La philosophie des épreuves



Par conséquent, un mal apparent peut se révéler un bien a posteriori, comme on le voit dans les explications que l’homme de Dieu (16) a fournies à Moïse, avant de se séparer de lui, dans la sourate de la Caverne. (17)

Les sentiments ambivalents que nous éprouvons devant les évènements révèlent seulement le niveau faible ou fort, de notre capacité à gérer les situations. Cela devrait nous pousser à trouver les moyens de nous renforcer. Quand une voiture tombe en panne, on la répare, ou on lui remet du carburant.

Le mal absolu n’existe pas. Il y a des épreuves, des examens destinés à juger de nos progrès. Un jeune enfant qui tombe, sourit, se relève et se remet à marcher. Cela fait partie de l’apprentissage de la vie. Il ne se plaint pas du « mal Â».

Ces épreuves se passent tous les jours, parfois avec solennité, parfois avec gravité, parfois sans même que l’on s’en aperçoive, l’Examinateur ayant camouflé la question.

« Tout bonheur qui t’arrive vient de Dieu ; tout malheur qui te frappe vient de toi-même … » (Sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 79).

Dieu n’a donné que du Bien. Il n’est que bonté infinie. Tout le mal vient de nous, est en nous. Quel est donc ce mal en nous que nous n’identifions pas ?

Cela pourrait nous mener à un débat métaphysique. Dieu ne cherche pas à faire de nous des métaphysiciens, mais des croyants dont la foi et la science sont bien assises, des gens de bien qui ne doutent plus.

Or nous doutons tout le temps, d’un doute qui nous édifie parfois, qui nous stoppe aussi à certains moments. Tant que nous sommes en vie, toutes les épreuves nous sont utiles et nous font avancer vers la compréhension de l’énigme de la vie terrestre, et mieux encore vers la compréhension du sens de notre venue personnelle en ce monde qui est, quoi qu’on dise, une bénédiction. Personne ne peut nier que « Ãªtre Â» soit préférable au « non être Â».

Comprendre quel rôle On attend de nous : voilà un sujet de méditation, dirait-on. Non, pas un sujet de méditation, mais le but réel, bon gré mal gré de la vie, que l’on sache méditer ou non. Dès l’instant de notre naissance, commence le compte à rebours dont le terme est la mort. Nous sommes entraînés dans le mouvement houleux de la vie, jetés sur des rivages inconnus où rien n’est stable, rien n’est durable : les joies succèdent à la tristesse, l’angoisse à la certitude, la détente à l’effroi. Nous n’avons pas choisi de naître et une fois nés, nous ne savons pas choisir comment et quoi faire dans ce monde où nous retrouvons des êtres semblables à nous, mais aux intérêts si différents des nôtres. Nous devons sans cesse bouger, faute de quoi rien ne se règle, d’autant que chaque jour apporte sa part de problèmes à résoudre. Les chemins sont parfois plats, parfois durs et montants, parfois en pente abrupte. Ce n’est pas facile, mais les yeux ne peuvent manquer de se réjouir des paysages, de la beauté de la nature.

Le croyant sait que son temps est limité et qu’il devra se dépêcher de franchir les étapes spirituelles, de se rendre prêt pour rejoindre le Seigneur dans la joie. Et dans ce chemin, Dieu ne cesse jamais de lui apporter des réponses à ses questions. Il s’établit un dialogue entre Dieu et Sa créature à travers la méditation du Coran qui donne constamment des repères.



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