L'Au-delë ..Et il voit ceux qui sont pris [morts] sans qu’ils s’y attendent – dans la mesure où il n’y a pas d’annulation ni de retour –, comment est tombé sur eux ce qu’ils ignoraient, [comment] est venue à eux la séparation de ce monde dont ils se croyaient assurés. Ils s’avancent vers ce qui leur a été promis de l’Au-delà . Ce qui descend sur eux est indescriptible. L’ivresse de la mort et les soupirs devant ce qui est perdu s’emparent d’eux. Leurs extrémités s’immobilisent et leur couleur change. Ensuite, la mort pénètre davantage en eux, un trouble survient en eux, entre eux et leur parole [ils ne peuvent plus parler]. Il [le mort] est maintenant parmi les membres de sa famille, il regarde de ses yeux et entend de son oreille, la raison encore saine et le cÅ“ur (intelligent) maintenu. Il réfléchit sur ce à quoi il a employé sa vie, sur ce à quoi il a passé son temps. Il se rappelle les biens qu’il a rassemblés, fermant les yeux sur leur origine, les prenant de [sources] claires et de [sources] ambiguës. Les suites/conséquences de leur amoncellement [de façon illicite] l’accompagnent. Il assiste à leur perte alors qu’ils vont rester pour ceux qu’il laisse derrière lui qui vont en profiter et prendre du plaisir avec. Ainsi pour autre que lui, la réussite sans fatigue alors que pour lui c’est le fardeau sur son dos ; les gages de l’homme sont alors fermés [il ne peut plus rien faire]. Il se mord les doigts, de regret, devant ce qui apparait de son ordre au moment de la mort, [au moment où] lui est retiré ce qu’il désirait les jours de sa vie. Il souhaite alors que celui qui le convoitait et le jalousait, possède tout [ce qu’il avait] et lui non. La mort s’empare de tout son corps au point que sa langue se mêle à son ouïe [ces deux organes ne fonctionnant plus]. Il est parmi les membres de sa famille, mais il ne parle plus de sa langue, ni n’entend de son ouïe. Il promène son regard sur leurs visages et voit leurs lèvres remuer, mais il n’entend pas leurs propos en retour.
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