Abou Bakr, le premier califeAl-Dâr Qutnî relate qu'Abû Bakr embrassa une fois la Pierre Noire et dit : "Si je n'avais pas vu le Messager de Dieu t'embrasser, je ne t'aurais pas embrassée". Ahmad, dans le Zohd, citant Abû Imrân al-Juni, rapporte qu'Abû Bakr al-Çiddîq dit : "J'aurais voulu être un cheveu dans le corps d'un serviteur, d'un vrai Croyant". Le Prophète dit à Abû Bakr : "Le scepticisme (Chirk) s'émeut plus furtivement parmi vous que le grimpement d'une fourmi". La Maladie d'Abû Bakr. La Nomination de son Successeur Au mois de Jamâdî II de l'an l3 A.H. (634 A.J.C.), Abû Bakr, ayant pris imprudemment un bain alors qu'il faisait très froid, attrapa la fièvre. Après une maladie d'une quinzaine de jours, lorsqu'il se sentit trop faible et épuisé, il perdit tout espoir de se rétablir, et exprima sa volonté de nommer `Omar comme successeur pour lui éviter tout risque de perdre l'élection. Pour ne pas brusquer les gens avec cette décision, il la divulgua d'abord au cours d'une sorte de consultation avec `Abdul-Rahmân qui, en apprenant la nouvelle, fit l'éloge de Omar pour ajouter tout de suite que celui-ci était trop dur. Puis il consulta `Othmân qui dit: " `Omar a un fond meilleur que ses apparences". Sur ce, Abû Bakr dit : "Que Dieu te bénisse, Ô `Othmân ! Si je n'avais pas choisi `Omar, je ne t'aurais pas enjambé". Mis au courant de cette décision, Talhah et beaucoup d'autres Compagnons du Prophète abordèrent Abû Bakr et protestèrent contre cette nomination. Talhah le blâma dans ces termes : "Comment répondras-tu à ton Seigneur pour avoir laissé Son peuple à la merci d'un maître aussi sévère que `Omar". Abû Bakr fut excédé par ces propos et s'écria : "Relevez-moi !" Et appelant `Othmân, il lui dicta sur-le-champ une ordonnance comme suit : "Moi, Abû Bakr, fils d'Abû Qohâfah, à la veille de l'approche de ma fin, fais la déclaration suivante de ma volonté aux Musulmans. Je nomme comme successeur..." Avant de pouvoir terminer la phrase, Abû Bakr s'évanouit. `Othmân qui connaissait le nom qu'Abû Bakr prononcerait, ajouta à la phrasé le nom de " `Omar B. Al-Khattâb". Lorsque Abû Bakr reprit conscience, il demanda à `Othmân le nom du successeur qu'il avait écrit dans l'ordonnance, et dit : "Allâh-u-Akbar ! Que Dieu te bénisse pour ta prévenance. Si j'étais mort dans mon évanouissement, les gens auraient été laissés dans le noir sans le rajout que tu as fait". Puis il continua à dicter: "Ecoutez-le et obéissez-lui : car il gouvernera avec justice, sinon, Dieu qui connal"t tous les secrets, le traitera de la même façon. Je veux dire que tour ira bien, mais que je ne connais pas les secrets cachés dans les cœurs. Adieu". L'ordonnance ayant été scellée avec son cachet, le Calife demanda qu'elle fût lue aux gens dans la mosquée. `Omar lui-même fut présent lors de la lecture. Il faisait taire les bruits et réduisait les gens au silence afin qu'ils puissent entendre l'ordonnance. Ibn Qotaybay écrit dans son livre, "Imâmat": "Quand l'ordonnance eut été prise par Chahîd, un serviteur d'Abû Bakr, pour être lue aux gens, quelqu'un demanda à `Omar qui accompagnait le porteur : "De quoi s'agit-il ?" `Omar répondit qu'il n'en savait rien, mais qu'elle (l'ordonnance) le concernait plus que tout autre. L'homme lui dit : "Si tu ne le sais pas, je sais qu'auparavant tu as fait Abû Bakr Calife, et maintenant, à son tour, il te fait Calife à sa place". "On dit à Abû Bakr pendant sa maladie : "Que diras-tu à ton Seigneur, maintenant que tu as désigné `Omar pour gouverner ?" Il répondit : "Je LUI dirai que j'ai nommé le meilleur d'entre eux pour gouverner sur eux". Abû Bakr al-Çiddîq dit un jour : "Il n'y a pas à la surface de la terre un homme qui ait, plus de valeur que `Omar". Le Lit de Mort d'Abû Bakr
Pendant sa maladie Abû Bakr exprima avec amertume son regret pour trois de ses actes : "J'aurais aimé ne les avoir pas faits". Ce sont : l. La rafle dans la maison de Fatima malgré les conspirations dont il dit avoir été l'objet; 2. Le fait d'avoir fait brûler vivant Fujaïrah al-Salmî. Il dit à ce propos que cet homme aurait dû être soit relâché soit passé par le sabre, mais non pas brûlé; 3. Le fait d'avoir épargné le rebelle Ach`ath à qui il maria par la suite sa sœur Om Farwah. Cet homme, dit-il, avançait toujours dans la bassesse".
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