LA MORALEaussi, dans des situations pareilles, il est préconisé et, même exigé, de taire ses sentiments et pensées pour préserver l'homme et la vérité sacrée du moindre préjudice. dans nombre de récits rapportés par les imams "des gens de la maison", on conseille vivement aux musulmans de ne pas s'interroger sur certaines questions qui dépassent l'entendement des simples. le seigneur tout puissant évoque dans deux versets la dissimulation des opinions, cette restriction mentale ou autocensure (taqié) née de la crainte: "que les croyants ne prennent pas pour amis des incrédules de préférence aux croyants. celui qui agirait ainsi, naurait rien à attendre de dieu - à moins que ces gens là ne constituent un danger pour vous- dieu vous met en garde contre lui-même, le retour final sera vers dieu. dis: "si vous cachez ce qui est dans vos cœurs, ou bien, si vous le montrez, dieu le connaît" (coran, 3:28-29). "celui qui renie dieu après avoir cru, non pas celui qui subit une contrainte et dont le cœur reste paisible dans la foi, celui qui délibérément ouvre son cœur à l'incrédulité: la colère de dieu est sur lui et un terrible châtiment latteindra" (coran, 16:106). conclusion: pour l'islam, dans certaines conditions, il est non seulement permis mais, recommandé de dissimuler la vérité: 1. la dissimulation (taqié) peut s'effectuer quand on constate qu'il n'est plus possible de propager la vérité, sinon en risquant sa vie et ses biens.
2. quand les gens narrivent pas à saisir la vérité et lorsque la manifestation de celle-ci provoque chez eux l'égarement ou le mépris et l'offense.
3- quand l'expression de la libre pensée entraîne, par suite du manque daptitude des hommes, la déformation de la vérité et l'égarement des hommes. de l'idjtihâd (effort d'interprétation de la loi) et du taqlid (imitation) tout ce dont l'homme a besoin dans sa vie courante et toutes les activités qu'il devrait entreprendre, s'il voulait satisfaire tous ses besoins, ne correspondent pas aux capacités limitées d'un homme ordinaire. celui-ci ne peut, non seulement, les maîtriser mais, il ne peut même pas les inventorier; aussi, dans ces divers domaines il lui est impossible de se spécialiser et de les connaître parfaitement. dautre part comme l'homme agit suivant sa raison et sa volonté, c'est-à -dire, ne se décide à entreprendre une action ou à résoudre un problème qu'en connaissance de cause, il doit ou bien maîtriser lui même la question ou faire appel à des experts en la matière. ainsi, lorsqu'on a affaire à une maladie on fait appel à un médecin pour hâter la guérison; lorsqu'on veut bâtir une maison, on demande à un architecte d'en dessiner le plan, on recourt à un maçon pour la construire, on commande les portes et les fenêtres au menuisier. autrement dit, on fait confiance à des spécialistes, à des personnes qualifiées dans ces domaines. on peut donc dire que l'homme se réfère, dans la plupart de ses activités, à des autorités et suit leurs directives; mis à part quelques actes, dans son existence il ne fait que s'en remettre à dautres, à observer leurs décisions, à les prendre pour modèle (taqlid). celui qui prétend: "je naccepterai jamais dans ma vie de suivre ou de m'en remettre à un autre", ou bien il na rien compris, ou bien il est sous l'emprise d'idées pernicieuses. l'islam, qui a fondé sa loi sur la nature divine de l'homme, na fait que suivre cette méthode. l'islam a ordonné à ses fidèles dapprendre les sciences et les prescriptions religieuses et la source de celles-ci ne sont autre que le livre divin, la sunna du prophète et des imams. i1 est clair que lacquisition de toutes ces connaissances religieuses n'est pas à la portée de tous; tous les musulmans ne peuvent y parvenir et seul un petit groupe peut consacrer son temps à l'étude approfondie des sciences islamiques. par conséquent, le commandement islamique se présente sous la forme suivante: les musulmans qui n'ont pas la possibilité de s'instruire théoriquement aux sciences et règles de la religion musulmane, doivent se référer à ceux qui ont approfondi et réfléchi sur ces questions; ils doivent accomplir leurs devoirs religieux en suivant ceux qui ont la compétence nécessaire. le savant qui acquiert théoriquement la connaissance des prescriptions religieuses est appelé "modjtahid" et son activité "idjtihâd" ou effort d'interprétation et d'élaboration de la loi. celui ou celle qui se réfère et obéit au "modjtahid" est dénommé "moqâled" et son acte "taqlid" ou immitation. i1 est bon de rappeler que cette "observance", cette "imitation" ne concerne que le culte, les normes et les règles pratiques de la religion. on ne peut "imiter" les principes de la foi jusqu'ils relèvent de la conviction propre à chaque individu; c'est-à -dire, qu'on ne peut considérer la foi des autres semblables à la sienne et fonder sa croyance sur celle de son voisin: ainsi, on ne peut pas dire que dieu est unique parce que nos pères, nos savants le disent; ou bien la vie future existe parce que tous les musulmans en sont convaincus. chaque musulman se doit de connaître les principes de sa foi; il doit pouvoir étayer - même d'une manière des plus simples - ses convictions fondamentales.
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