LA METHODE D'ACTION POLITIQUE DES AHL-UL-BAYTLe principe du soulèvement contre l'injuste et du refus de l'injustice est un Principe islamique que l'obligation de la Commanderie du Bien et de l'Interdiction du Mal approuve et engage les Musulmans à observer. En effet, le Prophète a dit : «Le Maître des Martyrs Hamzah s'est soulevé contre un gouvernant injuste. Il lui a ordonné de faire le Bien, et lui a interdit de faire le Mal, et le gouvernant injuste l'a tué.» Or quiconque retrace la vie politique des Ahl-ul-Bayt, ainsi que leur lutte, remarque qu'ils formaient une ligne d'opposition, les tenants de la réforme et de la lutte contre l'injustice, et les Dirigeants de la marche politique de la Ummah. Ils ont ainsi refusé la pratique du règne héréditaire imposé à la Ummah à l'époque de Mu'âwiyeh ibn Abî Sufyân, et l'accession du fils de celui-ci -Yazîd- au califat malgré le refus des Musulmans, en raison de son incompétence et de son absence de qualification pour cette dignité, puisqu'il ne remplissait aucune des conditions requises pour le califat. Lorsque Yazîd ibn Mu'âwiyeh a pris la direction de l'Etat islamique, et a conduit la Ummah à la corruption et à la déviation, l'Imam al-Hussayn, le petit-fils chéri du Prophète, ne pouvait que proclamer l'Insurrection contre cette atteinte honteuse à la dignité et à l'honneur de l'Islam, incarnée par l'avènement de Yazîd. L'Imam al-Hussayn a quitté Médine pour l'Iraq, après être resté quatre mois à La Mecque pour préparer son Soulèvement. Une fois en Iraq, plus précisément à Karbala', son Soulèvement a pris sa forme finale, et il a décidé de s'engager dans un combat désespéré contre les forces de Yazîd, combat héroïque au terme duquel il est tombé en Martyr avec plus de soixante-dix de ses Compagnons. Ce Combat, et ce Martyre du petit-fils du Prophète et de dizaines de Musulmans pieux, ont brisé le coeur de l'ensemble de la Ummah, réveillé sa conscience, et attiré l'attention des Musulmans sur le caractère hideux et déviationniste du règne de Yazîd et des autres descendants des Tulaqâ' . Ce Soulèvement fut le premier soulèvement en Islam contre un gouvernement injuste, et une protestation contre le serment d'allégeance obtenu par la force et illégalement. Il s'opposait ainsi aux appels à la résignation et à la soumission à l'injustice -en un mot à l'intoxication- lancés à l'époque par les "uléma" de la cour, les agents stipendiés du pouvoir, qui préconisaient la nécessité de respecter le serment d'allégeance prêté -même par duperie- au gouvernant injuste, et d'accepter tous les péchés dont celui-ci se rendrait coupable, oubliant les affirmations du Prophète qui avait dit : «Le serment d'un pécheur est nul.» et : «Il ne faut pas obéir à une créature qui demande la désobéissance au Créateur.» Et ignorant cette Parole d'Allah : «Ne vous appuyez pas sur les injustes, sinon le Feu vous atteindra.» Quant au petit-fils du Prophète, le Martyr al-Hussayn ibn 'Ali, il a lancé l'Appel au Soulèvement et il est tombé en Martyr, le 10 Muharram de l'an 61 de l'hégire, à Karbala', en Iraq, réduisant à néant tous les appels au faux et toutes les explications spécieuses. Ce faisant, il a laissé le Cri du Sang et du Martyre étouffer les voix de ces esprits portés à l'avidité et à la soumission.
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