LA REALITE TELLE QUELLE



18– Allah exhorte chacun à mener des investigations et qu'une fois que la vérité a été dévoilée, de la diffuser, même s'il faut subir des intimidations, incriminations ou des menaces de mort. Les penseurs et savants de tout horizon et de toutes tendances doivent organiser des assises et des colloques scientifiques pour échanger leurs points de vue et écouter le message de vérité et de fraternité que leur adressent leurs frères chiites. Ce qu’ils s'efforcent de justifier s’accorde non seulement avec le saint Coran, les traditions prophétiques incontestées, l'histoire, mais aussi avec la raison, la logique et la chronologie de la vie et après le décès du Saint Prophète (SAWA).

19– Les chiites reconnaissent que les compagnons (Sahâba), hommes comme femmes, ont servi l’Islam en déployant tous leurs efforts. Il incombe aux musulmans de faire preuve de respect en leur mémoire, les valoriser et être satisfait d’eux. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils étaient tous des êtres infaillibles, leurs faits et gestes n'étaient guère sanctifiés. Ils étaient des êtres humains comme tous les autres, susceptibles de faire des erreurs. L’histoire indique en effet, que certains d'entre eux avaient désavoué leur foi, même du vivant du prophète (SAWA). Le saint Coran a lui–même cité certaines mauvaises attitudes de quelques  compagnons du Prophète dans les sourates Al Mounâfiqîne (S63), Al Ahzâb (S33), Al Houjarât (S49), Al Tahrîm (S66) Al Fath (S48), Mohammad (S47), At–Toba (S9) et leur  a adressé de sévères remontrances. Rappeler ces faits, de nos jours ne saurait être assimilé à de la mécréance ou de l’apostasie car il n'y a apostasie que si l’Unicité de Dieu est niée ou si certaines pratiques cultuelles obligatoires telles que la prière, le hajj, le jeûne, ou la prohibition des boissons et des substances enivrantes sont dénigrées.

Mais l'on doit préserver sa langue et sa plume, de propos malveillants ou de critiques acerbes, car ce comportement n'est pas digne d’un musulman vertueux prétendant suivre le chemin tracé par le Messager de Dieu Mohammad (SAWA). Nous devons cependant savoir qu'il existe d’un coté les compagnons pieux et dignes de respect, et de l’autre, les compagnons qui ont plutôt brillé dans la trahison, les machinations, l’hypocrisie, les transgressions et la transmission outrancière des principes et des enseignements islamiques. Certains s’employant même à diffuser des propos mensongers et irrespectueux vis–à–vis du vénéré Prophète (SAWA) et à inventer des discours élogieux afin de mettre en valeur des personnes ne le méritant guère. Heureusement le Prophète (SAWA) avait prédit et mis en garde les croyants vis–à–vis de ce genre de situations. C’est ce qui a incité des savants tels que Suyoutî, ibn Jawzî… à consacrer toute leur vie à compiler les hadiths du Prophète (SAWA) afin que les hadiths outranciers, inventés et composés pour ternir la personnalité du saint Prophète (SAWA) et pour qu'ils puissent être reconnus de ceux venant effectivement de lui.

20– Les chiites croient en l’existence de l’Imam Mahdi (AS), l’Attendu. Diverses traditions prophétiques authentiques ont été rapportées et confirment que cette 12ème étoile de la constellation de l’imamat est certes, de la descendance de Fatima Zahrâ (SA). Son père Hassan Askarî (AS), 11ème Imam, a lui quitté ce monde en l’an 260 de l’hégire lunaire alors qu’Al Mahdi (AS) avait tout juste 5 ans. Fils unique, l'Imam Mahdi (AS) est connu aussi sous le patronyme d’Abou Qâssim. Les musulmans ont foi en sa présence, ils ont des renseignements précis concernant sa date de naissance, ses signes distinctifs et son ascendance. Ils savent parfaitement que selon la Volonté divine il est entré en occultation 5 ans après sa naissance, afin d’échapper aux conspirations de ses ennemis mortels, assoiffés de son sang. Ainsi Allah Tout Puissant le préserve pour le gouvernement universel de la fin des temps. Un gouvernement qui viendra éliminer toute injustice, oppression et discriminations au profit de la paix, de la fraternité et de la justice sur terre.

