La philosophie des épreuves



Le « mal Â» qui ne peut se définir que par des critères religieux n’est que l’élément décoratif de la scène où se joue la pièce de la rédemption des hommes. Il est nécessaire pour que les hommes aient du mérite à s’en libérer. Les grands hommes, les saints et les saintes ont montré que l’on peut s’en débarrasser, car il n’est que le bandeau que l’on met, pour un temps, sur les yeux de l’acteur pour le mettre au défi de reconnaître les lieux où il se trouve. Une fois surmonté, il s’évapore car « il est de sa nature de s’évaporer Â», comme dit le Coran : « La Vérité est venue et l’Erreur a disparu. Car l’Erreur est destinée à disparaître” Â» (21) (Sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 81).

Et faire disparaître le mal, comme par magie, est le miracle des hommes qui ont compris que le monde possède un double décor de vrai et de faux ou de réel et de néant, qu’il est la scène des épreuves et rien d’autre.

L’expérience de cette épreuve est d’ailleurs bien documentée par la littérature mystique dans laquelle sont consignés les enseignements des maîtres de la Voie. Ces enseignements servent aux novices comme des repères, auxquels ils comparent leur propre expérience.

Le combat des hommes pour triompher de l’illusion est le même au cours des âges, des civilisations.

Par rapport aux lois de la nature, les hommes ont mené le combat de la science et ont distingué entre la connaissance empirique et la connaissance scientifique. On pensait que le soleil tournait autour de la terre, on a rétabli la vérité : c’est la terre qui tourne autour du soleil. Même si nous avons gardé la poésie du lever du soleil, nous savons que c’est par illusion que le soleil se lève.

Dans toutes les disciplines scientifiques, on a opéré les révolutions qui ont fait progresser le savoir de connaissances hypothétiques à un savoir vrai.

Les grands maîtres spirituels ont mis en évidence et définitivement établi que dans le domaine de la connaissance du mode d’être propre à l’homme, il faut aussi accomplir un saut d’un savoir illusoire à un savoir vrai. Il s’agit de sauver l’honneur de l’homme qui est le représentant de Dieu sur terre.

« Nous avons honoré les Fils d’Adam… Â» (Sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 70).

Les hommes ont testé, parfois au prix de millions de vies humaines, à peu près toutes les doctrines philosophiques imaginables (l’athéisme communiste par exemple). Seules ont survécu les doctrines gnostiques et religieuses, en l’occurrence celles qui ont pour base l’enseignement prophétique, c'est-à-dire un enseignement qui se réclame de la révélation divine.

Le chemin de la remontée au Principe est semé d’embûches, mais il existe bel et bien, balisé par les milliers de saints qui l’ont parcouru.



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