Fatima, un chapitre du livre du Message divin (2ème partie)Ibrahim, le dernier des trois fils du Prophète, mourut la deuxième année de l’Hégire, laissant le Prophète dépourvu d’héritier, selon le discours préislamique. Les profiteurs hypocrites prirent plaisir à imaginer la disparition du message du Prophète avec sa mort. Car à leurs yeux, le message était un moyen et une propriété, et c’était uniquement à l’enfant mâle que revenait habituellement la continuité de la personnalité de son père, la préservation de sa gloire et de son souvenir : or, Mohammad avait perdu ses enfants mâles à la soixantaine. Mais la révélation divine mit en exergue leur erreur et la fausseté de leur raisonnement en annonçant : "Nous t’avons certes, accordé l’Abondance. Accomplis la prière pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité." [14] Le message demeure et l’islam perdure, car la gloire de Mohammad est liée à celle de Dieu et son évocation remplit l’éternité. Ses descendants sont les protecteurs du message et les plus fins connaisseurs de la voie de la guidance alors que le profiteur hypocrite est au contraire dépourvu d’héritier. Aussi Fâtima est-elle l’incarnation de cette abondance car la descendance du Prophète provient d’elle, et ses fils sont les Imâms infaillibles, le second des deux poids que Mohammad confia à sa Nation et qu’il associa l’un à l’autre, le premier étant le saint Coran qu’ils protègent et pour lequel ils se sacrifient. Ces deux poids, le livre et la sainte famille, sont la continuation de Mohammad et de son message ainsi qu’un moyen de préservation de la bonne marche de la Nation sur la ligne droite, sans déviation et sans égarement. C’est là l’éminente position de Fâtima, dont la langue du Messager de Dieu s’est faite l’écho en différents endroits en disant : « Ma descendance est de la filiation de ’Ali et Fâtima », et « Hassan et Hussein mes fils sont deux Imâms », et « Je laisse parmi vous les deux poids : le Livre de Dieu et ma famille. Tant que vous vous y conformerez, vous ne vous égarerez pas car ils ne se dissocieront pas jusqu’à me rejoindre auprès du bassin ». De plus, sa fille Zaynab a joué un rôle déterminant dans le succès du mouvement hussaynide, pour redonner l’esprit de l’islam à la Nation et pour éradiquer l’oppression, le despotisme et l’égarement, lesquels prétendaient gouverner au nom de l’islam alors qu’il ne restait rien de l’islam si ce n’est le nom. Les prises de position de Zaynab, ses discours, ses devises, son jihâd et sa science sont une image vivante de Fâtima ; c’est ainsi que nous découvrons dans ce qui précède, entre autres choses que nous ne pouvons guère développer dans le cadre de ce résumé, cette immense abondance que Dieu accorda à son Prophète. C’est là , Fâtima, la fille du plus grand Prophète, l’épouse du plus puissant Imâm et héros, et la mère des deux pousses les plus mûres de l’histoire de l’Imâmat, que nous présente le grand Professeur Solayman Kettaneh dans ce livre littéraire et coloré, qui provient de l’excès de lumière du visage le plus pur qu’ait connu l’histoire de l’islam. Poursuivons donc doucement, avec ce pinceau trempé dans le parfum et la couleur, la lecture du livre, découvrant à chaque page un tableau sublime, puisant entre les lignes et entre les ombres le visage de Fâtima la Resplendissante, brillant, lumineux et pudique. Notes [1] Cf sourate Les fourmis, verset 16. [2] Cf sourate Marie, verset 6. [3] Sourate Les butins, verset 75. [4] Cf sourate Les femmes, verset 11. [5] Cf sourate La vache, verset 180.
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