Éléments de Science du HadithLes uléma se réfèrent également à la Sunnah, et notamment au hadith ci-après pour affirmer la valeur d'argument de l'énoncé informatif à source unique: «Qu'Allah embellit un serviteur qui, ayant entendu ma parole, la mémorise, l'assimile et la transmet tel qu'il l'a entendue, car peut-être qu’un porteur de connaissance serait un non-connaisseur, et peut-être qu’un porteur de connaissance pourrait porter une connaissance à quelqu'un qui serait plus érudit que lui». Cette invitation à transmettre la parole du Prophète, adressée à tout Musulman, est un indice de l'obligation de croire celui qui rapporte (du Messager d’Allah) un énoncé informatif, même s'il est l'unique porteur de cet énoncé, mais à condition qu’il ne soit pas pervers bien entendu. De même, les uléma ont fondé l'adoption de l'énoncé informatif à source unique sur la conduite pratique du prophète. En effet, le Messager d'Allah envoyait souvent des messagers et des émissaires solitaires pour communiquer les instructions du Prophète. Les gens les croyaient et se conformaient aux enseignements du Prophète qu'ils leur transmettaient. En outre, les Compagnons du Prophète et des Imams, connaissant les statuts légaux et les appliquant (mutacharri`ah)* se soumettaient aux énoncés informatifs rapportés par une source unique, mais crédibles, sans que le Prophète ni les Imams n’aient désapprouvé leur conduite (le fait de se soumettre et de se conformer à de tels énoncés informatifs). Or, cette non-désapprobation équivalait à une approbation tacite de ladite conduite, en l'occurrence, l'application de l'énoncé informatif à source unique. Il est à noter que ceux qui ont récusé l'énoncé informatif à source unique, ne l'ont fait que par souci de renforcer les mesures de protection de la Sunnah contre le mensonge, l'infiltration subversive, l'erreur etc. Mais ce souci de protection, poussé à cette extrême, est une arme à double tranchant, et pourrait conduire à la suppression de la plus grande partie des Récits et des sources de statuts légaux de la charî`ah, et à un vide juridique concernant un grand nombre d'obligations cultuelles et de relations sociales. Mais les adversaires de l'adoption de l'énoncé informatif à source unique ont opposé leurs propres arguments aux arguments des tenants de cette adoption. Ils objectent que l'énoncé informatif à source unique est présumé (conjectural) parvenir du Prophète ou de l'Imam, et que par conséquent il n'est pas convenable de fonder la Charî`ah et la pensée islamique sur la conjecture, alors que le Coran nous interdit de suivre la conjecture dans les versets suivants: «O vous les Croyants! Evitez de trop conjecturer sur autrui: certaines conjectures sont des péchés». (Sourate al-Hujurât, 49 : 12) et: «La conjecture ne sert à rien contre la Vérité». (Sourate al-Najm, 53 ; 28) À cette objection les défenseurs de la thèse de l'adoption ont répondu: les preuves de la légalité de l'applicabilité de l'énoncé informatif à source unique qu'on présume provenir du Prophète ou de l'Imam sont des preuves décisives (absolues), ce qui leur confère valeur d’argument et légalité.
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