L'HISTOIRE DE LA PALESTINEÀ la fin du XIXe siècle et au début du XXe, un sursaut de nationalisme s'empare des Arabes. Pour conserver leur culture, obtenir leur liberté et aussi devenir propriétaires de leurs terres qui, à l'époque, appartiennent aux dirigeants de l'Empire et non aux paysans, des Arabes établissent des organisations secrètes opposées au gouvernement. Jamal Pacha, un des dirigeants des Jeunes Turcs, en fait pendre plusieurs, et laisse les Arabes dans un état déplorable. Le peuple est acculé à la famine. Le moment est propice pour réclamer l'indépendance politique. Les Arabes exigent un État indépendant. La naissance du sionismeEn 1896, Theodor Herzl, écrivain juif hongrois (1860-1904) publie L'État juif, Essai d'une solution moderne de la question juive. Correspondant du plus important quotidien viennois à Paris, il assista à la vague d'antisémitisme suscitée par le procès du capitaine Dreyfus; cette expérience le persuada de l'impossibilité d'une réelle assimilation des Juifs. Préconisant un État juif, il hésite entre la Palestinen et l'Argentine. Si le second pays, qui possède des kilomètres de terrains en friche, lui apparaît plus intéressant parce que les terres y sont plus riches, la Palestine l'emporte cependant dans son esprit, comme plus chargée de souvenirs historiques. S'il n'était pas le premier à affirmer l'existence d'une nation juive et la nécessité pour celle-ci de retrouver une patrie, Herzl fut le fondateur du sionisme, dont il réunit le premier congrès à Bâle en août 1897, qui se donna pour but «la création en Palestine d'un foyer pour le peuple juif, garanti par la loi publique». Ce congrès constitua l'Organisation sioniste mondiale, qu'il présida jusqu'à sa mort. Résultat de la relation réciproque entre l'affirmation du particularisme ethnique, national, culturel et religieux du judaïsme et de l'antisémitisme, le sionisme devenait une volonté de conquérir une identité politique et territoriale, la réaffirmation des «droits éternels» des Juifs sur la Palestine après vingt siècles d'exil. La Déclaration BalfourAprès avoir aidé les Arabes dans leur révolte contre les Ottomans, la Grande-Bretagne, qui promettait auparavant une nation arabe unie, occupe et administre la Palestine à partir de 1917. La communauté juive, en la personne de Chaïm Weizman, président de l'Organisation sioniste mondiale, obtient un certain appui des Britanniques par la déclaration Balfour, qui évoque alors le «national home for Jewish people»:Le 2 novembre 1917 Cher Lord Rothschild, J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. «Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un Foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.» Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. Arthur James Balfour
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