L'lMAM AL-HUSAYN : PLANIFICATION POUR ENRAYER LA MORALE DE LA DEFAITE



 

homme. Le libérant de cette misérable vie dominée par des gens comme 'Ubaydullah b. Ziyad.

Ces manifestations de passivité et d'indifférence, malgré 1'ambiance dramatique et critique, laissent entrevoir Ie niveau de décadence de la communauté musulmane de 1'époque.

f) La ruée vers les autorités

L'un des phénomènes marquant la société à cette époque fut la ruée fiévreuse vers Ie sultan ou 1'autorité régnante. En effet, 'Ubaydullah b. Ziyad est parvenu, en deux ou trois semaines, après 1'assassinat de Muslim b. 'Uqayl, et jusqu'au premier du mois de Muharram, à enroler des dizaines de milliers de gens, connus pour leur loyauté envers 1'Imam 'Ali (p) et pour leur participation à toutes les guerres qu'il avait entreprises. Parmi les personnes qui s'étaient ralliées au pouvoir, citons en exemple 'Umru b. al-Hajjaj qui avait été persécuté à cause de sa loyauté envers 1'Imam 'Ali. IL a finalement succombé aux séductions offertes par Ie pouvoir, ayant saisi que Ie chemin de la foi coutait trop cher pour lui, et qu'en se dégageant de ses nécessités, il avait beaucoup à gagner dans ce monde ici-bas. Sa personnalité en tant que musulman fut définitivement ébranlée. ''Umru b. Sa'd lui confiera plus tard la mission d'empecher 1'Imam al-Husayn(p)et les siens d'accéder au point d'eau au cours du combat qui aura lieu.

L'autre exemple fut celui de Shabt b. Rub'y qui lui aussi, avait accompagné 1'Imam 'Ali au cours de sa lutte et ses batailles. II était célèbre pour sa loyauté envers ce dernier, qu'il a considéré, pendant la guerre de Siffine, comme étant Ie représentant du prophète. Or Shabt fait aussi partie de oeux qui ont succombé, de façon lamentable, à cette épreuve : 'Ubaydullah le fait convoquer pour le charger de combattre 1'Imam al-Husayn, il refuse mais en avançant Ie prétexte qu'il est malade, mais Ie wali insatisfait de cette dérobade, lui dit: "Si tu n'es pas des notres, tu es alors notre ennemi". II se rallie alors rapidement à Ibn Ziyad. Cette réaction révèle aussi 1'état de passivité et d'indifférence dans lequel ont sombré les membres de la communauté.

g) L'épreuve de Muslim et de Hansi

L'épreuve traversée par ces deux hommes est 1'une des plus pénibles car elle concrétise les états les plus décadents de cette société en déclin. Nous pouvons nous demander comment Muslim a-t-il laisser échapper, en si peu de temps, ces nombreuses forces qui étaient favorables à 1'Imam, pour se retrouver finalement tout seul et pourquoi n'est-il pas parvenu à les mettre au service de son combat contre le nouveau gouverneur ?

En réalité, ces forces n'étaient que des noms alignés sur du papier. Leur nombre était estimé à dix-huit, vingt voire trente mille. Mais elles ne constituaient que les débris d'une communauté morte, écroulée, rongée par Ie défaitisme, à 1'esprit et la conscience saccagés.

II en fut de même avec le deuxième compagnon de 1'Imam, Hani b. 'Arwa. En effet, 1'histoire rapporte que 'Ubaydullah b. Ziyad 1'avait convoqué, disant: "Viens rendre visite au prince, car les princes ne supportent pas la rupture, pourquoi es-tu si distant ?" A cette époque, Muslim b. 'Uqayl séjournait chez cet homme, y accueillant secrètement les partisans de 1'Imam. Se préssentant devant Ie wali, ce dernier 1'accuse de cacher Muslim chez lui, et de préparer la révolte contre Ie pouvoir. Les deux hommes se disputent. Le wali lui conseille de fuir pour Ash-Sham avant qu'il ne soit trop tard, mais Hani finit par dire :

"Meme si Muslim était caché sous mon pied, je ne te Ie livrerais pas". En lançant ces paroles, Hani s'imaginait qu'il était soutenu par plusieurs milliers de partisans qui exécuteraient ses ordres, à la lettre. 'Ubaydullah se met dans une grande colère et ordonne de 1'incarcérer. Ayant cru que Hani a été tué, quatre mille hommes de sa tribu, dirigés par 'Umru b. al-Hajjaj, se précipitent vers Ie palais du wali pour s'assurer de son état. Le gouveneur ordonne au juge Sharih de se rendre à la cellule de Hani pour s'assurer de son état et en informer ses partisans. Ce dernier racontera plus tard que lorsqu'il avait rencontre Ham dans sa cellule, ce dernier s'était écrié : "Ou sont les Musulmans, si dix d'entre eux attaquaient le palais, ils parviendraient à me délivrer". En effet, le palais du gouverneur n'était pas protégé par  la police ou



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