L'lMAM AL-HUSAYN : PLANIFICATION POUR ENRAYER LA MORALE DE LA DEFAITEMartyr Sayyid M. Baqir as-Sadr
L'action de 1'Imam al-Husayn(p) avait pour but de remédier à un mal qui sévissait au sein de la communauté, tout comme celle de 1'Imam Al-Hasan(p) qui avait du, quant à lui, affronter un autre mal, celui de 1'état de doute qui avait rongé la communauté après Ier califat de 1'Imam 'Ali(p). Ce scepticisme se.manifesta notamment envers 1'attitude adoptée par les membres de la famille du Prophète (Ahl-al-Bayt). Cet état s'était aggravé jusqu'à atteindre, sous 1'imamat . de 1'Imam Al-Hasan(p), un stade irrémédiable, même au prix de grands ' sacrifices. Avec 1'Imam al-Husayn(p), c'est plutôt Ie manque de volonté qui caractérisa la communauté, quoique cette dernière fut, à cette époque, après 1état d'indécision qui 1'avait rongée, plus apte à discerner la signification réelle du conflit qui avait éclaté entre les deux factions antagonistes. Or, même après avoir défini 1'orientation à suivre, elle s'est retrouvée dans 1'incapacité de prendre position, Ier long sommeil dans lequel elle avait sombré a permis à ceux qui 1'avaient persécutée d'anéantir sa personnalité, de falsifier sa volonté et de bafouer sa dignité. L'lmam al-Husayn(p) fut donc amené à traiter cette situation maladive en adoptant la position évoquée précédemment (dans un autre conférence): Nous avions alors précisé que face aux différentes alternatives qui s'offraient à 1'Imam, Ier seul chemin à suivre ne pouvait être que celui qu'il avait choisi. I - Scènes reflétant 1'absence de volonté dans la société Nous allons essayer d'exposer la gravité du mal qui rongeait la société musulmane, afin de mieux saisir les raisons pour lesquelles leur Traitement devait être à la hauteur de cette gravité. Les conférences précédents avaient établi que 1'unique remède à une situation aussi maladive passait par ce grand sacrifice, devenu désormais 1'unique moyen de 1'affronter. A 1'exception d'une minorité qui gravitait autour de 1'Imam, toutes les catégories de la société en ont souffert. En voici quelques exemples: a) Mises en garde émanant des sages et notables musulmans contre les éventuelles tentatives d'assassinat tout au long de son action, depuis 1'instant ou 1'Imam a décidé de quitter Médine pour la Mecque et d'entamer son voyage vers 1'Iraq, afin d'y assumer les responsabilités du soulèvement contre 1er pouvoir tyrannique des Umayyades, des recommandations lui parvinrent de toutes parts, et même des Musulmans considérés comme étant les sages de la communauté, qui ont prétendu préférer la prudence à 1'aventure. Ils ont unanimement mis 1'Imam en garde contre 1'éventualité d'entre tué s'il entreprenait une telle action. Ils lui avaient tous déclaré : Comment peux-tu t'insurger contre les Umayyades qui détiennent le pouvoir, les hommes et la richesse, ainsi que tous les moyens de la tentation et de la terreur ? Ils lui rappelaient les conséquences des actes de son père, 1'Imam Ali et de son frère, 1'Imam Al-Hasan, dans leur combat contre eux. IL ne pouvaient concevoir que leur sacrifice était une alternative à la vie, quelles que soient les conditions d'une telle vie. Ces recommandations provenaient de personnages considérés comme étant les notables des Musulmans, tels 'Abdullah b. 'Abbas, 'Abdullah b. 'Umar b. al-Hattab, 'Abdulhah b. Ja'far at-Tayyar, Muhammad b. al-Hanafiyya, qui jouissaient du respect et de la notoriété parmi les Musulmans. Même 'Abdullah b. Ja'far at-Tayyar, qui était Ie cousin de 1'Imam, tout en étant très attaché à la ligne de 1'Imam, lui envoya un message lui recommandant de reporter sa sortie vers 1'Iraq jusqu'à son retour. Pourquoi devait-il attendre ? A son arrivée, at-Tayyar rencontre Ie gouverneur de Yazid à la Mecque, réclame 1'état de grâce pour 1'Imam, et 1'ayant obtenu, rejoint ce dernier, s'imaginant qu'il était parvenu à dissiper les causes qui avaient amené 1'Imam à entamer son action, pensant qu'il était sorti de la Mecque par crainte d'être tué. Ces recommandations traduisent 1'effondrement psychologique total dont souffraient les notables de la Mecque ainsi que ses habitants. Chez ces deniers, la déchéance prenait des dimensions plus amples et se reflétait dans leur moralité, leur comportement, leurs convoitises et leurs aspirations. La passivité et 1'indifference par lesquelles 1'Imam et son soulèvement furent accueillis expriment cet effondrement à tous les niveaux. b) L'attitude de 'Abdullah b. al-Hurr al-Ja'fi L'lmam al-Husayn(p) s'était personnellement rendu à la tente de cet homme, 1'invitant à s'engager dans sa voie et à participer à son action, lui qui devait connaitre Ie mieux la justesse de cette voie. Celui-ci refuse et ne pouvant rien lui offrir en sacrifice, lui fait don d'une jument.
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