Le Consensus (Ijma)



Toutefois, on exclut le fait que le consensus est reconnu pour les questions principales de la loi, comme l’obligation de la prière et jeune, la licité de la vente et l’illicité de l’usure.  Mais ces questions trouvent leurs preuves dans les textes. On trouve des textes clairs au sujet de ces qualifications dans le Coran et dans la sunna. Pour cette raison, il n’y a aucun besoin de recourir à la déduction par le consensus   qui ne peut être utilisé que lorsque l’avis de l’infaillible est connu d’une manière générale et non d’une manière détaillée et clairement avouée.

Le savant Muhammad Taqi Al-Hakim dit à ce propos : « Si on restreint la notion du consensus et on la prend telle qu’elle est entendue par les mujathids d’une tendance juridique donnée, ou d’un groupe qui inclut l’Infaillible, on pourrait alors dire que son établissement est possible au prix d’un effort de recherche nécessaire pour une affirmation catégorique… Une telle affirmation peut parfois avoir lieu Â».

       Le savant Muhammad Rida al-Mudhaffar dit : « De toute manière, nous n’avons plus confiance dans le consensus après l’ère de l’Imam, comme moyen de distinguer l’avis de l’Imam, d’une manière sûre et certaine Â».

Il est à signaler que, malgré les doutes et les attitudes qui nient l’existence d’un consensus constaté qui peut être adopté de nos jours, on ne trouve presque pas, dans les écrits des juristes, aucun sujet juridique qui ne soit pas prouvé par le consensus.

Il est hors de doute que la majorité écrasante de ces consensus sont du genre transmis. Ils sont habituellement utilisés comme des preuves de soutien auxiliaires et secondaires par rapport aux autres preuves.

V- Remarques supplémentaires

a- Il est clair que, pour les Imâmites, le consensus ne peut constituer une preuve indépendante de la jurisprudence, car toutes les questions qui lui sont relatives sont en liaison avec la preuve de la sunna. Sa fonction comme preuve est donc subordonnée à celle de la sunna. Pour cette raison, il est à remarquer que, dans cette étude du consensus, on ne trouve pas l’élément le plus important dans l’étude de toute autre preuve juridique. Cet élément est la déduction ayant pour but de prouver qu’il est une source, car sa fonction comme source est subordonnée à celle de la Sunna. Ainsi, ce qui s’impose est de savoir si le consensus conduit à la sunna, par la présentation de preuves montrant que l’avis de l’Infaillible est présent parmi les avis des personnes unanimes.

b- Pour les Imâmites, le consensus est radicalement différent, du point de vus de son objet et de sa signification, du consensus tel qu’il est entendu par les tendances sunnites.

       Du point de vus de l’objet, le pilier le plus important est, pour les tendances sunnites, le consensus de savants. Pour cette raison, les désaccords touchent des questions relatives à la détermination de l’identité de ces savants. Pour les Imâmites, c’est l’avis de l’infaillible qui constitue le pilier du consensus et, en dehors de cette considération, l’accord des savants n’est pas requis.

     Du point de vue de la signification, le consensus possède une signification indépendante de toutes les autres preuves juridiques. Tel qu’il est entendu par les tendances sunnites, le consensus a le pouvoir d’établir les qualifications légales. Mais pour les Imâmites, il ne possède que le pouvoir restreint d’établir la Sunna. Il a, à ce propos, un statut équivalent à celui de tout autre moyen péremptoire parmi ceux qui servent à établir la Sunna et à la prouver. C’est là que les traditionalistes imâmites se sont trouvés dans la confusion en accusant les fondamentalistes d’avoir emprunté dans la preuve du consensus à la pensée sunnites, comme nous l’avons vu plus haut. Pour conclure, nous pouvons affirmer que :

1- Le consensus (ijma) est l’un des fondements innovés après la mort du Prophète. Il est apparu pour mettre sur pied une autorité légale qui comblerait le vide occasionné par la disparition du Prophète. La plupart des savants s’accordent sur le fait qu’il est une source de la loi. Mais il existe des désaccords radicaux, entre les Shiites imâmites et les Sunnites, sur la nature du consensus.



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