Le Chiisme : Prolongement naturel de la ligne du ProphèteDe nos jours, alors que des voix malveillantes s'élèvent çà et là pour remettre en question les sources mêmes de la Charia, beaucoup de Musulmans s'interrogent sur le passé, le présent et l'avenir de l'Islam! Mais n'est-il pas plus logique et plus équitable de regarder plutôt du côté de l'application qu'on a faite de la noble Charia? N'est-ce pas le devoir le plus élémentaire de tout Musulman. L'auteur n'entend point inciter le Musulman à épouser le rite juridique chiite plutôt qu'un autre, mais tout simplement à connaître et respecter les préceptes du Message dans leur intégralité, ou tout au moins, à avoir le courage de rendre justice à ceux qui se sont acharnés à les observer, malgré toutes sortes de répression et de vexation qu'ils ont subies des siècles durant. Si nous refusons de souligner objectivement les erreurs de nos prédécesseurs, comment nous serait-il possible de corriger nos propres défauts et errements aujourd'hui? Abbas Ahamad al-Bostani Paris 1983 Préambule
Certains chercheurs modernes se sont appliqués à étudier le Chiisme comme un phénomène accidentel dans la société islamique et à considérer le secteur chiite comme un secteur qui s'est formé à la longue dans le corps de la Ummah (Nation islamique), à la suite d'événements et de développements spécifiques qui ont conduit à une formation intellectuelle doctrinale particulière dans une partie de ce grand corps, partie qui va grandir progressivement. Après avoir avancé cette hypothèse, ces chercheurs divergent sur les événements et les développements qui ont conduit à l'apparition de ce phénomène, et à la naissance de cette partie. Les uns supposent que c'est «Abdullâh Ibn Saba'» et sa prétendue activité politique qui se trouvent à l'origine du Chiisme. D'autres attribuent le phénomène chiite à l'époque du Califat de l'Imam Al (p) et à la position politique et sociale que cette époque a créée sur la scène des événements. D'autres prétendent que l'apparition du Chiisme est due événements survenus ultérieurement. Je pense que ce qui a amené ces chercheurs à croire injustement que le Chiisme est un phénomène accidentel dans la société islamique, c'est le fait que les Chiites ne constituaient qu'une minorité dans l'ensemble de la Ummah au début de l'Islam. Ce fait a laissé croire que la règle dans la société islamique c'était le non-Chiisme alors que le Chiisme y constituait 'exception et le phénomène accidentel dont il faut chercher les causes dans le développement de l'opposition à l'ordre établi. Mais prendre la majorité numérique et la minorité relative comme critère de distinction entre la règle et l'exception, entre la racine et la dérivation n'est pas logique. Car il est erroné de qualifier l'Islam non-Chiite, l'orthodoxie, et de taxer l'Islam chiite de phénomène accidentel et de schisme, en se fondant sur la majorité numérique. Il arrive souvent qu'un message (une doctrine) fasse l'objet de la dissidence doctrinale chez ses adeptes, que cette dissidence soit due à un différend sur la détermination des aspects de ce message et que les deux parties de la division soient numériquement inégales tout en se prévalant par leur originalité et leur représentativité du message qui fait l'objet de leur division. Il n'est aucunement permis de fonder nos conceptions de la division doctrinale dans le cadre du message islamique en Chiisme et non-Chiisme sur le fait numérique.
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