La vie de son Excellence Maryam (as) avant la naissance de son Excellence le Masîh (as) selon le CoranL’éclat de l’astre splendide de la chasteté illumine la petite maison de ‘Imrân (1) (as), traversant le voile grossier de l’obscurité des siècles. Dans cette demeure réside le modèle de la chasteté, le modèle des pieux, sorti du giron de Hanna (2) (as) la chaste. Sa gravité, sa noblesse de caractère, sa pudeur et sa chasteté animent les conversations de tous ceux de son époque. A l’époque où l’ignorance et les superstitions ont supplanté l’adoration de Dieu, alors que les seigneurs terrestres ne laissent pas les gens voir le Dieu véritable, et que la nature des habitants de la terre, par divers procédés, demeure la cause qui retarde la communion avec les cieux, le besoin d’un modèle se fait plus que jamais sentir. Un modèle qui soit de surcroît générateur de modèles. Ce modèle n’est autre que la fille de ‘Imrân (as), la meilleure des femmes de son époque. Cette Dame (as) vit parmi des tribus et des nations qui correspondent en tout point à ce peuple dont ont rapporte : « Ils ont un cœur mais point d’Aimé. » Cependant, la faveur et l’aide de l’Esprit saint donne à ce peuple un Aimé en la personne de Jésus-Christ (as). Le mot Masîh (3) ou Messie (as) est un terme approprié et vivifiant qui insuffle un sursaut aux artères sans vie et rend leurs palpitations aux cœurs inanimés. Le choix de la famille de ‘Imrân (as), plutôt que les savants Les versets de la sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) constituent un préambule à la biographie de Maryam (4) (as), ils établissent la lignée de ses ancêtres et produisent un témoignage manifeste de l’amour véritable qu’elle éprouve pour Dieu ainsi que de la manifestation en actes des œuvres de cet amour. Le Coran dit : « Oui, Dieu a choisi, de préférence aux mondes : Adam, Noé (5) , la famille d’Abraham (6) , la famille de ‘Imrân, en tant que descendants les uns des autres. Dieu est Celui qui entend et qui sait. » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 33 et 34). Visiblement, le terme Âl-i ‘Imrân désigne la famille de ‘Imrân (as), le père de Maryam (as). L’expression Maryama ibnata ‘Imrân / مريم ابنة عمران est présente dans le Noble Coran, alors que ‘Imrân, le père de Mûsâ (7) (as) n’est pas même cité une fois, ou du moins pas sous la forme explicite qu’il s’agit bien du père de Mûsâ (as) (8) . Ceci corrobore l’éventualité qu’il est bien question ici du père de Maryam (as), aussi, dans ce cas, la famille de ‘Imrân désigne Maryam (as) et ‘Isâ (9) (as), avec ou sans l’épouse de ‘Imrân (as). Le fait que les chrétiens ne soient pas d’accord sur le fait que le père de Maryam (as) se nomme ‘Imrân (as) importe peu, le Coran n’étant pas assujetti à leurs caprices. Dans l’expression dhurriyyatan ba‛duhâ min ba‛din / ذرية بعضها من بعض / en tant que descendants les uns des autres, le mot dhurriyyatan / ذرية / descendants, désigne à l’origine, selon les exégètes, les petits-enfants, et c’est ensuite qu’il s’est trouvé employé pour les enfants en général, qu’ils soient petits ou grands, aussi, dans le cas de ce verset, c’est la signification originale qui est la bonne, et si c’est ce mot qui apparaît dans ce saint verset, c’est parce qu’il exprime la douceur. Le fait qu’il soit dit ba‛duhâ min ba‛d / بعضها من بعض suppose que quels que soient ceux auxquels nous pensons, cela se trouve chez les autres, et conduit finalement aux autres. Cette parole est rendue nécessaire par le fait que l’ensemble qu’ils forment est similaire à ses parties. Quant à leurs qualités et à leurs états, ils ne diffèrent pas les uns des autres. Comme le débat porte sur leur élection, nous comprenons donc qu’ils composent une lignée au sein de laquelle il n’existe pas de disparités sur le plan des qualités et de la vertu : ils participent tous à ces qualités qui font d’eux les préférés par rapport aux