Éléments de Science du HadithEt le récit sera considéré comme accrédité, lorsqu'on aura établi la crédibilité de tous les maillons de la chaîne de chaykhs experts. 3- L'autorisation: C'est la permission que le chaykh (l'expert en Hadith) donne à quelqu'un de citer et de transmettre le contenu d'un livre à d'autres, ou bien de relater les Récits parvenus par ouï-dire au chaykh lui-même, en lui disant: «Je t'ai autorisé à relater le livre untel...» ou bien: «Je t'ai autorisé à relater mes ouï-dire...» 4- La remise (monâwalah): C'est le fait que le chaykh remet son livre - en donation ou en prêt - à son disciple en lui disant: «Ceci contient les Récits que j'ai entendus d'Untel, relate-le donc de ma part...» ou bien: «Je te donne l'autorisation de le relater en mon nom». Dès lors, le disciple peut relater, le contenu dudit livre en citant le chaykh. 5- L'écriture: L'un des moyens d'obtenir un Récit du chaykh c'est l'écriture. Celui-ci écrit, ce qu'il relate, à l’intention d’une personne présente ou non, puis il l'autorise à relater ce qu'il lui a écrit. Dès lors, la personne à qui l'écrit est adressé peut en relater le contenu. Mieux, l'avis le plus répandu parmi les uléma est que cette personne peut le relater même si le chaykh ne rédige pas à son intention une lettre d'autorisation, car le fait d'avoir écrit à son intention le Récit comporte implicitement l'autorisation de le relater, à l'instar de la règle qui régit le rapport entre un muftî (quelqu'un qui émet une fatwâ - décret ou avis religieux) et la personne à qui est adressée la fatwâ (décret religieux). En effet, lorsque le muftî rédige une fatwâ, on peut valablement la transmettre et la diffuser même si le muftî n'a pas rédigé avec la fatwâ l'autorisation de sa transmission. 6- L'information (i`lâm): Cela veut dire que le chaykh informe son disciple: «Les Récits figurant dans ce livre sont relatés par moi...» ou bien: «Ce hadith est relaté par moi... ou je l'ai entendu...» sans y ajouter: «Relate-le de ma part» ou «Je t'autorise à le relater». Certains uléma ont admis l'adoption d'une telle source en se fondant sur l'information donnée par le chaykh au disciple, alors que d'autres ont refusé de l'adopter. 7- L'écrit trouvé (wajâdah): C'est le fait que quelqu'un trouve un Récit relaté et rédigé par quelqu'un d'autre, sans que celui-ci le lui ait remis, ni ne l'ait autorisé à le relater, et sans qu'il l'ait entendu directement de lui. Mais un tel patrimoine requiert que l'on vérifie l'appartenance de l'écrit à celui qui est censé l'avoir écrit, avant de l'adopter comme maillon valable dans la chaîne de transmission, si, bien entendu l'auteur présumé de l'écrit trouvé est crédible. Tels sont donc les principaux moyens de la réception du hadith d'une source directe et de sa transmission aux autres. Il est à noter que ce sont les hadith parvenus aux Musulmans à l'époque de la transmission qui ont été transmis par ces moyens. Mais depuis que l'imprimerie a connu un développement important, que les science et les moyens de sa diffusion se sont répandus partout et que les Hadith et les Récits ont été compilés dans de grands corpus, tels que "Al-Kâfî", "Al-Bokhârî" et bien d'autres, ce sont ces corpus qui servent de source directe pour celui qui s'y réfère, et on n'a plus besoin de se référer aux chaykh du Récit ni de lui en demander l'autorisation. Des Rapporteurs portant les mêmes noms et le moyen de les distinguer Nous avons appris dans les pages précédentes que les rapporteurs de Hadith sont divisés en plusieurs catégories: a- Ceux qui sont connus pour leur véracité et leur crédibilité. b- Ceux dont on a établi le mensonge et le peu de crédibilité. c- Ceux autour desquels planent des doutes et des soupçons, doutes et soupçons qui sont bien-fondés selon certains avis, sans fondement selon d'autres.
d- Ceux à propos desquels les savants ne savent pas grand-chose et ne peuvent pas établir des portraits caractéristiques clairs. Nous voulons maintenant aborder un autre aspect relatif à ces rapporteurs, à savoir que beaucoup d'entre eux ont en commun un prénom, un nom ou un surnom, ce qui ne manque pas de créer une certaine confusion et souvent une méprise. Ainsi, on tombe souvent sur des rapporteurs dénommés Mohammad Ibn Qays, Mohammad Ibn Ismâ`îl, Abî Baçîr, Ibn Sanân etc. Or, il y a dans les chaînes de transmission plusieurs rapporteurs qui s'appellent Mohammad Ibn Qays, ou Mohammad Ibn Ismâ`îl ou Abî Baçîr etc. Il est donc nécessaire de démêler ces homonymes pour pouvoir distinguer celui qui désigne un rapporteur crédible de celui qui renvoie à un rapporteur de faible crédit, celui qui appartient à un rapporteur inconnu de celui qui revient à rapporteur non accrédité... et ainsi de suite, afin d’adopter le Récit du rapporteur crédible et de rejeter les autres. Il va de soi que nous ne serions pas confrontés à un tel problème si tous les rapporteurs portant le même nom étaient d'une même catégorie, c'est-à -dire tous crédibles, tous inconnus, ou tous peu crédibles. Illustrons ce problème par quelques exemples pratiques: - On peut lire dans Majma` al-Rejâl (Collecteur des Rapporteurs de Hadith) d'al-Qahbâ'î: «“Abû Baçîr Yahyâ ibn (fils de) Abî al-Qâcim: Abû Mohammad; Abû Baçîr al-Asadî, `Abdullâh Ibn Mohammad: Abû Mohammad; Abû Baçîr al-Morâdî, Layth Ibn al-Bokhtarî: Abû Yahyâ...†Le nom d'Abû Baçîr pourrait désigner chacun de ces trois rapporteurs, lorsque le hadith transmis est de l'Imam al-Çâdiq ou de l'Imam al-Bâqer....Mais s'il s'agit d'un hadith transmis de l'Imam al-Kâdhim, le rapporteur désigné par le nom d'Abû Baçîr, est Yahyâ Ibn Abî al-Qâcim...». - On peut lire également dans le même Majma` al-Rejâl: «Ibn Sanân: Mohammad et `Abdullâh Ibnâ (les deux fils de ) `Abdul-Rahmân al-Hâchimî; et Mohammad Ibn Sanân Ibn Tarîf al-Zâhirî... On les distingue par les générations et les “degrés†(darajah) respectifs de chacun...». - Et enfin, on lit dans la note marginale du même "Majma` al-Rejâl:
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