L'ASPECT MORAL DE LA FORCE EN ISLAM



«O vous qui croyez, entrez tous dans la paix; ne suivez pas les traces du Démon: il est votre ennemi déclaré». (Coran II, 208)

«S'ils se tiennent à l'écart, s'ils ne combattent pas contre vous, s'ils vous offrent la paix, Dieu ne vous donne plus alors aucune raison de lutter contre eux». (Coran IV, 90).

Nous comprenons de ces versets qu'il est du devoir des Musulmans d'accepter les appels de la paix, lancés par les adversaires pour mettre fin à la guerre sur des bases qui concordent avec les intérêts généraux des Musulmans et les objectifs pour lesquels la guerre a été déclenchée, à savoir: arrêter l'agression ou la repousser, soit en obligeant les agresseurs à se convertir à l'Islam, soit en concluant des traités avec eux, soit en leur faisant accepter des obligations financières qu'impose la législation islamique pour la coexistence pacifique entre les religions dans le cadre des conditions et des lois précises.

En fermant ce chapitre, nous serons déjà parvenus à une conclusion décisive qui souligne la moralité de la guerre en Islam, moralité fondée sur le principe de "l'importance" qui puise sa légitimité de la loi de la concurrence entre le Bien et le Mal, c'est-à-dire entre les bonnes actions et les actions corruptrices auxquelles sont soumises les lois législatives... car nous savons que Dieu ne prescrit que la bonne action, et n'interdit que la mauvaise action, et que lorsque les bonnes actions et les mauvaises actions se rencontrent et rivalisent autour d'un même sujet, celui-ci ne serait ni tout à fait une mauvaise action ni tout à fait une bonne action, mais tient de celle-ci et de celle-là, et c'est la plus victorieuse et la plus influente d'entre les deux qui aura le dernier mot: car aussi bien la bonne action que la mauvaise action n'auront pas plus d'effet lorsqu'elles seront vaincues... le haq(16) se maintiendra du côté de l'intérêt suprême de l'homme et de la vie.

A la lumière de ce qui précède, l'Islam légitime la guerre tant qu'il s'agit de défendre de nobles objectifs qui la justifient, et justifie son mouvement, son évolution et son intensification, et la rejette dès que ces nobles objectifs cèdent la place à des objectifs égocentriques, perfides et à des motifs maladifs et des intérêts personnels. C'est ce que le Prophète a exprimé en définissant dans un hadith, le sentier de Dieu dans la guerre: selon ce hadith un homme demanda au Prophète Muhammad;

«L'homme se bat soit pour un butin, soit pour là renommée, soit pour se faire remarquer; lequel parmi ces trois objectifs est le sentier de Dieu?». Le Prophète répondit: «Celui qui se bat pour que le mot de Dieu soit le plus élevé, se bat dans le sentier de Dieu».(17)

1. Al-Kafi (explication de Mazandarani), Tom IX.

2. Ibid.

3. Ibid.

4. Maladie propre aux chameaux, lesquels tordent le cou lorsqu'ils en sont atteints.



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