L’impact de la connaissance de Dieu sur l'hommeC’est pour cette raison que lorsque le Prophète (s) fut interrogé par un homme au sujet de la majesté de Dieu, il lui répondit en commençant par évoquer l’immensité du monde, puis il poursuivit : « Comparé au deuxième ciel, ce monde que tu vois avec ses cieux et ses étoiles est semblable à une bague que l’on aurait jetée dans un désert. Le deuxième ciel aussi entretient la même relation vis-à -vis du troisième ciel. Il en va ainsi de suite jusqu’au dernier ciel et, au-delà de lui, tous les cieux rassemblés sont dans le même rapport envers le Piédestal (al-Kursî) et le Piédestal est dans le même rapport avec le Trône (al-‘Arsh). » Quand nous réalisons l’immensité de l’univers, il est plus aisé de se faire une idée de la grandeur incommensurable du Créateur, et c’est là qu’un sentiment de modestie, de contrition et de crainte voit le jour en l’homme. Définissant les humbles (mukhbitûn), le Coran dit : « Votre dieu est un Dieu unique. Soumettez-vous à Lui. Fais-en l’annonce aux humbles dont le cœur, au seul rappel de Dieu, frémit, à ceux qui accomplissent la prière, témoignent de patience à l’épreuve, et qui font dépense sur Notre attribution. » (Sourate Al-Hajj, (Le pèlerinage) ; 22 : versets 34 et 35 (3) ) La contrition est évoquée aussi dans la sourate 11, Hûd (nom d’un prophète), au verset 23 : « Tandis que ceux qui auront cru, effectué les œuvres salutaires, ressenti contrition devant leur Seigneur, ceux-là seront les compagnons du Jardin, ils y seront éternels. »
De la même façon que la connaissance de la grandeur de Dieu joue un rôle direct dans l’apparition du sentiment de contrition en l’homme, connaître les attributs divins de beauté et de perfection, savoir que toute beauté et tout bien sont de Lui et que tout ce qui relève de l’amour est en Lui, seront cause de la naissance du sentiment d’amour pour cet Etre digne d’adoration. L’amour est un état qui survient dans le cœur d’un être conscient concernant ce qui est compatible avec son existence et en harmonie avec ses désirs. On peut dire que l’amour est une attirance de nature cognitive, comparable dans sa forme à l’attraction qui s’exerce par exemple entre un morceau de fer et un aimant. L’amour possède plusieurs niveaux : un niveau formel et ordinaire qui naît de l’existence d’une harmonie, d’une correspondance entre l’apparence et les qualités visuelles de l’aimé avec les désirs et les souhaits de l’âme. Les degrés supérieurs de l’amour sont en relation avec les perfections suprasensibles et non visuelles. L’homme aime par nature la vertu et la perfection et il attache son cœur à toute personne jouissant des perfections comme la science, la vaillance, la générosité et autres. Cela aussi est une sorte d’amour qui relève d’une beauté immatérielle, abstraite et non tangible, mais perceptible par l’intelligence humaine. On entend ici par beauté cette qualité qui plait au cœur et qui, lorsqu’elle est perçue par l’homme, créé en lui un relâchement de l’âme, le rendant heureux et jubilant. La qualité de beauté trouve ainsi toujours sa signification dans le lien (qu’elle crée) avec un individu particulier qui la perçoit, et en considération des affinités qu’elle présente avec les désirs de cet individu.
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