Éléments de Science du HadithAinsi, la Science des Rapporteurs de Hadith, est la science des chaînes de transmission ou la science de recherche des hommes qui constituent la chaîne de transmission. Fait corps avec la Science de rapporteurs de hadith, la science des biographies, laquelle étudie les personnalités des uléma, des rapporteurs de hadith et d'autres, et fournit ainsi des renseignements supplémentaires à la Science des Rapporteurs de hadith, en projetant la lumière sur les personnalités de ces derniers et sur les circonstances et les conditions politiques, historiques et idéologiques dans lesquelles ils ont vécu et évolué. Quant à la Science des Fondements du Texte (matn), elle étudie les fondements du texte, les influences et les modifications qu'il a pu subir, ainsi que d'autres aspects susceptibles d'aider le chercheur à évaluer le texte et à déterminer dans quelle mesure il pourrait être digne de foi. Le texte ou le "matn", c'est le texte attribué au Prophète ou à l'Imam, tel qu'il nous est parvenu. Et on a défini le texte du hadith comme étant le vocabulaire du hadith qui en indique le sens. Ainsi, les deux Sciences ( Le Besoin d'une Science de Rapporteurs de Hadith Nous avons déjà défini la Science des Rapporteurs de Hadith comme étant la science qui se charge d'étudier les conditions et les personnalités de ces derniers, c'est-à -dire de vérifier: dans quelle mesure ils sont dignes de foi ou capables de rapporter correctement le texte, quelles sont leurs appartenances doctrinales, dans quelles époques ils ont vécu etc... Un débat scientifique s'est engagé entre les uléma sur la pertinence de cette science. Une partie d'entre eux, les Akhbârites ont soutenu la thèse de l'inutilité d'un telle science en alléguant que les hadith enregistrés dans les corpus de référence, tels "Al-Kâfî" d'al-Kulaynî, "Al-Tahthîb", d'al-Tûcî, "Al-Istibçâr" et "Man Lâ Yahdhoroh-ol-Faqîh" d'al-Çadûq sont des hadith sains (çahîh: dignes de confiance), puisque les théologiens qui les avaient compilés s'étaient appliqués à les vérifier, et à les épurer avant de les mettre à la disposition des lecteurs, et que par conséquent il n'est nul besoin de les réétudier ni de les vérifier à nouveau. De même, ont-ils ajouté, les Récits (Riwâyât) que les faqîh renommés avaient adoptés ou rejetés ne nécessitent pas que l'on en réétudie ou en vérifie à nouveau, la chaîne de transmission. Il faut donc, ont-ils conclu, les adopter en se fiant au travail accompli par les faqîh renommés parmi nos prédécesseurs. Ils ont émis le même avis concernant les corpus de hadith "Al-Çihâh", tels que "Çahîh al-Bokhârî", "Çahîh Muslim" etc. Mais une autre partie des uléma ont rejeté cette thèse, en affirmant à l'appui de la méthodologie inductive et de la recherche scientifique que les corpus de hadith en question ne renferment pas que des hadith sains, et ne constituent donc pas une référence totalement crédible. Ils pensent qu’il faut étudier les personnalités des rapporteurs de hadith pour s'assurer de l'authenticité de chaque hadith, soumettre ces hadith à l'examen et à la recherche, et qu'on ne doit pas se contenter de la recherche faite par les auteurs des corpus en cours. Il est à noter que cette dernière thèse a été corroborée par la méthode inductive et par des preuves qui démontrent que beaucoup de rapporteurs fréquemment cités dans les corpus adoptés sont peu sûrs et ne méritent pas une confiance totale. De plus, selon cette thèse, les hadith relatifs aux statuts (ahkâm) et à la doctrine se trouvent dans des livres autres que les corpus dont on prétend que les hadith qu'ils contiennent sont authentiques. Le grand faqîh et Mujtahid, le défunt Âyatollâh Abul-Qâcim al-Kho'î, parlant de la première thèse, Les Qualités d'un Rapporteur dont le Récit est acceptable Les uléma de Hadith et des Fondements de la Jurisprudence ont exigé qu’un rapporteur doive remplir les conditions suivantes pour accepter ses récits: 1- La majorité: Le rapporteur de hadith a dû être majeur lorsqu'il a transmis ou rapporté son récit. Le récit d'un mineur est donc rejeté.
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