La Santé moraleLa méthode islamique morale de la gymnastique (spirituelle) est la piété (at-taqwâ), comme l’a indiqué le Prince des croyants(p) : « C’est mon âme, je l’ai dressée par la piété. » et « La législation (islamique) est le dressage de l’âme. » Voilà la particularité de l’Islam. L’objectif final que l’homme doit atteindre est la Rencontre de Dieu le Très-Haut et la voie qu’il doit suivre pour y arriver est de remarquer constamment la Présence de Dieu et on ne peut y arriver qu’en tenant compte en permanence de Ses Lois. C’est cela la piété (at-taqwâ). Cela ne veut pas dire que celui qui a pris une autre voie, ne peut pas éduquer son âme, dans le sens qu’il n’a pas la capacité d’en finir avec ses défauts et de se parer de certaines qualités. Cela est possible par l’entraînement (spirituel) et cela a été expérimenté et vu. Seulement, par ce moyen, il n’arrive pas au réel bonheur et au but final. Au contraire, cela peut être un voile entre lui et Dieu Le Très-Haut. Car, d’après la vision islamique, les défauts ne sont autres que des voiles entre l’homme et son Créateur alors que les vertus - selon cette vision - sont les fruits de la juste conduite et une nécessité pour achever le parcours. Et quand on parle de piété, ce n'est pas faire les prières obligatoires et en même temps faire du mal aux gens, ou semer la zizanie…ce n'est pas non plus faire la prière de la nuit et abandonner une terre musulmane sous occupation étrangère.. ce n’est pas se retirer du monde et laisser les oppresseurs opprimer les gens. Non! La piété est comme un état de l'homme, dans sa nature. Par exemple, si une personne fait un effort sur elle-même pour donner une fois 50 dollars à un orphelin, on ne dira pas qu'il est d'un naturel généreux. Certes, il a fait un acte généreux. Alors que celui qui est de naturel généreux, dans son esprit, dans son âme, donne sans effort, dispense de ses biens sans qu'il se sente obligé de le faire. De même, quand nous parlons de piété, la personne est arrivée à ce niveau où elle fait ce que Dieu lui demande de faire et ne fait pas ce que Dieu lui interdit de façon naturelle, sans sentir une contrainte ou un effort. Comment est-elle arrivée à cela ? En ayant suffisamment éduqué et purifié son âme pour arriver à la libérer de l’emprise de ce monde. Comment ? En suivant les Ordres de Dieu et en laissant Ses Interdits, c’est-à -dire en faisant ce que Dieu a ordonné de faire, et ne faisant pas ce que Dieu a interdit de faire. Certes, il n'est pas difficile d'obéir à Dieu quand Il nous ordonne de faire quelque chose qui nous plaît, ou quand Il nous interdit quelque chose qui, de toute façon, ne nous plaît pas de faire. Mais la difficulté, l'épreuve apparait quand Dieu nous interdit de faire quelque chose que nous aimons, ou nous ordonne de faire quelque chose que nous détestons. Surgit un conflit à l'intérieur de l'âme. Est-ce que nous obéissons à Dieu ou nous obéissons à notre âme? C'est cela la lutte contre l'âme (jihâd an-nafs). Est-ce que nous choisissons les plaisirs éphémères de la vie en ce monde ou l'Au-delà ? Le programme pour contrecarrer son âme se mène au côté de Celui qui est adoré, l’Unique (qu’Il soit Glorifié) et il s’appelle la piété (la crainte de Dieu). Que personne ne pense qu'il n'est pas concerné par ce conflit car Dieu nous a promis de nous éprouver : {pour vous éprouver [et savoir] qui d'entre vous accomplit les meilleures actions.} (7/XI) Voir La Fuite de la Captivité, de Sayyed Abbas Noureddine 3ème chap. La place de la piété dans la morale islamique Nous avons vu que l’axe unique pour toute démarche dans la vie est Dieu, Gloire à Lui.
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