savants. Et ce parce que dans les actions de Dieu, il n’est question ni d’exagération ni d’absurdité. L’une de Ses actions consiste en un choix qui constitue la source de tout le bien de la terre. Wallâhû samî‛ûn ‘alîm / والله سميع عليم / et Dieu est Celui qui entend et qui sait : Dieu entend leurs paroles, Il rapporte les paroles qu’ils prononcent lors de méditations spirituelles et qui sont issues du tréfonds de leur for intérieur, Il connaît leurs intentions ; aussi, la phrase en question tient lieu d’explication quant à leur élection, elle expose la raison de leur élection, de la même manière que la phrase dhurriyyatan ba‛duhâ min ba‛d / ذرية بعضها من بعض / en tant que descendants les uns des autres, tient lieu d’explication car elle exprime la raison du choix de ce groupe. En fin de compte, on obtient du saint verset le sens suivant : Dieu a élu Âdam (as), Nûh (10) (as), la famille d’Ibrâhîm (11) (as) et la famille de ‘Imrân (as) parmi les êtres de ce monde, et ce choix les concerne tous. Pour cette raison, ils forment une lignée dont les membres sont pareils les uns aux autres, car ils sont équivalents et égaux au regard de la soumission des cœurs et de la fermeté de leurs pas qui s’inscrivent dans la promesse faite à Dieu (12) . Ainsi, lorsque Dieu, Honoré et Glorieux, les gratifie de Son élection, c’est parce qu’Il entend à la fois leurs paroles et est Savant de ce que recèle leur for intérieur. Dans le ‘Uyûn, on rapporte que lors d’un dialogue entre son Excellence Al-Rezâ (as) et Ma’mûn, ce dernier déclare : « Dieu le Très-Haut a-t-Il accordé la prédominance à la famille sur les autres gens ? » Son Excellence (as) répond : « Dieu le Très-Haut a rendu manifeste la prédominance de la famille sur les autres gens dans les solides versets de Son Livre. » Ma’mûn demande alors : « De quels versets s’agit-il ? » Son Excellence Al-Rezâ (as) lui répond : « Oui, Dieu a choisi, de préférence aux mondes : Adam, Noé, la famille d’Abraham, la famille de ‘Imran, en tant que descendants les uns des autres. Dieu est Celui qui entend et qui sait. » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 33 et 34). Dans le Tafsîr ‘Ayyâshî, Ahmad ibn Mohammad rapporte de son Excellence Al-Rezâ (as), qui le rapporte lui-même de son Excellence Abî Ja‛far (13) (as) : « Celui qui pense que Dieu est dégagé de l’action de l’humeur et qu’Il n’a rien à voir avec ce que l’humeur provoque ment à propos de Lui, parce que la volonté de Dieu pénètre ainsi Sa nature, parce qu’Il désire ce qu’Il veut, parce qu’Il fait ce qu’Il veut, et parce que le noble Coran dit : ‘ en tant que descendants les uns des autres.’ (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 34). La lignée, de son début jusqu’à sa fin, forme une suite ininterrompue. Si vous avez entendu (par exemple) que Dieu le Très-Haut a fait à ‘Imrân (as) la promesse d’un fils, mais que son épouse a mis Maryam (as) au monde, il ne faut pas que vous réfutiez la nouvelle apportée par Dieu, ni Sa promesse, parce que cette promesse se réalise avec la naissance de ‘Isâ (as). » Quoi qu’il en soit, on peut affirmer de manière catégorique que la famille de ‘Imrân (as) est composée de son Excellence Maryam (as) et de ‘Isâ (as), auxquels s’ajoutent ou pas l’épouse de ‘Imrân (as). L’expression Maryama ibnata ‘Imrân / مريم ابنة عمران est répétée dans le Noble Coran (14) , comme il est répété dans le Coran et ses commentaires que le nom ‘Imrân n’est pas explicitement relié au père de Mûsâ (as). Pourquoi un tel choix a-t-il été fait ? Premièrement. Ils sont pareils les uns aux autres au regard de leurs paroles et de la soumission de leur cœur à Dieu. Deuxièmement. En raison de leurs actes et de leurs bonnes actions, ils méritent de se voir gratifiés du choix de Dieu. Troisièmement. L’absence d’interruption dans la lignée, qui est de part en part jointe et élue.
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