LE CALIFAT DE MEDINE



Trois zones principales, donc.

La première, abbasside, couvre l'Iran et l'Irak du sud. La deuxième, fatimide, l'Égypte, la Syrie, l'ouest de l'Arabie. La dernière, andalouse, le Maghreb et l'Espagne musulmane;

A partir du 10è siècle, l'histoire politique accélère les fractionnements. De petites entités émergent, s'installent pour des durées et des rayonnements discontinus. Nombre s'effondrent.

Ces dynasties se prêtent mal à une description détaillée. Mais, on peut retracer les grandes lignes de cette dynamique d'émiettement.

Les dynasties présentent un visage paradoxal et une ambition commune. Pour se maintenir au pouvoir, elles bâtissent des villes (ou les occupent) en s'appuyant sur les campagnes car l'industrie, le commerce et l'agriculture sont nécessaires à leur survie. Le désir de durer les amènent encore à peser les alliances et à s'entourer d'une cour, d'une garde militaire, de ministres étrangers qui à leur tour convoitent les avantages (ou les risques) du trône et se retournent contre leurs seigneurs.

A Bagdad, les Seljoukides (des Turcs sunnites qui composent le gros de l'armée) deviennent souverains de fait au détriment des Abbassides et adoptent le titre de sultan ("détenteur du pouvoir").

Au 13è siècle, les tribus mongoles et turques d'Asie centrale renversent Bagdad avant de se convertir à l'Islam.

En Égypte, Saladin, chef militaire d'origine kurde renverse les Fatimides (1171), gagne contre les Croisés et les anciens princes de nouvelles terres au sunnisme. Sa dynastie (les Ayyoubides) régna sur l'Égypte jusqu'en 1252, la Syrie et l'Arabie occidentale.

Menacée par les Mongols, elle leur oppose des troupes d'esclaves militaires, les mamelouks, dont les chefs finirent par déposer les Ayyoubides, conquirent de nouvelles dépendances (dont les villes saintes d'Arabie) et se perpétuent en élites de soldats venues de Caucasie jusqu'en 1517.

A Cordoue, le califat abbasside se scinda en petits royaumes. Ce qui autorisa les principautés chrétiennes du nord à entreprendre une reconquête qui fût contrariée par l'adhésion des populations berbères d'Afrique du Nord à la dynamique musulmane et par l'ascension de deux dynasties : les Almoravides, venant des confins du sud marocain, puis les Almohades dont l'empire, dans sa plus large étendue, recouvrait l'Espagne musulmane et depuis le Maroc jusqu'à la Tunisie (1130-1269). Enfin, de reconquêtes en conversions forcées ou en expulsions, les populations musulmanes (et avec elles les populations arabisées) se replient en Afrique du Nord. Aux marges de l'Andalousie, la Sicile avait déjà était aux mains des Normands venus d'Europe du nord.

Les frontières des États arabes connaissent de profondes mutations sous l'effet des progressions militaires et des concurrences commerciales (animées par Venise et par Gènes). Mais, du côté de l'Orient une puissance inattendue était naissante aux limites de l'Anatolie et de l'Empire de Byzance. En 1453, les Ottomans prennent Constantinople et la baptisent Istanbul. Ce pouvoir d'ascendance turque se dresse en protecteur du monde de l'Islam et comme un défi face aux dynasties précédantes dont il précipite l'agonie ; Il défait les mamelouks, annexe le Proche Orient puis l'Afrique du nord et jette les fondement d'une autorité qui sous des formes diverses va perdurer jusqu'au sortir de la Première Guerre Mondiale.

 



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