La vie de son Excellence Maryam (as) avant la naissance de son Excellence le Masîh (as) selon le CoranDieu parle dans une partie des versets du Coran de l’épanouissement et de la réussite de Maryam (as), et lui attribue des dignités élevées. Il évoque notamment le dialogue entre les anges et Maryam (as) : « Les anges dirent : ‘Ô Marie ! Dieu t’a choisie, en vérité ; Il t’a purifiée ; Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers.’ » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 42). Dans ce verset se trouve une preuve que Maryam (as) compte parmi les muhadditha / Ù…Øدّثه, c'est-à -dire qu’elle fait partie de ceux auxquels s’adressent les anges, et qu’elle entend les paroles de ces hérauts célestes. Ce saint verset, comme les suivants, révélés dans la sourate Maryam, le prouve : « Mentionne Marie, dans le Livre. Elle quitta sa famille et se retira en un lieu vers l’Orient. Elle plaça un voile entre elle et les siens. Nous lui avons envoyé Notre Esprit : il se présenta devant elle sous la forme d’un homme parfait. » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 16 et 17). Quelle plus grande gloire peut-il y avoir pour un être humain que de converser avec les anges ? De plus, il s’agit ici de la nouvelle de son élection de la part de Dieu, de sa pureté et de sa supériorité sur toutes les femmes du monde, ce qui ne résulte de rien d’autre que de sa piété, de sa chasteté, de sa foi et de son adoration. En effet, elle est choisie pour mettre au monde un prophète tel ‘Isâ Masîh (38) (as). Ainsi, l’élection de Maryam (as) indique l’acceptation de son adoration, tandis que sa pureté l’immunise des péchés par la vertu de Dieu le Très-Haut, ce qui fait qu’elle est à la fois élue et impeccable. A maintes reprises, on retrouve cette analyse d’exégètes différents : « L’objet de sa purification est qu’elle est vierge, en ce sens qu’elle n’a pas de menstrues. Dieu le Très-Haut fait d’elle une vierge afin qu’elle ne soit pas contrainte de sortir du temple durant ses jours d’indisposition. » Cette explication ne comporte pas de problème, si ce n’est que notre hypothèse s’accorde mieux avec la suite des versets. Effectivement, lorsque le mot istifâ’ / اصطÙاء / élection, choix, devient transitif avec l’emploi de ‘ala / على, il prend la signification de préférence. Cet istifâ’ / اصطÙاء / élection, choix, intransitif car non-accompagné de ‘ala / على, est différent car il implique la signification de soumission. Aussi, d’après ce qui précède, la préférence de son Excellence (as) sur les femmes des mondes indique qu’elle dispose d’une primauté sur les autres femmes. Voyons à présent si cette primauté concerne tous les aspects de sa personne ou seulement certains. « Les anges dirent : ‘Ô Marie ! Dieu t’a choisie, en vérité ; Il t’a purifiée ; Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers.’ » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 42) « Et celle qui était restée vierge… Nous lui avons insufflé de Notre Esprit. Nous avons fait d’elle et de son fils un Signe pour les mondes. » (sourate Al-Anbiyâ’ (Les prophètes) ; 21 : 91). Le sens apparent de ces deux versets, ainsi que de celui-ci : « et Marie, fille de ‘Imrân, qui garda sa virginité. Nous lui avons insufflé de Notre Esprit ; elle déclara véridique les Paroles de son Seigneur et Ses Livres. Elle était au nombre de ceux qui craignent Dieu. » (sourate Al-Tahrîm (L'interdiciton) ; 66 : 12), qui parmi les vertus de Maryam (as) ne met le doigt que sur cette seule spécificité de la naissance prodigieuse de son fils, n’est pas d’examiner tous les aspects de Maryam (as), mais de viser précisément cette fameuse naissance. D’autres termes sont employés au sujet de Maryam (as) dans les versets du Coran, comme le fait qu’elle soit purifiée, qu’elle confirme les paroles de Dieu ainsi que Son Livre, qu’elle soit humble devant Dieu, et qu’elle voit et entend les anges. Tous ces aspects ne sont pas propres à Maryam (as) car on les retrouve à l’occasion chez d’autres femmes. Le dernier verset mentionné atteste que Maryam (as) est la plus grande personnalité féminine de son époque, ce qui n’est pas incompatible avec ce qui est dit à propos de la grande Dame de l’islam, Fâtima (as), concernant son digne rang de meilleure des femmes du monde, car de nombreux hadiths du Prophète (s) et de l’Imâm