La philosophie des épreuvesAinsi la recherche des intérêts est devenue le moteur de l’humanité. Chaque peuple cherche à assurer à sa religion, à son mode de vie, la suprématie. Et dans ce but, il accumule des armes. La guerre qui est la chose la plus horrible, la plus meurtrière, présente quelques aspects positifs. Elle révèle aussi la présence en l’homme de l’idée de grandeur, d’ambition de pouvoir total. « Et si Dieu ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement corrompue… » (10) (Sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 251). La guerre est considérée comme le mal principal qui ronge les hommes. Pourtant, nous lui devons tant de belles choses aussi : les progrès techniques entre autres, l’expérience des situations extrêmes, les occasions de se surpasser, l’héroïsme. La guerre, la concurrence, la compétition dans tous les domaines, sont les moteurs de la vie sur terre. « Le combat vous a été prescrit alors qu’il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (11) (Sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 216). La guerre est le moyen de faire entendre sa voix, de faire reconnaître son droit. Elle aide à surmonter des situations intenables pour les hommes. Toutes ces données engendrent des situations complexes que les hommes ne sont jamais parvenus à résoudre une bonne fois pour toutes. Mais la passion qu’ils mettent à faire prévaloir leur place, témoigne qu’ils sont attachés à ce monde, que la vie sur terre n’est pas si mauvaise que ça, en dépit de tous ses inconvénients. En plus des maux que les hommes s’infligent les uns aux autres dans les guerres, la nature apporte aussi son lot de calamités qui sèment la désolation parmi les peuples : les tornades, les tempêtes, les tsunamis, les volcans, les tremblements de terre, la sécheresse, le froid, les épidémies, les éboulements de terrains, les avalanches et autres dangers auxquels s’ajoutent ceux causés indirectement par l’activité humaine, comme le dérèglement climatique, les famines et les maladies modernes. En dépit de tout, il existe un fort sentiment d’appartenance à une espèce unique qui progresse en dépit des conflits qui la déchirent sans cesse. Les hommes savent depuis des millénaires de quoi est faite la vie ici-bas : cela ne les empêche pas de croire encore qu’il y a un moyen de la dompter définitivement à leur profit. Ils refusent de retenir la grande leçon de l’Histoire : Dieu attribue la gouvernance des affaires du monde par alternance, à tour de rôle. Une époque pour tel peuple, une autre pour tel autre. Il faut sans cesse du sang nouveau. Le Coran dit : « Si une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi l’ennemi. Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens, afin que Dieu reconnaisse ceux qui ont cru, et qu’Il choisisse parmi vous des martyrs » (12) (Sourate Âl ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 140).
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