LES FONDEMENTS DU DIALOGUE DANS L’ISLAM« La dialectique » a pris plusieurs formes au cours des siècles en tant que méthode de raisonnement, alors : Chez Socrate (-470 à -399), la dialectique est l'art qui conduit l’esprit de l'interlocuteur à découvrir la connaissance vraie qu'il porte en lui. En jouant et en posant d'habiles questions, il laisse son interlocuteur s'enfermer dans ses contradictions, puis l'amène à prendre conscience de ses erreurs de jugement. Voir : Petite Bibliothèque de Philosophie : 33 - traduit et commenté par Jean-François Pradeau - Ellipses, 2001. Chez Platon (-428 à -347), la dialectique est l'art de la discussion, du dialogue, en tant que moyen d’apercevoir des sens sensibles aux Idées. "Pouvant être perçues par les sens de la réalité absolue du monde intelligible, modèle, idéal". Voir : Platon : Œuvres complètes, 1 : 52, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1940. " Et le dialecticien est "celui qui a une bonne maîtrise de la question et de la réponse".Voir : Voir : Le Dialogue au Regard de l’Islam : 13. Le Saint Coran utilise ce terme en plusieurs formes grammaticales (Présent, passé, future pluriel, singulier etc.) souvent pour signaler la dispute, la polémique et la controverse, la tergiversation et ce dans vingt-neuf versets. Parmi ces derniers, à titre d’exemple, il dit : «L’homme est, cependant, le plus querelleur des être » S18 :V54. Pour mentionner que l’homme est querelleur de nature. Le Saint Coran signale aussi que les mécréants se réfèrent à la controverse afin d’infirmer la vérité, il dit : « Les mécréants usent d’arguments faux pour rejeter la vérité. Ils se moquent de mes signes et de ce dont ils ont avertis » S18 :V56. Cependant, le Saint Coran invite voire commande le Prophète et les musulmans à utiliser les meilleures méthodes en discutant avec l’autre, il dit : « Ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus courtoise » S29 : V46. Et il dit : «Appelle à la Voie de ton Seigneur par la sagesse et une belle exhortations. Discute avec eux de la meilleure manière.» S16 : V125. 3- Al-mirâ’ (La contradiction, la dispute… l’hésitation) C’est un nom d’action, dérivé du verbe " marâ " qui signifie «Engager une discussion ou une dispute avec son adversaire.» L’origine de ce terme en Arabe signifie "presser le pis de la chamelle pour qu’elle donne du lait" Voir : Lisan Al Arabe 15 : 278. Alors, dans le contexte qui nous concerne ici, il s’agit en effet d’un essai du côté de chacun des deux partenaires de "presser" son adversaire pour qu’il manifeste le maximum de ses preuves. Ce terme est cité dans le Saint Coran, dans dix-neuf versets, pour indiquer deux contextes : Dans le premier ; ce terme est employé dans la perception de la polémique acharnée et de la controverse obstinée. Parmi ces versets, à titre d’exemple, il dit : «Il est vrai que ceux qui contestent (Yu-marouna) l’Heure sont dans un profond égarement ». S42 : V18. Dans le deuxième contexte, le Saint Coran utilise ce terme dans le sens de l’hésitation, de scepticisme. Il dit, à titre d’exemple, en s’adressant à Son Envoyé (saw) : «C’est la Vérité qui te parvient, émanant de ton Seigneur. Ne sois donc point du nombre des sceptiques !» S10 : V94. Voir aussi : S3 : V60. S6 : V114.
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