La philosophie des épreuves



Dieu n’a donné que du Bien. Il n’est que bonté infinie. Tout le mal vient de nous, est en nous. Quel est donc ce mal en nous que nous n’identifions pas ?

Cela pourrait nous mener à un débat métaphysique. Dieu ne cherche pas à faire de nous des métaphysiciens, mais des croyants dont la foi et la science sont bien assises, des gens de bien qui ne doutent plus.

Or nous doutons tout le temps, d’un doute qui nous édifie parfois, qui nous stoppe aussi à certains moments. Tant que nous sommes en vie, toutes les épreuves nous sont utiles et nous font avancer vers la compréhension de l’énigme de la vie terrestre, et mieux encore vers la compréhension du sens de notre venue personnelle en ce monde qui est, quoi qu’on dise, une bénédiction. Personne ne peut nier que « Ãªtre Â» soit préférable au « non être Â».

Comprendre quel rôle On attend de nous : voilà un sujet de méditation, dirait-on. Non, pas un sujet de méditation, mais le but réel, bon gré mal gré de la vie, que l’on sache méditer ou non. Dès l’instant de notre naissance, commence le compte à rebours dont le terme est la mort. Nous sommes entraînés dans le mouvement houleux de la vie, jetés sur des rivages inconnus où rien n’est stable, rien n’est durable : les joies succèdent à la tristesse, l’angoisse à la certitude, la détente à l’effroi. Nous n’avons pas choisi de naître et une fois nés, nous ne savons pas choisir comment et quoi faire dans ce monde où nous retrouvons des êtres semblables à nous, mais aux intérêts si différents des nôtres. Nous devons sans cesse bouger, faute de quoi rien ne se règle, d’autant que chaque jour apporte sa part de problèmes à résoudre. Les chemins sont parfois plats, parfois durs et montants, parfois en pente abrupte. Ce n’est pas facile, mais les yeux ne peuvent manquer de se réjouir des paysages, de la beauté de la nature.

Le croyant sait que son temps est limité et qu’il devra se dépêcher de franchir les étapes spirituelles, de se rendre prêt pour rejoindre le Seigneur dans la joie. Et dans ce chemin, Dieu ne cesse jamais de lui apporter des réponses à ses questions. Il s’établit un dialogue entre Dieu et Sa créature à travers la méditation du Coran qui donne constamment des repères.

Quand nous sommes sur le point « d’oublier Â» les bienfaits de Dieu, le Coran nous rappelle :

 Â« Et quand Nous comblons l'homme de bienfaits; il se détourne et se replie sur lui-même; et quand un mal le touche, le voilà profondément désespéré. Â» (18) (Sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 83).

 Â« L'homme ne se lasse pas d'implorer le bien. Si le mal l’atteint, le voilà désespéré, désemparé. Et si nous lui faisons goûter une miséricorde de Notre part, après qu'une détresse l'ait touché, il dit certainement : “ Cela m'est dû ! Et je ne pense pas que l'Heure se lèvera [un jour]. Et si je suis ramené vers mon Seigneur, je trouverai, près de Lui, la plus belle part ” (...). Quand Nous comblons de bienfaits l'homme, il s'esquive et s'éloigne. Et quand un malheur le touche, il se livre alors à une longue prière. Â» (Sourate Fussilat (Les versets détaillés) ; 41 : 49-51).

Le Coran expose des dizaines de versets semblables sur la psychologie des hommes. Ces versets aident le croyant à retrouver la voie droite à chaque fois qu’il risque de s’en éloigner.

Une chose est certaine, c’est que l’homme est venu sur cette terre pour être éprouvé et testé dans les meilleures conditions, à son avantage. Il est équipé pour faire face aux épreuves. Dieu l’aide par le message prophétique et Il ne cesse de l’aider par Ses encouragements, par l’annonce qu’Il lui fera bénéficier de Sa bonté. Mais l’homme doit aussi agir. Il n’est pas question pour lui de bénéficier des largesses divines sans effort.



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