Eléments de Science du Hadith



Ce verset maudit quiconque cache les signes d'Allah et la Direction qu'IL nous montre, et s'abstient de nous les faire connaître.

De là fut décrétée l'interdiction de la dissimulation d'un énoncé informatif ou d'un récit entendu du Prophète. Mais pour que cette interdiction conduise au but recherché (la communication et la transmission d'un message d'Allah), il est obligatoire de croire celui qui rapporte et transmet les directives d'Allah et par conséquent, celles de Son Prophète, peu importe qu'il soit le seul porteur de ces directives ou qu’il y en ait plusieurs.
 

b- Les arguments tirés de la Sunnah:

Les uléma se réfèrent également à la Sunnah, et notamment au hadith ci-après pour affirmer la valeur d'argument de l'énoncé informatif à source unique:

«Qu'Allah embellit un serviteur qui, ayant entendu ma parole, la mémorise, l'assimile et la transmet tel qu'il l'a entendue, car peut-être qu’un porteur de connaissance serait un non-connaisseur, et peut-être qu’un porteur de connaissance pourrait porter une connaissance à quelqu'un qui serait plus érudit que lui».

Cette invitation à transmettre la parole du Prophète, adressée à tout Musulman, est un indice de l'obligation de croire celui qui rapporte (du Messager d’Allah) un énoncé informatif, même s'il est l'unique porteur de cet énoncé, mais à condition qu’il ne soit pas pervers bien entendu.

De même, les uléma ont fondé l'adoption de l'énoncé informatif à source unique sur la conduite pratique du prophète. En effet, le Messager d'Allah envoyait souvent des messagers et des émissaires solitaires pour communiquer les instructions du Prophète. Les gens les croyaient et se conformaient aux enseignements du Prophète qu'ils leur transmettaient. En outre, les Compagnons du Prophète et des Imams, connaissant les statuts légaux et les appliquant (mutacharri`ah)* se soumettaient aux énoncés informatifs rapportés par une source unique, mais crédibles, sans que le Prophète ni les Imams n’aient désapprouvé leur conduite (le fait de se soumettre et de se conformer à de tels énoncés informatifs). Or, cette non-désapprobation équivalait à une approbation tacite de ladite conduite, en l'occurrence, l'application de l'énoncé informatif à source unique.

Il est à noter que ceux qui ont récusé l'énoncé informatif à source unique, ne l'ont fait que par souci de renforcer les mesures de protection de la Sunnah contre le mensonge, l'infiltration subversive, l'erreur etc. Mais ce souci de protection, poussé à cette extrême, est une arme à double tranchant, et pourrait conduire à la suppression de la plus grande partie des Récits et des sources de statuts légaux de la charî`ah, et à un vide juridique concernant un grand nombre d'obligations cultuelles et de relations sociales.

Mais les adversaires de l'adoption de l'énoncé informatif à source unique ont opposé leurs propres arguments aux arguments des tenants de cette adoption. Ils objectent que l'énoncé informatif à source unique est présumé (conjectural) parvenir du Prophète ou de l'Imam, et que par conséquent il n'est pas convenable de fonder la Charî`ah et la pensée islamique sur la conjecture, alors que le Coran nous interdit de suivre la conjecture dans les versets suivants:

«O vous les Croyants! Evitez de trop conjecturer sur autrui: certaines conjectures sont des péchés». (Sourate al-Hujurât, 49 : 12)



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