Le Chiisme : Prolongement naturel de la ligne du ProphèteMohammad Bâqir al-Sadr Editeur: Abbas Ahmad al-Bostani PRÉFACE DE L'ÉDITEUR
L'auteur de "Notre Economie" (l'Economie Islamique), de "Notre Philosophie", de "La Banque Islamique non-usuraire" est notoirement connu dans le monde musulman, comme un grand mujtahid "panislamique", pour ses efforts soutenus en vue de restituer à l'Islam sa position sublime, dans une conjoncture historique où la pensée matérialiste fait une entrée en force dans une nation islamique disloquée et accablée par plusieurs siècles de déviation. On est donc habitué à voir Mohammad Bâqir al-Sadr soucieux, avant tout, de confronter dans l'ensemble de son oeuvre l'acculturation et de lui opposer la Charia(1) islamique constante et porteuse de tous les éléments mobiles et flexibles qui la rendent toujours vivante et conforme aux exigences de tous temps et de toutes circonstances. Or qui dit souci de la sauvegarde de l'Islam, dit aussi souci de l'unité islamique, lequel n'a jamais fait défaut chez l'auteur du célèbre appel pathétique: «frère sunnite, frère chiite...», qu'il a lancé en Irak à un moment où le sort de l'Islam y était mis en jeu. Cela dit, faut-il considérer le présent ouvrage(2): "Le Chiisme: Prolongement naturel de la ligne du Prophète", comme une exception à la règle dans les préoccupations de l'auteur et le cheminement de son oeuvre? En écrivant ce livre, le mujtahid al-Sadr ne risque-t-il pas de paraître partisan et de s'écarter de la ligne qu'il a toujours suivie, celle de l'Islam universel et au-dessus de tendances et de courants? En effet, ici comme ailleurs, le principal souci de l'auteur reste la sauvegarde du Message de l'Islam, laquelle passe, comme nous l'avons dit, par son unité. Mais l'unité islamique n'est pas un mot creux. Il ne suffit de la prêcher pour qu'elle se réalise. L'unité islamique ne peut se faire que par la dissipation des malentendus et l'éradication des préjugés, des idées préconçues et des contre-vérités qui rongent le corps de la Umma (la Nation islamique). C'est justement à ce noble but que s'efforce d'atteidre al-Sadr dans ce livre, au risque de déplaire à quelques esprits sectaires, soucieux plus de vénérer certaines traditions que de connaître la vérité du cheminement de l'expérience islamique. Aujourd'hui, beaucoup de Musulmans s'interrogent sur les raisons de la décadence et du sous-développement de la Umma, pourtant héritière du Message divin le plus sublime, qui sacralise la recherche du savoir et de la science au point d'en faire un acte de dévotion! Certes, les sceptiques, les esprits malveillants et les détracteurs de la Foi tentent d'attribuer cette décadence au Message lui-même, en passant sous silence ses Appels réitérés à l'acquisition des sciences, et ses incitations inlassables à la recherche du savoir. Mais le croyant lui, qui est éclairé par a lumière de la Foi et guidé par les enseignements du Message, ne doit-il pas être assez lucide pour rechercher l'origine du mal et la cause du déclin dans les diverses déviations qu'a connues la ligne islamique tracée par le Prophète (P) et dans la mauvaise application du Message? Le malheur est que ces déviations se sont tellement enracinées (à force de se perpétuer, et à cause de continuelles campagnes de désinformation menées par les «Prédicateurs de la Cour» et reprises et consacrées - consciemment ou inconsciemment - par des «historiens» portés plus à rapporter des «témoignages» et des «documents», fussent-ils tendancieux, qu'à rechercher la vérité) que bon nombre de Musulmans ne distinguent plus le vraie du faux, le légal de l'illégal, le fait du préjugé, dans les péripéties de la longue histoire de l'Islam.
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