Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 1L'Imam al-Sâdiq a dit : «Je n'aimerais pas louer un moulin à eau pour le sous louer à un prix supérieur, sans, au moins, y ajouter une garantie ou quelque chose, ou sans l'équiper mieux». (Wasâ'il al-Chî'ah; vol. 13, p. 259) On a demandé à l'Imam al-Bâqir (P): «Est-il légal qu'un artisan prenne une commande et qu'il la passe ensuite à un autre qui l'exécute, alors qu'il se contente, lui, de réaliser quelque profit de cette façon sans faire quoi que ce soit?» L'Imam al-Bâqir a répondu : «Il ne peut pas faire cela». Selon une autre version de ce hadith, il a ajouté : «Il ne doit pas faire cela, à moins d'exécuter la commande partiellement». (Wasâ'il al-Chî'ah; vol. 13, pp. 264-265) Un chaudronnier était venu voir l'Imam al-Çâdiq pour lui soumettre son cas. Il lui dit : «Parfois je prends une commande et je confie le travail aux apprentis qui travaillent pour moi, en leur payant seulement les 2/3 du tarif perçu». L'Imam al Sâdiq a dit : «Cela ne doit pas se faire, à moins que tu ne partages avec eux l'exécution du travail». (Wasâ'il al-Chî'ah; vol. 13, p. 266) L'un des facteurs les plus importants de l'augmentation des prix est l'existence de nombreux intermédiaires par lesquels la marchandise passe du producteur au consommateur, et dont chacun demande un revenu pour lui-même sans avoir accompli aucun travail utile ou essentiel. Or, d'après les hadiths que nous avons cités plus haut, tant qu'il s'agit d'intermédiaires qui jouent un rôle utile, au moins sur le plan de la distribution, ils ont le droit de réaliser un profit proportionnel à leur travail. Mais pour ce qui concerne les intermédiaires qui ne font que ralentir le processus de la distribution, ils ne méritent aucun profit. Ils doivent cesser de prêter leur faux service qui n'est, en réalité, qu'une ruse pour exploiter et le producteur, et le consommateur. Le frère de l'Imam al-Kâdhim (P) a demandé à celui-ci : «Un homme qui a acheté des denrées alimentations peut-il les revendre à une autre personne avant d'en avoir pris possession effectivement?» L'Imam a répondu : «S'il revend avec profit, non. Mais s'il revend au prix de revient, il n'y a pas de problème». L'usure L'un des pires faux travaux est l'usure, qui doit être considérée comme l'une des formes d'exploitation les plus cruelles. L'Islam est fermement opposé à cette vile forme d'exploitation, quels que soient ses dehors, et il dénonce vigoureusement les usuriers. Avant d'entreprendre la discussion de l'usure, il conviendrait d'expliquer le vrai rôle de l'argent dans la société humaine. On dit que la monnaie est venue à l'existence pour faciliter l'échange des marchandises. Dans les petites sociétés primitives, l'échange se faisait par le troc. Si quelqu'un produisait un article en quantité supérieure à ses besoins et qu'il avait besoin d'autres articles possédés ou produits par d'autres personnel, il échangeait son article contre ce que les autres possédaient, et ce à un rapport fixé conjointement par les parties concernées. Par exemple un fermier échangeait ses grains contre d'autres choses nécessaires à la vie, comme les vêtements et d'autres articles domestiques. Bien que simple, le système du troc présentait de sérieux problèmes dans des sociétés plus grandes, car pour une telle transaction, il était nécessaire de trouver une personne ou un marché qui: - ait besoin de l'article offert, - soit prêt à l'échanger, - soit en mesure d'offrir un autre article demandé, d'une valeur égale à celle de l'article offert. Pour cette raison le système des affaires a subi beaucoup de changements. Beaucoup de sortes de marchés avaient été établies à différents niveaux, et finalement la monnaie a été introduite comme un moyen d'échange.
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