L’IMAMAT SELON LES TEXTES



A- ASPECT HISTORIQUE

Conscient du fait que la vie dans sa double dimension ne peut se rأ©aliser sans la prأ©sence d’un guide. Dieu n’a jamais abandonnأ© la communautأ© sans la prأ©sence d’un leader fiable pour son أ©mancipation pluridimensionnelle. Cependant, en dأ©pit de cela, certains n’ont pas manquأ© d’audace pour affirmer que l’islam, mieux encore, Dieu a laissأ© Ø£  la communautأ© la prioritأ© de dأ©terminer la voie pour investir Ø£  la tØ£Ú¾te de la oumma un guide, car Il ne trouve pas la nأ©cessitأ© d’intervenir (dans ce genre de problأ¨me) pour la sauvegarde du rأ©gime et du systأ¨me islamique. La concrأ©tisation de la vie d’ici bas et le passage paisible dans l’au-delØ£  s’incruste sous l’autoritأ© d’un guide compأ©tent en religion. La sociأ©tأ© ou l’homme sans religion n’a pas de signification.

Les أ©vأ©nements historiques أ©vidents soutiennent que la problأ©matique d’un guide aprأ¨s le noble Prophأ¨te (أ§) a أ©tأ© solennellement abordأ©e en la prأ©sence des compagnons. Comment pouvons-nous admettre qu’un problأ¨me d’une telle envergure ait أ©tأ© nأ©gligأ© ou omis d’office par la Sharia (le saint Coran et la sunna), au profit d’une consultation populaire ambivalente? Il est normal qu’on puisse se demander: y a-t-il une rأ¨gle pertinente qui parraine l’idأ©e selon laquelle la communautأ© peut أ©lire le successeur de l’envoyأ© de Dieu? Quel est le point de vue de la lأ©gislation sur une telle rأ¨gle?

Si on observe bien les raisons sur lesquelles repose cette tendance on peut dأ©gager trois dأ©fauts:

-Le premier dأ©faut est la volontأ© des partisans de cette thأ¨se Ø£  intervenir pour nouer et dأ©nouer le problأ¨me. La Shourأ¢ ou consultation est un systأ¨me qui bute sur le choc d’opinion entre les compagnons et ne prأ©sente une unanimitأ© gأ©nأ©rale. Par consأ©quent, ils se sont divisأ©s dأ¨s le dأ©but du dأ©bat qui a donnأ© Ø£  l’assemblأ©e, sأ©ance tenante, deux aspects. Le premier aspect dont les أ©vأ©nements historiques coأ¯ncident avec la situation qui a prأ©cأ©dأ©e l’allأ©geance Ø£  Aboubakr (la confrontation entre les Mecquois et les Mأ©dinois qui aboutit Ø£  l’abdication des Mأ©dinois) et Ali ibn Abou Tأ¢lib (a.s). La primautأ© des Mecquois Qurayshites, qui ont commencأ© l’islam et supportأ© les difficultأ©s avec le Prophأ¨te (أ§), sur les mأ©dinois non Qourayshites qui se sont contentأ©s de donner asile aux mecquois أ©migrants.

-Le deuxiأ¨me aspect de la Shourأ¢ a pris forme Ø£  partir des manigances orchestrأ©es par Oumar, le deuxiأ¨me calife orthodoxe, dans son testament et qui prأ´nait le principe de la majoritأ© au suffrage d’un collأ¨ge أ©lectoral de six personnes sagement coptأ©es par ce dernier.

Le deuxiأ¨me dأ©faut se caractأ©rise par l’engagement: le calife prأ©cأ©dent doit avant sa mort dأ©finir par un traitأ© testamentaire celui qui sera le calife aprأ¨s lui. Ici, trois aspects se dessinent. Un testament dأ©terminant une seule personne comme calife (c’est ce que fit Aboubakr en dأ©signant Oumar dans son testament comme le calife qui le succأ©dera). Un testament dأ©finissant un groupe de personnes parmi lesquelles sera choisi le futur calife Ø£  la majoritأ© des voix (le testament d’Oumar mentionnait six personnes qui doivent choisir un calife parmi eux). Un rأ©gime de succession par ordre classant les califes consأ©cutivement, de sorte que si l’un meurt, l’autre le succأ¨de. C’est ainsi que Souleymane ibn Abdoul Malik prأ©senta Oumar ibn Abdoul Aziz comme successeur aprأ¨s lui, ensuite Yazid ibn Abdoul Malik, ainsi de suite. C’est ainsi que Hأ¢rounal Rachid classa la succession entre ses trois fils.

-Le troisiأ¨me dأ©faut que prأ©sente la Shourأ¢ repose sur l’hأ©roأ¯sme, la conquأھte et la domination par l’أ©pأ©e. Imam Ahmed dأ©clare: آ«L’imamat appartient au victorieuxآ». Il est أ©vident que ce point de vue n’est ni un point de vue lأ©gitime, ni un point de vue lأ©gislatif.

Certes, le parlementarisme est un principe administratif apprأ©ciable, gأ©nأ©reusement admise par la loi islamique. Cependant, les compagnons, dans un dynamisme pour donner une coloration gأ©nأ©rale Ø£  l’application non fondأ©e de cette thأ©orie sur le choix du successeur du noble Prophأ¨te (أ§), ont optأ© donner Ø£  leurs ambitions machiavأ©liques une image consultative, afin que l’histoire n’impute Ø£  une seule personne la responsabilitأ© et l’originalitأ© de cette initiative catastrophique Ø£  propos d’un sujet sensible comme l’imamat. D’oأ¹ la justification des antagonismes, les dأ©ficits de fonctionnement et l’أ©chec d’autres ambitions crأ©أ©es sur la wilaya:

1- aucune des trois aspects nأ©s du parlementarisme citأ©s ci-dessus n’a pas de justification lأ©gislative (islamiquement parlant). Jusqu’ici, nul parmi les compagnons jurisconsultes أ©rudits n’a jamais imaginأ© la naissance d’une telle initiative en plein cإ“ur de la Sharia, Ø£  plus forte raison donner son agrأ©ment dessus.

2- Le fondement de la Shourأ¢ exprimأ© dans le premier aspect suscitأ© et provenant de l’allأ©geance Ø£  Aboubakr n’a jamais أ©tأ© conforme aux rأ©alitأ© de la cأ©rأ©monie d’allأ©geance. Une telle action, vue son caractأ¨re incongru et anti-lأ©gislatif, n’a plus connu de semblable dans l’histoire de l’islam aprأ¨s ce que fit Oumar ce jour au Saqأ®fa de Banأ® Sa’d. Non seulement ce fut un geste extravagant (le f ait d’attraper la main d’Aboubakr, contre sa volontأ© et de l’investir comme successeur du Prophأ¨te (أ§)), mais aussi, traduit un anti- parlementarisme de la chose. Sauf que les gأ©nأ©rations d’aprأ¨s s’en sont inspirأ©es avec l’intention de lui donner une nouvelle teinture lأ©gislative, notamment dans la dأ©termination d’un calife, puis Ø£  travers d’autres situations sociales.[2]



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