L'ASPECT MORAL DE LA FORCE EN ISLAMAinsi, ces versets ont passé en revue tous les cas où la faiblesse des opprimés est exploitée de telle façon que la force dont est dotée le gouverneur devient un point de départ de la corruption dont quelques exemples typiques sont mentionnés dans l'histoire de Pharaon. Puis, ils nous font part de la victoire que Dieu promet aux opprimés s'ils suivent Sa Volonté en épousant les causes de la victoire telles qu'elles sont précisées dans les messages divins, l'exemple en est la victoire de Moïse sur Pharaon qui a été noyé dans la mer. Le Coran nous décrit d'autres types de ces tyrans qui ont utilisé leur force pour opprimer impitoyablement les dépossédés; il nous montre également comment Dieu leur a fait subir les supplices pour les faire périr, lorsqu'ils n'ont pas voulu entendre les bonnes paroles et les conseils sincères des prophètes auxquels Dieu avait envoyé des Messages pour mettre fin aux injustices des tyrans; il s'agit des Ad, le peuple de Houd que le Coran a évoqué dans plusieurs versets, faisant état de leur grande force tyrannique d'une part, de leur mauvaise utilisation de cette force d'autre part, pour nous faire comprendre que Dieu ne veut pas que la force qu'IL confère à l'homme s'achemine dans ce sens, et que si elle ne reprenait pas le bon chemin, c'est Lui qui en serait à l'affût tôt ou tard, comme IL était à l'affût de tous les anciens tyrans et injustes. Dieu a dit:
«Les Ad ont traité les prophètes de menteurs, lorsque leur frère Houd disait: "Ne craindrez-vous pas Dieu? Je suis pour vous un Prophète digne de foi. Craignez Dieu et obéissez-moi. Je ne vous demande pas de salaire, mon salaire n'incombe qu'au Seigneur des mondes. Bâtirez-vous sur chaque colline un monument pour vous divertir? Habiterez-vous des châteaux, comme si vous deviez être immortels? Quand vous êtes violents, vous êtes violents comme des tyrans. Craignez Dieu et obéissez-moi. Craignez Celui qui vous a pourvus de ce que vous savez: il vous a pourvus de troupeaux et d'enfants, de jardins et de sources. Oui, je redoute pour vous le châtiment d'un jour terrible". Ils dirent: «Il nous est indifférent que tu nous exhortes ou que tu ne nous exhortes pas. Notre conduite est seulement conforme à celle des Anciens. Nous ne serons pas châtiés. Ils le traitèrent de menteur et nous les avons anéantis. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants». (Coran XXVI, 123-139) Ainsi, nous constatons que, dans beaucoup de versets, l'Islam refuse ce principe (de la force et de la corruption). Car les objectifs islamiques concernant toutes les énergies que Dieu créa et crée dans l'univers pour l'homme et les autres créatures, s'écartent de toutes formes de corruption sur la terre, de toutes formes d'orgueil dans la vie, puisque l'Islam a pris pour point de départ l'élimination de la corruption et du sentiment personnel de fierté dédaigneuse et de grandeur creuse de ceux qui veulent faire croire aux gens qu'ils sont investis de droits divins qui leur permettent de dominer les autres. C'est ce que nous pouvons déduire de ce noble verset: «Nous assignons cette Demeure dernière à ceux qui, sur la terre, ne veulent être ni altiers, ni corrupteurs. La fin appartient à ceux qui craignent Dieu». (Coran XXVIII, 83). En effet, dans ce noble verset, il y a deux critères par lesquels Dieu apprécie l'homme: 1- Le refus de la volonté de domination. Cette volonté a pour cause le sentiment de l'homme d'être supérieur aux autres et, partant de là , sa volonté de concrétiser ce sentiment dans les rapports mutuels entre lui et eux. C'est ce qui l'amène à justifier tout comportement qui le conduit à ce but, et c'est ce que l'Islam refuse justement, car il veut susciter chez l'homme un nouveau sentiment qui fait de lui un être semblable aux autres et sans aucun privilège, il peut certes s'en distinguer par certains aspects, de même que les autres peuvent être différents de lui par certains autres aspects. Mais ce qui le distingue ne lui donne pas des droits particuliers sur les autres, de même qu'il n'accepte pas que les autres aient des droits sur lui par les qualités qui les distinguent de lui. 2 . Le refus de la corruption. Dieu n'aime pas la corruption et déteste l'action des corrupteurs, opposée aux grands objectifs de l'Islam, lesquels visent à édifier la vie terrestre et céleste sur un principe de bon droit (haq), comme l'a dit Dieu:
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