Le récit de la conversion originale d'un globe-trotter françaisJ’espère, qu’un jour, les mentalités dans l’éducation et le sociale changeront ! Par de mauvaises fréquentations, je sombrai dans la délinquance, le pire c’est que l’on ne s’en rend pas compte ! Mes parents divorcèrent, le coupable fut mon père, il nous a abandonnés (il ne voulait pas payer la pension alimentaire) alors que j’avais huit ans, nous étions quatre frères dont deux étaient plus petits que moi, six ans et cinq ans. C’est ma mère qui a subi le plus de contraintes. Pauvre femme ! Elle a dû se remettre à travailler, c’était ma grand-mère qui nous gardait ! Après plusieurs années, sans père (j’ai appris qu’il est mort et enterré en Corse), ayant des ressources très restreintes et de mauvais copains vivant dans un quartier sensible, je sombrai en fonction des lois sociologiques dans la délinquance, la drogue et l’alcool. Pendant toutes ces années, j’avais tout oublié de ma campagne. Puis, un jour, l’eau déborda du vase, à l’âge de dix huit ans, je fus incarcéré dans une maison d’arrêt. Cette période fut le démarreur d’un environnement qui me forma négativement. Les formes négatives sont très diverses, les plus importantes furent les nouvelles rencontres, une nouvelle mentalité et l’intégration à la vie active (elle n’existait pas.) Imaginez une prison où les détenus se sentent coupables par la faute d’une société qui les a rejetés ? Pensez à ces personnes pointant du doigt la société française comme étant la cause de leur parcours. Certes, ils sont coupables, je ne les innocente pas mais indirectement le gouvernement français est aussi coupable d’abandon. Pour preuves : pourquoi, à leur sortie, les récidives se succèdent-elles ? Pourquoi ai-je fait trois ans et demi sur une période de cinq ans ? C’est là que vient un autre phénomène négatif de la prison : la réinsertion. Je peux dire qu’il n’y a aucun programme complet pour orienter ces ex-exclus vers l’intégration et le travail. J’ai eu quelques surprises dans cette voie : ayant un B.E.P agricole, j’ai obtenu le droit d’entrer à la mairie de Paris en tant qu’élagueur bûcheron. Quelques semaines après les examens positifs, j’ai reçu chez moi un refus d’incorporer mon futur poste. En fouillant mon passé judiciaire, je fus interdit d’entrer dans la fonction publique. Où est l’intégration face à des lois incompréhensibles pour le commun des mortels et pour lesquelles les personnes qui sont chargées de les interpréter et de les appliquer ont l’esprit fermé et obtus.
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