La Dernière Mission Divine



Le premier rayon d'attirance des versets coraniques, en simultanéité avec la transformation mentale des musulmans et leur dynamisme de mouvement spirituel, luisit de la Mecque vers les contrées extérieures.
D'un coté, il se refléta par Djafar-bin-Abi Tâlib à la cour de l'Empire Abyssin chrétien, malgré toutes les circonstances embarrassantes et toutes sortes d'oppression, et de l'autre par Moç'ib--Bin Omayr à la Médine, où le noyau d'une communauté suprême se formait.

Le rôle de ces précurseurs qui comblèrent le vide d'autrefois et qui frayèrent la voie au mouvement créateur aboutissant aux changements fondamentaux, intellectuels et pratiques, fut de propager le message divin, de réveiller la conscience des hommes et de les guider vers la source de la connaissance coranique. Ainsi ils les invitent à prendre la position réaliste vis-à-vis de la vérité suprême.

Le message coranique octroyait alors aux hommes la possibilité, les dispositions indispensables, pour qu'ils puissent connaître et discerner avec précision le fond de futilité et celui qui vise à valoriser l'homme et à le transcender. Car sans être attachée à une doctrine, sans avoir une vision du monde nette et réaliste, l'existence sans idéal sublime ne sera que vide et futile.

Aujourd'hui encore, après quatorze siècles, la citation mélodique des passages coraniques exalte l'esprit et l'émerveille par sa douceur.

L'impressionnante mélodie de la lecture du Coran s'entend de l'intérieur des immeubles des villes, des villages, des campements du Sahara, de tout endroit peuplé temporairement. Au long des routes des voyageurs, pendant des heures du jour et ses instants, au coeur de la nuit au moment où l'homme s'enfonce dans le calme profond plein de significations, à l'ascension des endroits élevés et à la descente, en conséquence, à l'entrée et à la sortie, en tout endroit. Il inscrit aux esprits disponibles de précieuses sensations qui bouleversent l'âme et la changent profondément sans pour autant diminuer son efficacité. Chaque fois que le Coran évoque le courant des sentiments et les différentes préoccupations de la vie en s'y mêlant, il demeure intact de toute falsification, loin de toute main qui peut lui être tendue. Au surplus, si le savoir et l'art humains avaient contribué à la formulation du Coran, il n'aurait pas pu échapper à la fatalité réservée aux autres oeuvres humaines : il se manifesterait brillamment pendant une courte période de l'histoire, en laissant la trace d'influence inappréciable et éphémère, au sein de la communauté humaine; et ensuite en fonction du vieillissement de son contenu doctrinal, il se perdrait dans l'oubli et donc serait assujetti au déclin. Mais le Dieu, Omniscient et Omnipuissant a formulé sa structure et ses composants de telle manière que sa nouveauté, son originalité et sa majesté resteront éternellement comme telle.

Il est modelé dans un contexte d'éternisation en tenant en compte le changement nécessaire des phénomènes et des réalités.
La pensée coranique vise, d'une part, à éveiller la conscience humaine, à semer le grain d'Unicité divine, et d'autre part à rejeter le nihilisme, le dogmatisme borné, la myopie intellectuelle sous quelque forme qu'ils soient. Il ouvre la voie contemplative menant à la connaissance.
Là, l'âme de celui qui est en quête de la Vérité, s'absorbe dans un état spirituel et mystique où il aura accès à la connaissance immédiate et éternelle, là d'autres horizons dont la dimension et les critères sont différents de ceux qui dominent notre vie matérielle mondaine, se manifestent. Accéder au point culminant de cet état mystique, c'est une sorte de rupture avec le monde ici-bas, c'est la cristallisation d'autres valeurs sublimes au tréfonds de la conscience : l'homme retrouvera alors, sa dignité pour contempler la théophanie de l'Unicité divine.

Dans la conception coranique, le "Dieu" est "Un", "Unique" incomparable aux phénomènes existentiels, loin de l'analogie et de l'intégration. Il est l'Absolu, l'Infini dont la puissance règne partout et domine tout.
Là, on est en présence d'une conception purement immatérielle, selon le Coran
"... rien qui lui soit semblable, et c'est Lui qui entend, qui observe" On sait que tout ce qui existe est constitué soit de matière, soit d'énergie. Le Coran rejette l'idée d'assimiler l'essence sublime divine avec ces deux composantes. Le verset coranique dit : "Les regards des hommes ne l'atteignent pas, cependant qu'Il atteint le regard, et Il est subtil, Il est parfaitement informé"

Le Coran recommande à l'homme de contempler l'univers et le système qui le gouverne, de méditer les phénomènes et les évènements,afin d'en déduire, ajuste titre, que le monde, comme l'homme est en évolution et que l'existence n'est pas le fruit du hasard, accidentelle et donc vaine, mais au contraire, chaque élément dans cet ensemble bien structuré qui constitue l'existence au sens large du terme poursuit son chemin vers sa fin qui lui sera désignée en fonction d'une loi rigoureuse. Par conséquent, l'homme en quête de la béatitude, doit s'harmoniser au rythme du déroulement de ce mouvement continuel et évolutif.

Pour le Coran, la reconnaissance de Dieu est intuitive, du fait que l'intelligibilité de cette Vérité absolue prend forme à l'intérieur de l'homme, c'est-à-dire dans sa nature primordiale. Il présente, alors, les athées, les matérialistes, comme des errants toujours en conflit avec leur nature primordiale, comme des prisonniers de leurs pseudo idéaux subjectifs. Au demeurant, il réfute catégoriquement le dualisme, la Trinité en les considérant comme un héritage des cultes dits primitifs. Du point de vue coranique, ils ne sont que des voiles ténébreux obscurcissant le visage de la vérité :

"Ceux qui disent : "Dieu est, en vérité, le troisième de trois" sont impies. Il n'y a de Dieu qu'un Dieu unique"



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