Le Consensus (Ijma) Il est clair que ce qui fait autorité dans la détermination du consensus est le second pilier, car c’est lui qui lui confère sa légalité. Quant au premier pilier, son importance n’est que formelle car la condition selon laquelle il faut l’accord de deux juristes, au moins, est destinée seulement à assurer la dénomination de « consensus » à cet accord puisque le terme « consensus » ne peut être dit de l’avis prononcé par une seule personne. D’où, les savants considèrent que le nombre des juristes unanimes, que ce nombre soit élevé ou réduit, n’à aucune conséquence au niveau de la puissance du consensus. Le savant al-Hilli (mort en 676H. 1278) dit à ce propos : « Même s’il y a cent juristes et que son avis c’est- à - dire celui de l’Infaillible n’est pas pris en considération, ce qu’ils disent ne constitue pas une preuve. Mais s’il y a deux savants seulement et que son avis est pris en considération, ce qu’ils disent constitue une preuve ». II- Le statut législatif du consensus
Tous les Imâmites s’accordent sur le fait que le consensus ne constitue pas une source indépendant de la jurisprudence, à coté des autres sources, car il ne possède pas, en soi, une autorité légale indépendante. Sa légalité provient de ce qui est indiqué par la parole de l’infaillible et qui est le fondement de sa fonction en tant que preuve de la loi. Ainsi conçu, le consensus devient l’un des moyens qui conduisent à la « Sunna », c’est-à -dire l’une des voies de la Sunna péremptoire. Par conséquent, le fait que le consensus soit une source indépendante de la jurisprudence, a besoin d’une preuve car, il n’est source que dans la mesure où il conduit à la distinction de la parole de l’Infaillible et, par la suite, il ne l’est que dans la mesure où il est annexé à la Sunna en tant que source. L’objet central dans l’étude du consensus consiste à prouver que tout consensus ne l’est que le mesure où il inclut, d’une manière certaine et bien reconnue, la parole de l’Infaillible, ce qui équivaut à dire qu’il ne l’est que dans la mesure où ces deux piliers sont présents. III - Les divisions du consensus En tant que moyen de distinguer la Sunna, le consensus comprend deux divisions : 1- Le consensus constaté (muhassal)
Il s’agit du consensus constaté par le mujtahid lui même, à la suite d’une recherche portant sur les personnes des savants unanimes et sur les avis de chacun d’entre eux, au sujet de l’événement dont la qualification est présumée être l’objet de consensus, et visant à atteindre la certitude en ce qui concerne l’établissement de l’accord de deux, au moins, de ces savants, d’une part et, d’autre part, la présence de l’avis de l’Infaillible, parmi les avis des savants unanimes. Pour la mise en évidence de la présence de l’avis de l’Infaillible, les savants ont adopté les deux méthodes suivantes : Le mujtahid utilise une méthode concrète pour s’assurer du fait que l’avis de l’Infaillible est présent. Il peut par exemple, chercher les avis des savants unanimes, en les écoutant directement ou en disant leurs écrits authentiques. Il peut trouver, parmi ces avis, certains qui sont émis par des savants inconnus…Il arrive à établir, au moyen de preuves solides, que l’Imam Infaillible est l’un de ces derniers savants.
|