La philosophie des épreuves



La guerre est le moyen de faire entendre sa voix, de faire reconnaître son droit. Elle aide à surmonter des situations intenables pour les hommes.

Toutes ces données engendrent des situations complexes que les hommes ne sont jamais parvenus à résoudre une bonne fois pour toutes. Mais la passion qu’ils mettent à faire prévaloir leur place, témoigne qu’ils sont attachés à ce monde, que la vie sur terre n’est pas si mauvaise que ça, en dépit de tous ses inconvénients.

En plus des maux que les hommes s’infligent les uns aux autres dans les guerres, la nature apporte aussi son lot de calamités qui sèment la désolation parmi les peuples : les tornades, les tempêtes, les tsunamis, les volcans, les tremblements de terre, la sécheresse, le froid, les épidémies, les éboulements de terrains, les avalanches et autres dangers auxquels s’ajoutent ceux causés indirectement par l’activité humaine, comme le dérèglement climatique, les famines et les maladies modernes.

En dépit de tout, il existe un fort sentiment d’appartenance à une espèce unique qui progresse en dépit des conflits qui la déchirent sans cesse. Les hommes savent depuis des millénaires de quoi est faite la vie ici-bas : cela ne les empêche pas de croire encore qu’il y a un moyen de la dompter définitivement à leur profit. Ils refusent de retenir la grande leçon de l’Histoire : Dieu attribue la gouvernance des affaires du monde par alternance, à tour de rôle. Une époque pour tel peuple, une autre pour tel autre. Il faut sans cesse du sang nouveau.

Le Coran dit : « Si une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi l’ennemi. Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens, afin que Dieu reconnaisse ceux qui ont cru, et qu’Il choisisse parmi vous des martyrs » (12) (Sourate Âl ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 140).

Dieu veut relancer la passion de la vie, l’entretenir à un niveau convenable. Lorsque nous disons que Dieu est le maître du monde, nous affirmons une réalité essentielle de l’Être divin. L’ordre cosmique obéit à Dieu quoiqu’il fasse. Mais l’homme a reçu une mission précise pour l’exécution de laquelle il doit préparer son esprit, sa volonté.

Nous confondons souvent le bien avec ce qui nous fait plaisir, et le mal avec ce qui nous incommode, alors que parfois une apparence de « bien Â» dissimule un mal, et qu’une apparence de mal nous cache un bien.

 Â« â€¦ Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. Â» (13) (Sourate Al-Nisâ (Les femmes) ; 4 : 19).

Lorsqu’un bien réel et vrai nous arrive, nous ne le reconnaissons pas, nous nous en méfions, par crainte. Ce sentiment d’inquiétude qui s’empare alors de nous est la preuve que nous ne savons vraiment pas toujours où réside notre bien et où réside notre mal. Nous ne sommes sûrs de rien, en fait. « C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. Â» (14) (Sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 216).

Nous agissons sans être certains que nous avons appuyé sur le bon bouton. Or cela n’est que la manifestation de la nature imprévisible du monde dans lequel nous vivons. Ce n’est pas le mal, ou si cela l’est, c’est au sens figuré. En ce sens, il existe une tradition fondamentale du Prophète (s) qui affirme la supériorité de l’esprit sur la matière, de l’intention sur l’acte. Il a dit : « Les actes ne valent que par les intentions (qui en sont à l’origine). A chaque homme, selon son intention. Â» (15)



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