L’IMAMAT SELON LES TEXTES



Shahid Sأ¢ni affirme: آ«Le quatriأ¨me pilier de la foi est l’attestation, la reconnaissance et la soumission en l’autoritأ© divine des douze imams de la famille du noble Prophأ¨te (أ§). Ce pilier indispensable est la lame de fond qui caractأ©rise des croyances shiites minoritaires et opprimأ©es, contrairement aux sunnites majoritaires et opprimantes, qui arguent que ce principe est un simple acte d’adoration (cf. les racines de la conception en islam, tome2 page 281, Markaz Moustapha, rapportأ© par Shahid Sأ¢ni dans son إ“uvre)

Nous constatons donc que la dأ©termination et le choix de l’imam pour la communautأ© islamique est devoir hors des capacitأ©s de l’humanitأ©. La communautأ© n’est pas assez avertie pour distinguer l’infaillibilitأ©, encore moins la reconnaأ®tre en quelqu’un. Par consأ©quent, elle est incapable de choisir avec expertise un guide ayant de telles caractأ©ristiques et facultأ©s. Choisir un guide par voie أ©lectorale dأ©bouche en gأ©nأ©rale sur le choix aveugle d’une personne, grأ¢ce Ø£  l’influence d’un groupe de personne ou une majoritأ© populaire guidأ©e par des critأ¨res apparents qu’elle pense convenables, nأ©gligeant l’aspect mأ©taphysique que آ« le successeur du Prophأ¨te Mohammadآ» doit avoir.

De mØ£Ú¾me, le choix des prophأ¨tes revient Ø£  Allah l’Omniscient, et se manifeste dans la rأ©vأ©lation et les textes (le saint Coran et la sunna). L’octroie de la rأ©vأ©lation et la capacitأ© pour l’accomplissement des miracles marquent la diffأ©rence entre le prophأ¨te et les imams qui, certes, accomplissent aussi des prodiges, mais au lieu de lui envoyer un nouveau message, Allah se contente de lui fournir les capacitأ©s pour comprendre et commenter le Message adressأ© au prophأ¨te dont il succأ¨de.

Sharif Mourtadhأ¢, au sujet du facteur qui impose la conviction en la prophأ©tie soutient: آ«Lorsqu’Allah rأ©alise que certaines situations peuvent Ø£Ú¾tre avantageuses et susceptibles de drainer des grأ¢ces ou que certains faits observأ©s dans le quotidien des humains rationnellement mettent en pأ©ril la religion, Il se voit dans l’obligation de susciter rapidement un prophأ¨te afin qu’il vienne les avertir de leur actes exأ©crables et porter en mØ£Ú¾me temps Ø£  leur connaissance le chemin de grأ¢ce plein d’avantages, et dont suivre conduit vers le bonheur et la fأ©licitأ©آ».

Pour confirmer la divinitأ© de la mission du prophأ¨te, Il l’accompagna des miracles destinأ©s Ø£  persuader les esprits endurcis. En effet, le miracle est un acte extraordinaire venant de la part de Dieu et accompli par les prophأ¨tes pour attester la divinitأ© du Message dont ils sont porteurs pour l’humanitأ©. Il a des caractأ©ristiques idoines qui le dأ©marquent de la magie et de la prestidigitation qui sont des إ“uvres aux causes naturelles, acquis au moyen de l’exercice. Le miracle est un acte dont les causes transcendantes sont hors de communs. Il s’accompagne toujours du dأ©sir de communiquer la prأ©sence d’un prophأ¨te envoyأ© par Dieu pour guider les gens vers la lumiأ¨re. Il appelle au dأ©fi les renأ©gats opiniأ¢tres en particulier, et tout le monde en gأ©nأ©ral, avec l’assurance que nul ne peut en produire pareil. Le miracle est en fin une إ“uvre divine dont l’effectivitأ© et la rأ©alisation inأ©luctable rassurent l’interlocuteur que le prophأ¨te est vraiment mandatأ© par Allah. Autrement dit, ce principe n’aura aucunement sa raison d’أھtre.

Puisque le dessein de l’imamat vise essentiellement la guidأ©e spirituelle, il est catأ©goriquement exigible que celui qui en est le destinataire soit infaillible, c’est-Ø£ -dire immunisأ© contre l’erreur et le pأ©chأ© et avoir une connaissance immanente. Il est inconcevable et inacceptable que le moins mأ©ritant soit portأ© au leadership alors que les plus mأ©ritants sont parmi eux. Pour se rأ©aliser, l’infaillibilitأ© des imams doit Ø£Ú¾tre consignأ©e dans les textes de base afin de prouver que Dieu en est le vecteur. L’option volitive d’une أ©lection s’annihile complأ¨tement, car personne ne peut dأ©terminer l’immunitأ© ou les connaissances immanentes en dehors de celui qui l’a placأ©e en un sujet.[1]

L’imamat tel que nous le constatons est l’une des bases potentielles des textes islamiques auxquelles les shiites s’accordent unanimement, en أ©tant convaincu que seul Dieu Le Majestueux peut pأ©trir son serviteur de l’immunitأ© contre l’erreur et lui fourni des connaissances immanentes. Et les textes suffisent pour annoncer qui doit Ø£Ú¾tre le successeur du noble Prophأ¨te (أ§) dans la perpأ©tuation de la derniأ¨re mission divine universelle destinأ©e Ø£  l’humanitأ© jusqu’أ  l’أ©ternitأ©.



[1] Les racines de la religion, أ©pأ®tre de Sharif Mourtadhأ¢, t1, p281

LA SHOURA OU LE PRINCIPE DE CONSULTATION ET LES TEXTES

S’il est أ©vident que la dأ©signation des califes ou successeurs du noble Prophأ¨te (أ§) doit avoir une base justificative Ø£  partir du saint Coran et des hadiths authentiques. Tout en tenant en considأ©ration que les fonctions du guide ont une coloration un peu plus divine, d’oأ¹ vient-il alors qu’un conseil de consultation soit admis systأ©matiquement comme moyen de dأ©termination du calife, mettant en subordination l’avis des textes de bases islamiques (Coran et hadiths)? En d’autres termes, quel est l’avis de l’islam au sujet de la consultation rأ©fأ©rendaire? Est-il possible d’avoir recours Ø£  une consultation sur un problأ¨me que les textes islamiques ont dأ©jØ£  traitأ©? Quel est le rapport entre la consultation et ses rأ©solutions vis-Ø£ -vis de l’imamat?

Le questionnement ci-dessus suscitأ© prأ´ne dans un premier temps une plongأ©e rأ©trospective dans l’histoire; ensuite une dأ©monstration logique sur la nأ©cessitأ© de la dأ©finition des successeurs du Messager de Dieu par le saint Coran et la sunna. Nous dأ©gagerons la philosophie de la Sharia (lأ©gislation islamique) concernant les rapports entre les rأ©solutions consultatives et la Wilaya pour enfin aboutir sur une conclusion selon laquelle la consultation ou Shourأ¢ n’a point أ©tأ© le principe de base de gouvernance en islam, si oui un simple directif apprأ©ciable qui vient enrichir d’avis la bonne application de la Sharia dans la vie quotidienne. Ces avis n’imposent et n’influencent aucunement sur l’immunitأ© de l’imam. Certes, le principe de consultation est un patrimoine de l’hأ©ritage de l’islam inapplicable sur l’imam. La consultation est juste un principe qui se justifie dans une tentative d’apporter un nouveau cachet Ø£  la lأ©gislation. Ce qu’on peut appeler آ«principe lأ©gitime facultatifآ» et non آ«un principe lأ©gislatif obligatoireآ».



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