L’ISLAM , UNE RELIGION DES FRANCS AU 7e SIECLE



2. LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION

·         Avec l’irruption des Mongols et des Turcs s’ouvre une nouvelle phase pour l’Islam. Les Turcs Seldjoukides entrent à Bagdad en 1055, les Mongols en 1258. Mais entre les XIIIe et le XVe, les Mamelouks d’Égypte empêchent une " turquification " totale. ·         Destruction, & conversion des Asiatiques à l’Islam ! Seconde vague islamique, à la conquête de l’Afrique noire et de l’Extrême-Orient. Percée spectaculaire, du Nigéria à Java et aux Philippines. Comment l'expliquer ? o        Pour les Noirs, c’est la forme de vie communautaire qu’offre cette religion ; o        Pour l’Asie du Sud Est, il représente une autre conception du monde : on passe d’une vision cosmogonique, à une  vision géographique du monde...
En somme pour le monde afro-asiatique, l’Islam fait preuve d’une supériorité religieuse et donne une image de supériorité guerrière. ·         On assiste à une multiplication des mosquées-médersas (mosquée école) : mais l’enseignement s’y réduit de plus en plus à une théologie étroite qui rejette l’humanisme : triomphe du dogme sur la raison, pas de réflexion personnelle. ·         L’architecture est certes nouvelle, mais elle est militaire et religieuse : c’est le règne de l’art du savoir-faire, plus que de la pensée ! ·         Plus que de décadence de l’Islam turco-mongol, c’est de la montée de l’Europe dont il faut parler pendant cette période !

3. L’ISLAM ET L’OCCIDENT

L’irruption de l’Occident provoque trois réactions : ·         Le rejet pur et simple ; ·         L’adoption enthousiaste ; ·         mais le plus souvent une inquiétude mêlée d’envie. ·         Prise de conscience du retard des peuples islamiques, avec les analyses de ses cause : Chakib Arslan (1871-1946) : " Raisons du retard des musulmans et du progrès des autres peuples " ; et Abd-al-Râhman al-Kawakibî (1854-1902) : " La Mère des cités, La Mecque ". ·         À la même époque, l’ÉGYPTIEN Ahmpad Fathi Zaghloûl fait paraître en arabe la traduction du livre du Français Edmond Demolins "  A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons ? ", paru à Paris en 1847. ·         C’est la thèse d’Ernest Renan, à la Sorbonne le 21 mars 1883, qui eut le plus d’influence, alors et encore aujourd’hui : " L’islam est contraire à l’esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu’ils a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l’esprit ". ·         Réaction des musulmans qui s’estimèrent attaqués : l’Égyptien Rachîd Rîda (1865-1936) répétera que ce sont les musulmans qui ont dénaturés l’Islam. C’est un disciple de Mohammed Abdou, grand mufti d’Egypte, grand réformateur lui aussi. ·         La réforme viendra aussi du monde non-arable : du bloc indien avec Abû-l-Kalam Azad, Amer Ali ; de la Crimée avec Ismael Asparli, de la Turquie avec Abdallah Djewdet. ·         Après la Guerre mondiale, commencera une période d’hostilité entre l’Islam et l’Occident : l’Islam est vaincu et dominé sur ses propres territoires, disloqué, et sous influence étrangère. Il faudra attendre les guerres d’indépendance pour un nouvel essor !

IV - L’ISLAM CONFRONTÉ AUX PHILOSOPHIES ET AUX IDÉOLOGIES

1. Islam et philosophie grecque (falsafa)

·         Du VIIIe au XIIe s. : grande expansion ; traduction du grec en syriaque, langue parlée en Iran/Irak, avant que l’arabe ne s’y installe. Le passage du syriaque en arable se fait très tôt, au IXes. L’Europe ne connaîtra Aristote qu’au XIIIes. ·         al-Kindi : Fî-l-‘aql = De Intellectu ; Al-Farabî : Opinions des membres de la cité idéale = logique (réplique de La République, de Platon ; Al-Rpazi : s’inspire du Timée de Platon. ·         Comme chez les Grecs, philosophie va de pair avec la médecine, et physique avec la métaphysique. Avicenne (Ibn Sina) a lu 40 fois La Physique d’Aristote, de même que l’Organon. St Thomas d’Aquin cite au moins 250 fois le nom d’Avicenne. ·         Dès le IXe s. pourtant des voix s’élèvent contre ces " apports extérieurs " : ils veulent seulement une " théologie spéculative ", al-kalam, établie à partir de la loi et de la foi islamique. Al-Ghâzali essaiera d’écrire l’effondrement des philosophes, tandis qu’ au XIIe, Averroes (Ibn-Rushd) essaiera lui avec l’Effondrement de l’effondrement, de les rétablir, mais échouera à concilier philosophie et foi. La philosophie de l’Islam ne s’en relèvera pas. La religion perdra tout esprit critique, elle deviendra conventionnelle à l’excès et la mystique ne la sauvera pas. Les idéologies occidentales échoueront elles aussi, là où la grecque a été vaincue !

2. Islam et Laïcisme

·         Le laïcisme prétend évincer de la  vie publique tout facteur religieux. ·         En 1925, avec la Turquie de Mustapha Kemal, on est devant un laïcisme résolu : suppression du tchador, des tribunaux religieux, adoption de l’alphabet latin, usage du cale ndrier grégorien, codes juridiques à l’europpéenne. ·         En Iran, le shah avait sous-estimé la puissance des mollahs et des ayatollahs : ils prendront le pouvoir en 1979. ·         La Tunisie de Bourguiba a été le plus loin dans la voiee la laïcisation : statut de la femme, suppression de la polygamie. ·         Les régimes baasistes irakien ou syrien sont fondés sur une idéologie nationaliste non religieuse. ·         Mais la pensée islamique, en tant que telle, est totalement étrangère au concept de laïcité, style IIIe Républque française ! Servir Dieu est le destin noble du croyant musulman, pas servir la laïcité !

3. Islam et République



back 1 2 3 4 5 6 next