L'HISTOIRE DE LA PALESTINEL'AntiquitéLa Palestine recèle de nombreux vestiges néolithiques. La ville de Er Riha (Jéricho), habitée dès le VIIIe millénaire avant JC, est l'une des plus vieilles du monde. Au ~IIIe millénaire, la civilisation cananéenne se fonde sur un système de cités-États faites d'agriculteurs sédentaires et de pasteurs semi-nomades. L'existence de la cité cananéenne Ourousalim (rebaptisée Yéroushalayim, Jérusalem, lorsqu'elle sera finalement conquise par David vers ~1000) est évoquée dans des écrits datant de 2000 avant JC. La civilisation cananéenne fut tour à tour sous l'influence des Mésopotamiens venus de Chaldée au ~XVIIIe siècle, et des Égyptiens (~XVIe-~XIIIe s.), et pris fin lors de l'invasion de la zone côtière de Gaza par les Philistins originaires de la mer Égée (qui laissèrent leur nom - «peuples de la mer» - à la Palestine) en ~1175, suivie de l'invasion des Hébreux venus d'Égypte sous la conduite de Moïse. David, roi des Hébreux, unifie le royaume et en fait une puissance régionale. Sa victoire sur Goliath consacre la chute des Philistins. Après la mort de Salomon, l'État hébreu fut divisé en ~931 en royaume d'Israël au nord (conquis plus tard par les Assyriens) et de Juda au sud (conquis par les Babyloniens). En ~538, la région passe sous l'emprise perse; la Judée et la Samarie se redressent; Jérusalem est restaurée et les communautés sous les Perses retrouvent une certaine liberté. Du ~IVe siècle jusqu'à 636 après JC, la Palestine s'hellénise progressivement, après l'arrivée d'Alexandre le Grand. Ses descendants, les Séleucides, contrôlent la région au ~IIIe siècle; de nombreux grecs s'installent et la communauté juive devient minoritaire. Celle-ci, fortement influencée par la culture grecque, finit par se redresser et donne naissance en ~164 au nouvel État juif, la dynastie des Asmonéens. Sous la domination romaine qui vit la naissance du christianisme, la Palestine fut agitée par deux révoltes juives, en 66-70 puis en 132-135 dont l'échec conduit à l'expulsion des Juifs de Judée. Le pays devient alors province de Syro-Palestine. À partir du IVe siècle, avec le déclin de l'empire romain et la montée du christianisme, la Palestine est devenue Terre sainte. Les empereurs byzantins de Constantinople et de l'empire romain d'Orient s'y intéressent. Au VIIe siècle, sous la dynastie des califes Omeyyades, les Arabes conquièrent la Palestine et s'y établissent. Jérusalem est investie et proclamée lieu sacré de l'Islam. L'expansion arabe et musulmane prend fin en 1099 avec la première croisade chrétienne, qui fonde pour deux siècles le royaume latin de Jérusalem. Reprise par Saladin en 1187, la Palestine devient la destination des réfugiés arabes chassés par les Mongols en Irak et en Syrie. Quant à la communauté juive, elle est renforcée par l'arrivée à la fin du XVe siècle de réfugiés juifs venant d'Espagne. La conquête ottomaneEn 1516, la Palestine est conquise par les Ottomans et fait désormais partie, pour quatre siècles, des provinces arabes de l'empire. Son économie se développe. Les lieux de culte musulmans à Jérusalem sont rénovés et la population s'accroît fortement. Les communautés chrétiennes sont composées de Grecs orthodoxes, d'Arméniens et de catholiques; la population juive se concentre et se renforce en Galilée. Les Ottomans se retirent progressivement de la Palestine au XVIe siècle, Bonaparte y passe, suivi d'une courte présence égyptienne au XIXe siècle, et la région subit une forte dépression économique. Mais, à la fin du XIXe siècle, la Palestine redevient l'objet de convoitises, notamment européennes, et sa population voit l'arrivée massive d'Arabes de Transjordanie, tandis que les minorités chrétiennes et juives s'étendent également. Ibrahim Pacha, sous les ordres de son père Mohammed Ali, gouverneur d'Égypte, envahit la Palestine et la Syrie, défait les soldats ottomans et dirige ces deux derniers pays pendant dix ans, de 1830 à 1840. Pendant son règne, la culture arabe se développe; des centres culturels, de nombreuses écoles voient le jour. En 1840, une conférence a lieu à Londres. Elle réunit les pays européens, dont la France et l'Angleterre. À l'issue de cette réunion, les participants décident d'intervenir dans les affaires publiques concernant l'invasion dirigée par Mohammed Ali en Palestine et en Syrie. Il est convenu, en échange du retrait des forces des territoires qu'a occupés Mohammed Ali, que lui et ses héritiers deviendront, à l'avenir, gouverneurs d' Égypte.
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