Livre sur l'Imam Ali (A.S)



«Je remercie Dieu de ce qu'IL a décidé et imposé, et de la tâche épineuse - d'avoir à faire à vous - qu'IL m'a confiée: «O vous qui désobéissez lorsqu'on vous ordonne, qui ne répondez pas si l'on vous appelle. Si on vous néglige, vous faites des bêtises et lorsqu'on vous combat, vous flanchez».(63)

En fait, ces masses ont été atteintes par la fatigue et épuisées par le jihad(64), après avoir offert d'énormes sacrifices que beaucoup d'autres sociétés n'auraient pu consentir. Mais leur effort pour le jihad n'était pas de longue haleine. La déviation s'avérait être plus tenace.

Ces masses fatiguées et épuisées par la longue marche du jihad commencèrent à se sentir dans un état anormal, à sentir qu'elles avaient divorcé de ce bas-monde, de leurs familles, de leurs enfants et de leurs biens, pour une cause qui ne touchait pas directement à leurs intérêts personnels, et enfin à inspirer le doute à elles-mêmes. Car, le relâchement inspire le doute à l'homme ou le provoque en lui.

Le désir de ces masses d'arrêter les guerres et de mettre fin à l'effusion de sang a créé en fait un doute illogique, doute à la création duquel beaucoup de facteurs et d'influences ont contribué. En voilà quelques-uns:

1- Des compagnons qui étaient considérés par les fidèles comme des pieux doctrinaires et idéalistes, laissaient croire aux masses qu'il n'était pas bon de s'engager dans ce combat et que: «Celui qui y reste assis est mieux que celui qui s'y tient debout, celui qui s'y endort est mieux que celui qui y demeure éveillé, celui qui y marche est mieux que celui qui y court».

2- Les fidèles étaient beaucoup plus sensibles à la suggestion d'Abû Moussa al-Ach'ari qu'à celle de Ammâr Ibn Yâcer. Car le premier les incitait à préserver leur vie, à s'éloigner des dangers, à rester chez eux, à s'écarter de l'Islam et à éviter ses risques et ses ennemis, le second les appelait à poursuivre le jihad, à abandonner ce bas-monde et ses plaisirs et à sacrifier leur vie.

Ammâr Ibn Yâcer était un Compagnon notoire, Abû Moussa aussi - du moins à leurs yeux. Celui-ci leur demandait de survivre, celui-là de mourir!

Tout homme normal et simple préférait le conseil d'Abû Moussa à celui de Ammâr, car il tenait à sa vie, si insignifiante fût-elle, sous l'ombre du régime jâhilite de Mu'awiya et de ses idoles.

3- Il y avait également le facteur du conflit traditionnel entre les Omayyades et les Banî Hâchim. Ce conflit s'est prolongé à l'époque islamique et a contribué à renforcer le doute en question. En effet, les gens se sont mis à se creuser le cerveau en cherchant un point faible dans le combat engagé, pour justifier leur défaitisme et leur défection. Ils ont fini par trouver ce qu'ils cherchaient dans ce conflit. Ils se sont efforcés de répandre l'idée selon laquelle le combat de 'Alî n'était que la continuation du conflit traditionnel (historique) entre les Omayyades et les Banî Hâchim.

Ces facteurs et bien d'autres ont fini par faire planer le doute sur le combat mené par l'Imâm 'Alî, et conduire les masses à ne pas percevoir clairement le caractère idéaliste et missionnaire de la lutte. L'Imâm 'Alî, constatant le refus des fidèles de s'engager dans le jihad, s'est adressé à eux, de sa chaire, en ces termes:



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 next