L’ISLAM , UNE RELIGION DES FRANCS AU 7e SIECLEPuis bataille de Siffin, contre Mu’âwiyya, en 657. A - Certains quittent Ali,- " ceux qui sont sortis des rangs " = les kharéjites-. 3 - Les grandes dynasties politiques Avec Mu’âwiyya et les Omeyyades, en 661, c’est la fin du califat des califes " Bien-Guidés " (Rachidûn), compagnons et ayant connu le prophète. Maintenant s’instaure une " royauté " temporelle, mais sans le titre de roi, et toujours avec l’appellation de calife. 3.1 La dynastie des Omeyyades : les Arabes dominent. Extension territoriale jusqu’à la Chine, et à l’Ouest, Maghreb, Espagne, sud de la Gaule (732 : Poitiers, Charles Martel). Administration tenant compte des pays conquis. La capitale passe de Médine à Damas. Vie simple. Concours de poésie. Suprématie de la langue arabe. Mais en 750 : Révolution Abbasside. 4. La montée des nationalismes entre 1880 et 1920 · Contre le califat turc ; · Contre l’Europe ; L’unité politique de la communauté musulmane est de moins en moins bien acceptée. · 1924 : Mustapha Kemal, Atatürk : la Turquie se veut une nation moderne et laïque. · Les Arabes (chrétiens et musulmans) redécouvrent une culture propre, distincte de la turque : émergence du nationalisme arabe. Finie l’umma politique, naissance de la notion laïque de patrie = nation + territoire. · Dépeçage de l’empire ottoman, avec la Grande Bretagne et la France : accords Sykes-Picot. Re-dessin de la région. · 1920 : Conférence de San Remo, et le traité de Sèvres : éclatement du Proche-Orient. · 1947 : Déclaration Balfour : création d’un foyer national juif. · Le pétrole... · 1951 : Mossadegh et sa prise de contrôle des ressources pétrolières iraniennes. · 1952 : révolution des officiers libres en Egypte. · Les non-alignés : Egypte de Nasser, Indonésie de Soekarno. · 1962 : indépendance de l’Algérie. · MAIS en 1967 : cuisante défaite des Arabes par Israël : le temps des désillusions commence... III - LA CIVILISATION ISLAMIQUE 1. ÂGE D’OR DE LA CIVILISATION · c.-a-d. une culture à vocation universaliste · du VIIIe au XIIe siècle : émergence d’un brillant humanisme, cités et vie urbaine : Damas, Bagdad, Ispahan, Le Caire, Alep, Kairouan, Fès, Cordoue : foyers. · Société cosmopolite : Arabes et Byzantins, Persans, Turcs, Syriaques ; lettrés, scribes, juristes, savants. · Valorisation des travaux de l’esprit, pour toutes les formes du savoir : histoire, géographie, philosophie, médecine, mathématiques. · Voyages de recherche jusqu’en Chine. · Inventions de l’algèbre, fondation de la trigonométrie, pratique de l’astronomie, constitution d’atlas, gynécologie , phamarcie ; traductions du grec en arabe (Hippocrate, Galien) ; Avicenne, Rhazès, Hârun el-Rachîd, Averroès. · Essai de conciliation entre la philosophie grecque et la foi : les mu’tazilites. · Entrée de la jurisprudence (figh) dans la loi religieuse (charî’a) : constitution des 4 grandes écoles juridiques, qui vont élaborer, à partir de la loi islamique, le droit musulman -écoles hanéfite, malékite, châféite, hanbalite- et vont aussi recourir à d’autres sources d’interprétation : l’accord de la communauté de savants (ijmâ’) et le raisonnement par analogie (qiyâs). Cela va donner ,naissance à un corps de juristes professionnels : les cadis. · Littérature : cercles littéraires (majlis) : séminaires œcuméniques. On célèbre le maître Aristote. On récite de la poésie érotique. On est facilement ivrogne et pédéraste. · Douceur de vivre, mais qui cache souvent de sombres drames personnels et aussi politico-religieux. En même temps, montée d’un certain fondamentalisme intégriste et exigeant et incompréhension du peuple pour ce cosmopolitisme. Pourtant l’Islam ne fut jamais remis en question, à la différence de la rupture qui s'opérera en Occident entre religion et humanisme, entre le XVe et le XIXe siècle, et qui aboutit à l’athéisme caractérisé. Ici, la question est : comment intégrer à la vison du monde et des hommes, héritée de la Grèce antique, les valeurs de la religion musulmane. · Comment mettre la raison au service de la foi : ainsi se forgea un art de vivre , d’aimer et de gouverner. Il se créa un type de mentalité musulmane où prédominent l’ouverture et la culture de l’esprit, le goût du savoir et l’élégance de l’expression. Mais c’est une autre mentalité, plus étroitement religieuse, plus populaire aussi, qui a fini par l’emporter.
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