LE CALIFAT DE MEDINELe visiteur des mosquées constate que leurs cours sont carrées. L'étudiant musulman qui y apprend le Coran pas à pas, en déambulant, sait que chacun des côtés est réservé à une de ces écoles qui sont par ordre d'ancienneté : L'école hanafite
Elle est issue de l'enseignement d'Abu Hanîfa al Nu'man ibn Thâbit (mort en 767). Elle insiste sur le jugement personnel et la recherche au cas pas cas de la meilleure solution possible au regard de l'équité et des convenances du moment. Aujourd'hui, cette école prédomine dans un bon nombre de pays non arabes (Inde, Chine, Turquie, Balkans, Afghanistan, Pakistan). L'école malikite
Elle s'appuie sur l'enseignement de l'Imam Mâlik ibn Anâs (mort à Médine en 795). Elle tend vers une recherche du consensus des savants et accorde une grande importance à la coutume et à l'utilité publique. Comme exemple classique de son application on cite le cas ‘une armée ennemie qui détient des otages musulmans. Le bien général conseille de les sacrifier pour sauver la communauté. Aujourd'hui, celle école a ses adeptes en Afrique du Nord, en Afrique Noire et dans le Golfe. L'école shafîte
Elle s'appuie sur la doctrine de l'imam Muhammad ibn Idrîss al-Shâfi'î (767-820). Elle systématise l'emploi des sources du droit, elle écarte l'opinion personnelle et privilégie la force du consensus des docteurs quelle que soit l'époque. Aujourd'hui cette école est répandue dans l'Arabie du Sud, le Bahrein, l'archipel malais, l'est africain, le Daghistan et quelques régions de l'Asie centrale ; elle a toujours une position privilégiée en Egypte, en Jordanie, au Liban. L'école hanbalite
Elle est issue de l'enseignement d'Ahmad ibn Hanbal (855-945). Elle s'insurge contre toute forme d'innovation ou de rationalisation, prône le retour aux sources traditionnelles et se montre hostile au principe même de la théologie spéculative et du soufisme ésotérique. Cette école est surtout présente dans la péninsule arabe. D'un point de vue orthodoxe, ces écoles correspondent à un effort de recherche et d'interprétation du Coran et de la Sunna. À la suite de l'achèvement de leur système, les portes de ces efforts (ijtihâd) sont considérées comme définitivement fermées.
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