Fatima, un chapitre du livre du Message divin (2ème partie)"Les injustes connaîtront bientôt le destin vers lequel ils se tournent." [9] Et moi, je suis la fille d’un avertisseur qui vous a mis en garde contre un terrible châtiment : alors agissez (comme il vous plaira), nous agirons (selon notre devoir divin) et attendez-vous (à la suite), nous l’attendons aussi ! » Quant aux doutes émis sur l’imputation de ce discours à Fâtima la Resplendissante, ils sont comparables aux allégations courantes lancées à l’encontre du livre La voie de l’Eloquence [10]] et naissent généralement d’une perplexité infondée, souffrant de l’absence de documents et des méthodes critiques du hadîth et de l’histoire. Or, ce discours a été rapporté par des dizaines de documents fiables et on le trouve dans les livres des compagnons les plus anciens. Il fait aussi partie des textes cités par les savants de la famille d’Abi Tâleb, lesquels l’enseignaient à leurs enfants si l’on en croit l’ouvrage Eloquence de femmes d’Abi al-Fadhl Ahmad bin Abi Tâhir. Les livres d’histoire, les sources de rapporteurs et les livres de jurisprudence en donnent des citations depuis les premiers siècles selon leur besoin de documentation et de témoignage. Or, ce discours contient un réquisitoire très vif sur l’usurpation de « Fadak », qui est une toute autre affaire. Mais la vérité est que Fadak était un moyen destiné à servir d’autres objectifs qui en dépassaient l’aspect purement matériel. Son usurpation s’inscrivait dans une politique d’isolement et de paupérisation à l’encontre de ’Ali bin Abi Tâleb, le mari de Fâtima, après le décès du Prophète. Cet objectif apparaît d’ailleurs clairement dans une discussion qui eut lieu entre ’Omar bin ’Abd al-’Aziz, un calife omeyyade arrivé ultérieurement au pouvoir et certains descendants de Fâtima au sujet de la démarcation géographique de Fadak, suite à sa volonté affichée de le leur rendre. Quant à la requête insistante et à la protestation de cette manière publique et vigoureuse, elles sont un genre de condamnation devant l’opinion publique et l’histoire, pour préserver la vérité manifeste, alors même que la déviation provient du plus haut responsable de l’Etat. Huitièmement : le jihâd ininterrompu Dans les lignes de cette introduction, le lecteur a pu remarquer des exemples du jihâd de Fâtima dans la maison de son père, dans la sienne et lors de ses prises de position en faveur ou contre certains événements publics, voire même au sujet de son testament, puisque, de l’empressement pour son inhumation et de l’anonymat de sa tombe, elle a fait deux preuves démontrant sa contestation de la situation générale. Fâtima a participé en première ligne avec les femmes musulmanes pendant les guerres engagées par les musulmans pour défendre leur foi, leur dignité et leur liberté. Elle a rempli le rôle incombant à toute femme combattante de cette époque : le pansement des blessures, le lavage des vêtements, le soin apporté aux blessés et la préparation de tous les moyens de survie dans la guerre. Mais Fâtima a joué également un rôle évident et difficile dans le soutien à la vérité et la sauvegarde du legs du Prophète quand elle rendait secrètement visite aux compagnons du Prophète et les encourageait à se ranger aux côtés de ’Ali bin Abi Tâleb. Elle se rangea elle-même à ses côtés de façon exemplaire et déterminée, selon le rapport des historiens, pendant les jours les plus sombres de sa vie, affirmant ainsi que le front interne dans la vie de ’Ali était solide et ne connaissait pas de faiblesse. Et on la voit laisser à son guide et mari l’évaluation des circonstances et le choix des positions : il décide, planifie puis il ordonne et il est obéi. La biographie de Fâtima indique qu’elle rendait visite tous les samedis matins au cimetière des martyrs, notamment à la tombe de Hamza, et demandait leur pardon à Dieu. Commencer ainsi les tâches hebdomadaires exprime le degré de l’hommage rendu par Fâtima au jihâd et au martyre, et révèle clairement son éthique de vie, qui commence avec le jihâd et se réclame du jihâd et du sacrifice jusqu’au martyre. Neuvièmement : Fâtima dans l’abside-mihrab Hassan bin ’Ali a dit : « J’ai observé ma mère Fâtima, se trouvant dans son abside les veilles de vendredis, continuellement en état de génuflexion et de prosternation, jusqu’à la levée des lueurs de l’aube. Et je l’ai entendue implorer Dieu pour les croyants et croyantes, en les nommant avec d’abondantes oraisons, sans jamais prier pour elle-même ». Selon sa biographie également, Fâtima consacrait la dernière heure du vendredi à la prière. De même, durant la dernière décade du mois béni de Ramadan, elle veillait la nuit et poussait les gens de son foyer à passer la nuit à l’adoration et à la prière. Il lui arrivait de se plaindre de la tuméfaction de ses chevilles en raison de la durée de son adoration pieuse et nocturne du Seigneur. Or, Fâtima a-t-elle jamais quitté l’abside de sa vie ? Sa vie était-elle autre chose qu’une permanente prosternation ? En effet, à la maison, elle adore Dieu en excellant dans l’entretien de son mari et dans l’éducation de ses enfants puisque « la mosquée d’une femme est sa maison ». Quand elle s’adonne au service de la collectivité, elle obéit à Dieu et L’adore au travers de Sa création et de Ses créatures qui forment ensemble la famille divine. Or Sa créature la plus aimée est celle qui est la plus utile à Sa famille : au gré du réconfort qu’elle offrait aux pauvres, aux besogneux et aux malheureux, elle ne faisait en fait qu’adorer Dieu, elle et sa famille, au sens où l’entend cette citation du saint Coran : "et ils offrent la nourriture, bien qu’y étant attachés, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier" [11] et "les préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux" [12] Dixièmement : l’abondance
|