L'ASPECT MORAL DE LA FORCE EN ISLAMDans un autre verset nous apercevons sans doute la même image, mais dans un autre cadre qui représente la persistance dans la moquerie d'une façon exaltante. Dieu a dit: «Ne détourne pas ton visage des hommes; ne marche pas sur la terre avec arrogance. Dieu n'aime pas l'insolent plein de gloriole». (Coran XXXI, 18). Il a comparé l'homme qui tord son cou au chameau qui fait la même chose lorsqu'il est atteint de «Sa`r» (4). Nous laissons au lecteur le soin d'imaginer la somme d'ironie dans l'image de cet homme qui essaie de se donner une apparence de grandeur devant les autres, mais qui découvre - les autres aussi - que son image n'est autre que celle d'un chameau atteint de maladie. 3- La force que l'Islam choisit pour la vie, n'est pas celle qui se meut par un: besoin intrinsèque de détruire l'entourage pour soulager un complexe d'infériorité, refoulé dans le subconscient. Au contraire, cette force représente une attitude dans laquelle l'homme fait face à lui-même par un mouvement de lutte psychologique déterminante qui conduit à une ouverture sur le Message au lieu de se renfermer sur "soi"; c'est ce que nous trouvons dans l'imploration de Dieu faite par l'Imam Ali Ibn al-Hussein Zayn al-Abidine: «Mon Dieu, je ne serais jamais victime d'une injustice tant que vous me donnerez la force de me défendre, et je ne serais jamais injuste, sachant que vous êtes capable de me la reprendre». Dans cette prière de demande significative, l'homme demande à Dieu d'être l'ennemi de son "moi" et fait recours à la force et à la puissance de Dieu pour maîtriser les penchants à l'injustice, latents en lui et provoqués par le sentiment de sa propre capacité d'exercer une injustice envers les autres. Dans la même prière de demande, l'Imam formule une autre requête: «...et empêche-moi de nuire à tout fidèle et à toute fidèle, à tout Musulman et à toute Musulmane...» Dans une autre prière de demande, nous constatons comment cette âme pieuse se transcende tellement, que le sentiment d'être injuste envers les autres équivaut pour elle au sentiment de subir l'injustice des autres et refuse et hait autant l'un que l'autre: «Mon Dieu, de même que TU m'as fait détester l'injustice pour moi, empêche-moi d'être injuste moi- même».
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