D’aucuns s’interrogent sur la durée de son occultation, alors que le saint Coran laisse entendre que le prophète Jésus fils de Marie (SA) doit avoir maintenant 2005 ans, que le prophète Noé (AS) a vécu presque mille ans et que Khizr (AS) est encore vivant depuis l’époque du prophète Moïse (AS). Allah couvre de Sa Puissance toute chose et agit sans concertation, avec qui que ce soit. Ne déclare–t–Il pas au sujet du prophète Jonas (AS): “S’il (Jonas) n’avait pas été de ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son ventre (ventre du poisson) jusqu’au jour où l’on sera ressuscité”.[9][9]

Bon nombre de savants sunnites reconnaissent l’existence manifeste de l’Imam Mahdi (AS) et certains ont même écrit des ouvrages sur sa généalogie et ses signes caractéristiques. Parmi les anciens nous avons Abdoul mou’mmin Chablanjî châfi’î (Les Ahl–ul–bayt, la lumière de la vision), Kandouzî Anafî Balkhî (Extraordinaire fraternité dans la régence de Turquie à l’époque des califes ousmanites), Seyyed Mohammad Sâdiq Hassan Qanoujî Boukhârî et Ibn Hajar Hitamî Makî Chafi’î, qui affirment: “Abou Qâsim Mohammad l’Attendu avait cinq ans à la mort de son père. Allah par Sa Sagesse et Sa Volonté a fait de lui le guide attendu”. Et certains de nos contemporains comme le docteur Moustapha Rafi’î dans Notre islam a évoqué ce problème en répondant aux critiques et contestations posées sur le problème de sa naissance.

21– Les chiites prient, jeûnent, s’acquittent de la zakat et du khoms, font le grand et le petit pèlerinage de la Mecque. Ils ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et respectent le Prophète (SAWA) et les saints élus de Dieu. Ils éprouvent également de l’aversion envers les ennemis de Dieu et Son Prophète (SAWA), tout en combattant les ennemis et les mécréants s'opposant à l’Islam et ses adeptes. Ils participent activement aux activités socio–économiques (le commerce, le mariage, le divorce, l’héritage, l’éducation, l’allaitement, le hijâb…). Ils sont en accord avec les principes et préceptes islamiques purs provenant des fatwas des jurisconsultes; conformément aux préceptes du saint Coran, à la sunna authentique des Ahl–ul–Bayt(AS), à la raison et à l’ensemble des œuvres des grands gnostiques.

22– Les chiites savent pertinemment que chaque devoir religieux comporte un temps déterminé. Ainsi, les prières quotidiennes obligatoires ont des horaires précis cinq fois par jour: sobh (l’aube), zohr (midi), 'asr (l’après– midi), maghrib (le crépuscule), ichâ’ (la nuit). Il est recommandé d’accomplir chaque prière dès les premiers instants de son horaire légal (annoncé par le muezzin), vu les mérites qui y en découlent. Toutefois, il est permis de jumeler les prières du midi et de l’après–midi (zohr et 'asr) ainsi que celles du crépuscule et de la nuit (Maghreb et ichâ) car le Prophète(SAWA) en a fait de même sans aucune raison particulière (du genre maladie, voyage, pluie) (cf Mouslim, Sahih Boukhârî, Musnad Ahmad ibn hanbal, Al Muwatta de Mâlik ibn Anas…) sinon d'alléger la tâche de ses fidèles et leur permettre de mieux vaquer à leurs occupations. Cela paraît donc évident à une époque comme la nôtre où la notion du temps semble être capitale dans de nombreux domaines d’activités.

Au cours de l’appel à la prière ('azan), les chiites prononcent après la phrase”accours à la prospérité” (hay–ya alâ falâh) l’expression “accours à la meilleur des actions” (hay–ya ala khayril amal), arguant que cela se disait à l’époque du Prophète (SAWA). Elle fut supprimée par le calife Oumar ibn Khatâb, ce dernier craignant que les musulmans réalisent l’importance de la prière par rapport au djihâd et s’en détournent (Illustration abstraite de la croyance d’Allama Kaochajî Acharî, de même Mousanif de Kandî et Kanza Oumal de Moutakî Indî…). Oumar le remplacera ainsi par la formule «la prière est meilleure que le sommeil” (aç–çalatou khairil minal naom). Pure innovation qui n’a jamais était déclarée au temps du Prophète (SAWA) (cf. livre d’histoire et de hadiths).

Le culte divin et ses préliminaires apparaissent comme une question essentiellement législative, requérant une conformité avec les préceptes coraniques et la sunna. Autrement dit, toute improvisation ne serait que pure innovation inadmissible n’engageant que son initiateur et ne saurait être imposée à l’ensemble de la communauté en tant que référence. Il est donc interdit d’ajouter ou de retrancher quoique ce soit de la prière en particulier et des autres actes cultuels en général.



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