L’Hérésie Wahhabite1) Beaucoup de ces banques ou institution financières sont (en partie) Propriété de familles saoudiennes : Faisal Islamic Bank Egypt, Faisal Islamic Bank Sudan, al Baraqa, Dar al Maal al Islami (président, le prince Mohammad al Faisal), etc., mais l'Arabie Saoudite continue de gérer ses banques selon le bon vieux système capitaliste. Le pays héberge onze banques commerciales, mais on attend encore la création de la première banque islamique. Est-ce que le régime et la famille régnante n'ont pas de confiance dans le système islamique et est-ce qu'ils préfèrent l'expérimenter ailleurs ? 2) Ces banques ont une certaine préférence pour l'Afrique de l'Ouest. De mauvaises langues disent que la zone CFA ne pose pas trop de problèmes de convertibilité ni d'expatriation des bénéfices et que le régime fiscal y est idéal pour des banques, qu'elles soient islamiques ou non. Ces mêmes banques islamiques ont aussi le goût des "paradis fiscaux» : le siège principal du Dar al Maal al Islami se trouve à Genève, la société est inscrite aux Bahamas et possède une succursale à l'île de Jersey. L'Islamic Banking System, International Holding, qui regroupe les actionnaires principaux des banques islamiques suivantes : Jordan Islamic Bank, Faisal Islamic Bank Sudan, Al Baraqa, et Kuwait Finance House, a son siège au Luxembourg et elle est propriétaire de l'Islamic Bank International-Denmark et de l'Islamic Finance House (îles Cayman). On peut chercher peut-être la raison de ces activités "en dehors du monde musulman" dans la difficulté qu'éprouvent ces banques à se conformer à l'orthodoxie qu'elles prônent. Elles préfèrent ces endroits pour y spéculer sur les devises, sur l'or, et pour y nouer des contacts "interdits" avec le système bancaire traditionnel. Un de leurs grands problèmes est le manque de liquidités. Certaines banques islamiques font des dépôts chez des banques traditionnelles en échange de liquidités et autres facilités, mais elles ne veulent pas que la clientèle le sache. Ces pratiques se font, soit avec des banques non arabes, soit en passant par des organismes qui réunissent en leur sein banques islamiques et banques commerciales (par exemple, l'International Association of Islamic Banks, ou les banques pakistanaises, qui mélangent les deux systèmes). L'appel du Dr Jamal Attia (Islamic Banking System International) aux banques commerciales européennes pour leur demander d'ouvrir des "guichets" islamiques va dans le même sens. Une fois les deux systèmes mélangés, tout devient une question de comptabilité, et les mêmes dépôts peuvent se convertir en épargne islamique ou conventionnelle, selon les besoins de l'"intérêt". "MONDE DIPLOMATIQUE" d'avril 1985 L'ARABIE SAOUDITE ET LE F.M.I : L'Arabie Saoudite est membre de cette institution depuis 1956. Elle est devenue aujourd'hui l'un des principaux bailleurs de fond du FMI. En 1974, Riyad a prêté 500 millions de dollars au FMI et 800 millions en 1975, avant de prendre une participation de 2,5 milliards de DTS (l'DTS est égal à environ 1,16 dollars U.S.), sous forme de prêt pour deux ans à plus de 10% d'intérêts dans le cadre de la politique d'accès élargi aux ressources du FMI. Cet accord prévoit la possibilité d'un prêt complémentaire de 4 milliards de DTS la troisième année. Selon Jacques de Larosière, Directeur du FMI à l'époque, "Les Etats Unis ont joué un rôle important dans les négociations de cet accord", (Bulletin du FMI du 13 avril 1981). En échange de cet accord, l'Arabie Saoudite a obtenu le doublement de sa quote part qui passe de 1,74% à environ 3,5% du total du FMI. Le relèvement de cette quote part, grâce à la bénédiction des USA, a permis au royaume de passer du 13ème au 6ème rang des pays membres du Fond, devant le Canada et l'Italie et derrière les USA, la RFA, le Royaume Uni, la France et le Japon, ce qui lui permet de disposer d'un siège permanent au Conseil d'Administration au même titre que ces cinq derniers pays. Mais c'est surtout grâce à sa position privilégiée de créditrice que ce siège lui est revenu.
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