Eléments de Science du HadithC'est l'énoncé informatif dont le nombre de rapporteurs n'atteint pas le quota requis (la limite requise) pour la concordance, peu importe qu'il soit transmis par un rapporteur ou plus. L'énoncé informatif à source unique est de type conjectural: il ne conduit pas à la connaissance ni n'apporte la certitude. Un long débat s'est engagé entre les uléma au sujet de l'acceptation et du refus de l'énoncé informatif à source unique et de sa valeur d’argument dans les statuts légaux. Aussi, se sont-ils rangés dans deux écoles, l'une refusant l'admissibilité de l'énoncé informatif à source unique en affirmant son incapacité à apporter la certitude dans le statut légal en raison de la probabilité du glissement d’un mensonge ou d'un élément subversif, ou de l'erreur chez le rapporteur, l'autre l'acceptant en s'appuyant sur des arguments tirés du Coran et de la Sunnah. Mais l'énoncé informatif à source unique a fini par être admis, et les uléma l'ont adopté depuis lors dans la jurisprudence et dans la déduction des statuts légaux. Les arguments de la validité légale de l'énoncé informatif à source unique
a- Les arguments tirés du Coran: Les uléma se sont surtout référés au verset suivant pour démontrer la validité légale de l'énoncé informatif à source unique: «O vous les croyants! Si un homme pervers vient vous apporter une nouvelle, faites attention! Car si, par inadvertance, vous portiez préjudice à un peuple, vous auriez ensuite à vous repentir de ce que vous auriez fait». (Sourate al-Hujurât, 59 : 6) Les uléma ont argué que ce verset avait été révélé à propos d'al-Walîd Ibn `Oqbah Ibn Mo`ît, lequel ayant été envoyé par le Prophète auprès des Banî Moçtalaq pour percevoir l'impôt de la Zakât, est retourné chez le Prophète avant même d'arriver à destination, en prétendant qu'ils l'avaient chassé et qu'ils voulaient le tuer. Le Prophète s'est mis alors en colère et alors qu'il s'apprêtait à les attaquer, le verset en question a été révélé, pour dévoiler le mensonge de lâ€Ã©missaire du Prophète et souligner sa perversité. Ce verset indique: 1- Qu'il ne faut pas croire à l'information apportée par un pervers avant d' en avoir vérifié le bien-fondé. 2- Qu'on peut croire un informateur unique s'il est véridique et non pervers. Car le Prophète avait cru son émissaire avant qu'il ne découvre sa perversion. Ils se sont appuyés également sur cet autre verset pour corroborer leur thèse sur la validité légale de l'énoncé informatif à source unique: «Ceux qui cachent les Signes manifestes et la Direction que Nous avons révélée après que Nous les avons fait connaître aux hommes au moyen du Livre: Voilà ceux qu'Allah maudit, et ceux qui maudissent les maudissent». (Sourate al-Baqarah, 2 : 159)
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