al-Sâdeq (as) rapportent : « Cependant, Maryam (as) est la meilleure des femmes de son époque, tandis que Fâtima (as) est la meilleure de toutes les femmes du monde, de la première à la dernière. » Le mot al-‘âlamîn / العالمين n’est en aucun cas incompatible avec cette parole car dans le Coran comme dans ses formulations ordinaires, ce mot désigne les gens qui vivent à une époque donnée, comme on peut le lire à propos des Banî Isrâ’îl : « Ô fils d’Israël ! Souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblé. Je vous ai préférés à tous les mondes ! » (sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 47). Il est évident que l’objet de la supériorité des croyants parmi les Banî Isrâ’îl concerne les gens de leur époque. Dans le verset suivant, il est question d’une autre circonstance lors de laquelle les anges s’adressent à Maryam (as) : « Ô Marie ! Dieu t’a choisie, en vérité ; Il t’a purifiée ; Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers (afin de remercier pour les grandes faveurs qui font que Dieu t’a choisie, qu’il t’a donné la supériorité sur les femmes de ton époque, et t’a purifiée). » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 43). Dans ce verset, Dieu appelle Maryam (as) et contraint celui qui est appelé de se tourner vers celui qui l’appelle, inévitablement, à chaque fois que le mot nedâ / ندا / appel, est répété, cela équivaut à faire comprendre à celui qui est appelé : « J’ai quelques nouvelles pour toi, alors écoute ces nouvelles. » Dans le verset concerné, Dieu lui fait comprendre : « J’ai deux nouvelles pour toi : l’une est que Dieu le Très-Haut t’a honorée par un degré et une position que tu occupes auprès de Lui, et l’autre est le devoir de servitude qui t’incombe en compensation de ce degré et cette position. » Ainsi, alors que cet ordre correspond à l’exécution d’un devoir de servitude, il consiste également à exprimer de la gratitude pour ce degré et cette position. En fin de compte, la signification de ces paroles est que le verset : « Ô Marie ! Sois pieuse envers ton Seigneur ; prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent. » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 43) tient lieu de conclusion à l’égard du verset : « Ô Marie ! Dieu t’a choisie... » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 42), ce qui nous donne : « Maintenant que Dieu t’a choisie, il y a lieu de se tenir debout, de s’incliner et de se prosterner. » Et il n’est pas impossible que chacune des trois vertus susmentionnées dans ce verset soit dérivée de chacune des trois qualités citée dans le verset précédent. L’annonce de la naissance du Masîh (as) La partie importante de la vie de Maryam (as) correspond sans nul doute à la naissance de son fils, son Excellence le Masîh (as). Dieu mentionne dans le Coran des points importants à ce propos. Il dit tout d’abord : « Les anges dirent : ‘Ô Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe émanant de Lui : Son nom est : le Massie, Jésus, fils de Marie ; illustre en ce monde et dans la vie future ; il est au nombre de ceux qui sont proches de Dieu. » (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 45). Visiblement, l’objet de cette annonce est cet événement décrit ailleurs, lorsque Dieu dit : « Elle plaça un voile entre elle et les siens. Nous lui avons envoyé Notre Esprit : il se présenta devant elle sous la forme d’un homme parfait. Elle dit : ‘Je cherche une protection contre toi, auprès du Miséricordieux ; si toutefois tu crains Dieu !’ Il dit : ‘Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur.’ » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 17 à 19). Ainsi, cette nouvelle qui, dans le verset en question, est attribuée aux anges, est donc cette même nouvelle qui dans la sourate Maryam (Marie) est attribuée à l’Esprit. 1- Joachim (as). (Texte traduit du persan. Les notes sont du traducteur et les traductions des passages du Coran de Denise Masson). 2- Anne (as). 3- Littéralement : « celui qui est oint ». Ainsi, le mot Messie correspond à l’étymologie du mot christos, qui donne Christ en français, et désigne celui qui a reçu l’initiation. Donc, ‘Isâ al-Masîh (as) correspond précisément à Jésus-Christ (as) et ne diffère pas de la notion de Messie. 4- Marie (as). 5- Nûh (as).
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