LE CALIFAT DE MEDINE



·         l'appartenance à la lignée du prophète ;

·         l'expertise dans les questions religieuses ;

·         la capacité politique.

Quant aux Chi'ites, ils considèrent, à la suite des partisans d'Ali, que seuls les descendants d'Ali et Fatima (fille du prophète), les imams ou " Guides de la Umma ".ont capacité à conduire la communauté. Dans les situations d'attente de type messianique, comme lors de certaines tentatives de prise de pouvoir, le titre d'Imam est parfois doublé par celui de Mahdi, " Celui qui suit la Voie Droite ". Les qualités de l'imam ne sont pas clairement précisées.

L'assassinat d'Ali et le massacre de son fils par les Syriens (bataille de Karbala en 680) sont toujours commémorés par les Chi'ites comme une tragédie : l'extinction de la filiation directe de Muhammad.

Ce sens du drame primordial, le caractère minoritaire du chi'isme, les persécutions répétées dont il a fait l'objet s'additionnent pour donner à cette tendance une tonalité souffrante et combattante, doloriste, selon les époques.

Après le califat d'Ali, les Chi'ites accordent la dignité d'Imam à onze descendants du prophète. Le douzième meurt à l'âge de 8 ans. Selon la tradition, il s'est occulté, caché au regard des hommes et il reparaîtra à la fin des temps. Ce sera le Mahdi qui libérera le monde

Le chi'isme comme le sunnisme connaissent leurs propres subdivisions internes, parfois plus vives que leurs oppositions. Il serait réducteur de résumer les unes et les autres à des questions de dogmes.

Du fait de son extension géographique, au contact de réalités historiques et quotidiennes dissemblables, des problèmes pratiques se sont posés aux musulmans ; Il fallait répondre par des règles générales et communes à des situations inédites avec des implications économiques, sociales, politiques.

La législation de l'Islam s'est élaborée peu à peu à partir du Coran considéré comme le texte de base intangible, bien qu'en fait la jurisprudence ait empêché momentanément l'application de mesures difficilement exécutables. Ainsi l'ordre de couper la main du voleur a-t-il été suspendu par le calife Omar lors d'une famine, et des juristes tardifs ont argué du fait que des masses entières étaient sous-alimentées pour proroger une telle tolérance.

Comme le Coran ne pouvait tout préciser, les musulmans des premiers siècles ont cherché dans l'exemple de Muhammad et de ses compagnons des compléments de législation. En outre, des juristes ont introduit d'autres principes pour compléter le Coran et les traditions. Le consensus des savants d'une période donnée sur une question donnée (ijmâ'), I'intérêt commun (istislâh), I'interprétation personnelle (ra'y), le raisonnement par analogie (qiyâs) ont été largement utilisés par les uns aussi bien que discutés ou même refusés par les autres. Muhammad avait anticipé sur la multiplicité des tendances face à une même question : " La diversité des opinions dans ma communauté est le signe de la miséricorde divine ". Mais un autre de ses propos fixait la finalité des débats " Jamais ma communauté ne pourra être d'accord sur une erreur. "

Cette invitation au débat suppose que le respect de la même croyance doit conclure aux mêmes résultats et que l'approfondissement des principes fondamentaux, par-delà les divergences de détails, conduit à conforter l'Islam.

C'est surtout sur des points de méthodes et de procédure que quatre écoles juridiques se sont affermies. Elles doivent leurs noms à leurs fondateurs.



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