L’ISLAM , UNE RELIGION DES FRANCS AU 7e SIECLE



Puis bataille de Siffin, contre Mu’âwiyya, en 657.
La Communauté Umma va éclater !

A - Certains quittent Ali,- " ceux qui sont sortis des rangs " = les kharéjites-.
B - Les partisans d’Ali prennent le nom de chiites, (caractéristiques : mystère et souffrance, souvent  persécutés par les sunnites, Arabes, Kurdes ou Turcs. Mais revanche quand le chah Ismaïl imposera le chiisme à l’Iran au XVIe siècle. De même avec Khomeini !)
C - et ceux qui prennent le parti de Mu’âwiyya, celui de sunnites.

3 - Les grandes dynasties politiques

Avec Mu’âwiyya et les Omeyyades, en 661, c’est  la fin du califat des califes " Bien-Guidés " (Rachidûn), compagnons et ayant connu le prophète. Maintenant s’instaure une " royauté " temporelle, mais sans le titre de roi, et toujours avec l’appellation de calife.

3.1 La dynastie des Omeyyades : les Arabes dominent. Extension territoriale jusqu’à la Chine, et à l’Ouest, Maghreb, Espagne, sud de la Gaule (732 : Poitiers, Charles Martel). Administration tenant compte des pays conquis. La capitale passe de Médine à Damas. Vie simple. Concours de poésie. Suprématie de la langue arabe. Mais en 750 : Révolution Abbasside.
3.2 La dynastie des Abbassides : 756-1258 : arrière petits-fils d’Abbas, oncle de Mohammad. Massacre de la famille régnante des Omeyyades, qui avaient eux-mêmes massacré Husseyn, le fils d’Ali, à Kerbéla, Irak ? (Un seul Omeyyade en réchappera : nous le retrouverons à Cordoue !). La capitale sera Bagdad. Ouverte aux influences iraniennes. Dès le Xe siècle, les Turcs commencent à s’islamiser : ils deviennent le soldat indispensable !
3.3 En Espagne, c’est le califat de Cordoue du Xe. Au Mahgreb, les dynasties berbère des Almoravides des XIe & XIIe. En Égypte ce sont les Fatimides (chiites ismaëliens), du Xe au XIIe... Mais dès la fin du XIe, l’Occident se réveille avec les Croisades : 1100 : Royaume  francs de Jérusalem. 1187, le kurde Saladin reprend Jérusalem. La dernière croisade date de 1270 : St Louis meurt de la peste devant Tunis. Plus redoutables que tous, voici les Mongols !
3.4 Mongols, Mamelouks, Ottomans... 1258, pillage de Bagdad, par les hordes mongoles du bouddhiste Hûlagû. Damas est prise en 1260. Les Mamelouks, anciens esclaves, accourent d’Egypte et repoussent l’ennemi. En 1402, voici le mongol islamisé Timour Tamerlan, bat le turc ottoman islamisé Bayazid 1er(Bajazet) ne laissant que des crânes derrière lui. 1405, mort de Tamerlan, et retour des Turcs ottomans.
3.5 1453, prise de Constantinople par Mehmed II (Mehemet II). Jusqu’en 1924, l’empire ottoman sera le symbole de la puissance de l’Islam, l’ADVERSAIRE ! Sous Soliman le Magnifique (1520-1566) : les ottomans sont aux portes de Vienne. François 1er signe un traité contre l’Autriche avec le " Grand Turc ".
3.6 Pourtant les Arabes n’aiment pas les Turcs dont ils se sentent méprisés : 4 siècles plus tard, l’empire ottoman s’écroulera sous les coups des nationalismes turc et arabe, et les Européens.

4. La montée des nationalismes entre 1880 et 1920

·         Contre le califat turc ; ·         Contre l’Europe ; L’unité politique de la communauté musulmane est de moins en moins bien acceptée. ·         1924 : Mustapha Kemal, Atatürk : la Turquie se veut une nation moderne et laïque. ·         Les Arabes (chrétiens et musulmans) redécouvrent une culture propre, distincte de la turque : émergence du nationalisme arabe. Finie l’umma politique, naissance de la notion laïque de patrie = nation + territoire. ·         Dépeçage de l’empire ottoman, avec la Grande Bretagne et la  France : accords Sykes-Picot. Re-dessin de la région. ·         1920 : Conférence de San Remo, et le traité de Sèvres : éclatement du Proche-Orient. ·         1947 : Déclaration Balfour : création d’un  foyer national juif. ·         Le pétrole... ·         1951 : Mossadegh et sa prise de contrôle des ressources pétrolières iraniennes. ·         1952 : révolution des officiers libres en Egypte. ·         Les  non-alignés : Egypte de Nasser, Indonésie de Soekarno. ·         1962 : indépendance de l’Algérie. ·         MAIS en 1967 : cuisante défaite des Arabes par Israël : le temps des désillusions commence...

III - LA CIVILISATION ISLAMIQUE

1. ÂGE D’OR DE LA CIVILISATION

·         c.-a-d. une culture à vocation universaliste ·         du VIIIe au XIIe siècle : émergence d’un brillant humanisme, cités et vie urbaine : Damas, Bagdad, Ispahan, Le Caire, Alep, Kairouan, Fès, Cordoue : foyers. ·         Société cosmopolite : Arabes et Byzantins, Persans, Turcs, Syriaques ; lettrés, scribes, juristes, savants. ·         Valorisation des travaux de l’esprit, pour toutes les formes du savoir : histoire, géographie, philosophie, médecine, mathématiques. ·         Voyages de recherche jusqu’en Chine. ·         Inventions de l’algèbre, fondation de la trigonométrie, pratique de l’astronomie, constitution d’atlas, gynécologie , phamarcie ; traductions du grec en arabe (Hippocrate, Galien) ; Avicenne, Rhazès, Hârun el-Rachîd, Averroès. ·         Essai de conciliation entre la philosophie grecque et la foi : les mu’tazilites. ·         Entrée de la jurisprudence (figh) dans la loi religieuse (charî’a) : constitution des 4 grandes écoles juridiques, qui vont élaborer, à partir de la loi islamique, le droit musulman -écoles hanéfite, malékite, châféite, hanbalite- et vont aussi recourir à d’autres sources d’interprétation : l’accord de la communauté  de savants (ijmâ’) et le raisonnement par analogie (qiyâs). Cela va donner ,naissance à un corps de juristes professionnels : les cadis. ·         Littérature : cercles littéraires (majlis) : séminaires Å“cuméniques. On célèbre le maître Aristote. On récite de la poésie érotique. On est facilement ivrogne et pédéraste. ·         Douceur de vivre, mais qui cache souvent  de sombres drames personnels et aussi politico-religieux. En même temps, montée d’un certain fondamentalisme intégriste et exigeant et incompréhension du peuple pour ce cosmopolitisme. Pourtant l’Islam ne fut jamais remis en question, à la différence de la rupture qui s'opérera en Occident entre religion et humanisme, entre le XVe et le XIXe siècle, et qui aboutit à l’athéisme caractérisé. Ici, la question est : comment intégrer à la vison du monde et des hommes, héritée de la Grèce antique, les valeurs de la religion musulmane. ·         Comment mettre la raison au service de la foi : ainsi se forgea un art de vivre , d’aimer  et de gouverner. Il se créa un type de mentalité musulmane où prédominent l’ouverture et la culture de l’esprit, le goût du savoir et l’élégance de l’expression. Mais c’est une autre mentalité, plus étroitement religieuse, plus populaire aussi, qui a fini par l’emporter.



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