Livre sur l'Imam Ali (A.S)'Alî a répondu: «non, ... mais j'essaierai de le faire selon ma force et ma capacité». Lorsqu'il a demandé à 'Othmân la même chose, ce dernier a répondu favorablement sur-le-champ et il fut désigné comme calife».(22) L'Imâm 'Alî a exprimé son mécontentement de ce résultat de la façon suivante: «Je m'y résigne tant que les intérêts des Musulmans sont préservés et que l'injustice ne touche que moi».(23) Le Choura aura pour conséquence la formation de partis et de blocs fondés sur les allégeances individuelles de ceux qui avaient des ambitions personnelles pour accéder au pouvoir et qui ont exploité, pour ce faire, les motifs des plaintes et des mécontentements exprimés contre 'Othmân, sa clique et ses gouverneurs, ainsi que d'autres aspects financiers, administratifs et sociaux. Cet état des choses ne tarda pas à déclencher la révolution et à conduire à l'assassinat de 'Othmân. L'ATTITUDE DE L'IMÂM 'ALÎ FACE
À LA RÉSURRECTION CONTRE 'OTHMÂN Lorsque l'on retrace les événements de la révolution et son acheminement jusqu'à l'assassinat du Calife 'Othmân, on se rend compte que le peuple en révolte n'était ni insensé ni myope. Il a essayé à plusieurs reprises, à travers ses représentants, de prendre contact avec le pouvoir pour attirer l'attention de 'Othmân sur la mauvaise conduite du régime. Des délégations venaient, des différents coins de la nation, à Médine, pour remettre à 'Othmân leurs revendications et lui exprimer leurs désirs. Mais leurs efforts étaient toujours vains, car souvent repoussés ou mal reçus. Mais c'est l'arrivée de la délégation égyptienne qui fera exploser la situation. En effet, dès que cette délégation eut quitté Médine, les autorités supérieures ont envoyé au gouverneur d'Egypte des instructions pour en arrêter les membres. Ceux-ci ont appris la nouvelle et sont revenus à Médine, renouvelant leurs revendications avec violence et plus de fermeté, dans une atmosphère de protestation et de colère. Leurs revendications comprenaient ce qui suit : 1- Appliquer le principe de la distribution égalitaire des payes, tel qu'il a été appliqué par le Prophète (P) et mettre fin à la politique de favoritisme, inaugurée par 'Omar et encore en vigueur sous 'Othmân. 2- Épurer l'appareil gouvernemental, notamment, de Marwân Ibn al-Hakam et sa clique influente qui exploitait et conduisait le pouvoir. 3- S'opposer fermement aux convoitises de Quraych et à sa mainmise sur les richesses et les postes-clés, et y mettre fin.
|