Éléments de Science du Hadith2- La Sanité d'esprit: Celui dont on accepterait le récit doit être sain d'esprit. Le récit de l'aliéné et du malade mental n'est pas admis. 3- L'intégrité (`adâlah): Pour que le récit d'un rapporteur de hadith soit admissible, il faut que celui-ci soit intègre, c'est-à -dire non pervers, car Allah dit: «O vous les Croyants! Si un homme pervers vient vous apporter une nouvelle, faites attention! Car si, par inadvertance, vous portiez préjudice à un peuple, vous auriez ensuite à vous repentir de ce que vous auriez fait». (Sourate al-Hujurât, 49 : 6) Mais certains uléma, tel al-Cheikh al-Tûcî, ainsi qu'Abû Hanîfah affirment que tout musulman est a priori intègre à moins qu'on n'établisse sa perversion. 4- Le rapporteur de Hadith ne doit avoir de traits de caractère contraires à la distinction et à la délicatesse (muruwwah). 5- Le rapporteur de Hadith doit avoir un esprit éveillé et une capacité de précision dans la mémorisation, qualités nécessaires pour préserver le récit contre toute faute, toute altération, et toute erreur dans la lecture et l'écriture etc. Il faut qu'il soit également capable de percevoir ce qui pourrait altérer le sens d'un mot ou d'une expression et de lire avec une correction parfaite. 6- Les uléma acceptent le récit d'un rapporteur de hadith digne de foi, abstraction faite de sa doctrine et de sa tendance idéologique. La Détraction (al-jarh) et la Défense (ta`dîl) «Al-Jarh wa-l-Ta`dîl» “Jarhâ€, c'est le fait de mettre en cause l'intégrité et la crédibilité du rapporteur, en l'accusant, par exemple de mensonge, d'invention, de tromperie etc. Quant à “ta`dîlâ€, c'est le fait d'établir l'intégrité et la crédibilité du rapporteur. La science de “la Détraction et la Défense†est l'une des principales branches de “`Ilm al-Rejâl†(la science des Rapporteurs de Hadith), car la première tâche du chercheur en Science de Rejâl est d'établir la véracité ou le manque de crédibilité du rapporteur de Hadith. Les instruments utilisés dans l'établissement de la Détraction et de la Défense
Les principaux moyens de l'établissement de la Détraction et de la Défense du rapporteur sont les sens et la fréquentation. En effet, la démonstration de la Détraction et de la Défense se fait par le témoignage porté sur les conditions du rapporteur, et le témoin est celui qui acquiert la connaissance d'une chose par les sens, en l'occurrence, l'ouïe et la vue. Au départ, personne ne peut établir la Détraction du rapporteur ni témoigner de son intégrité ou de sa crédibilité, excepté celui qui a vécu avec lui et connu son comportement et les traits de sa personnalité, et qui pourrait dès lors témoigner de sa perversion ou de son intégrité et de sa crédibilité, ou encore de son incapacité à transmettre correctement le hadith etc. C'est de ces témoins qui fréquentaient les rapporteurs de Hadith que les autres transmettent les témoignages de Détraction et de Défense, et nous les relatent. Celui qui nous transmet un témoignage de Détraction ou de Défense doit remplir une condition essentielle: la sincérité et la crédibilité pour que le témoignage qu'il transmet soit acceptable. Partant de ce principe, la présentation de rapporteurs de Hadith, faite par des uléma de la Science de Rejâl, qui ne soient pas contemporains des rapporteurs qu'ils nous présentent, tels que, al-`Allâmah al-Hillî et Ibn Tâwûs etc... n'est pas considérée comme un témoignage de détraction ou défense d'un rapporteur de Hadith, mais une simple enquête scientifique et une simple conviction à laquelle est parvenu un expert dans le domaine, et rien de plus. Une telle présentation est donc soumise à la critique et au débat, contrairement au témoignage d'un témoin intègre, contemporain du rapporteur, lequel (témoignage) est obligatoirement admis et adopté tant qu'il n'y aura pas une preuve absolue de l'existence d'une erreur dans ce témoignage, erreur due à un oubli, à une méprise ou à tout autre motif semblable. Les uléma de la Science du Hadith et des Fondements de la Jurisprudence, expliquent que si le témoignage en faveur de l'intégrité d'un rapporteur est admis, même lorsq’il n’est pas justifié, c’est parce que les raisons de l'intégrité sont trop nombreuses pour être mentionnées, et qu'il faut qu’elles soient toutes réunies pour qu'on puisse établir l'intégrité d'un homme. En revanche, le témoignage tendant à la détraction d'un rapporteur, n'est admis que si l'on en mentionne les motifs, car les opinions divergent quant au concept de la détraction et de l'infraction à la loi: quelqu'un pourrait avoir commis un accroc à l'intégrité selon un avis juridique donné et serait par conséquent contesté (reprochable), alors que son acte ne serait pas considéré comme contraire aux critères de l'intégrité, selon d'autres avis juridiques. C'est pourquoi, la mention du motif de la détraction devient nécessaire dans la mesure où elle nous permettrait de vérifier si la détraction est fondée ou non, sauf lorsque le détracteur, le défenseur et le récepteur de la détraction et de la défense sont du même avis juridique et utilisent les mêmes termes juridiques, auquel cas précis, le témoignage tendant à la détraction ou à la défense est admis, même en l'absence de l'explication du motif ou du terme "intégrité". C'est pour cela que certains uléma exigent une enquête sur la personnalité du rapporteur, lorsque le témoignage tendant à sa détraction n'est pas corroboré par la mention du motif de celle-ci. La divergence des Uléma sur l'interprétation de l'acceptabilité de l'opinion du chercheur en Science de Rejâl
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