Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 1Les vrais critères de la moraleDu point de vue islamique, les vrais critères de la morale sont au nombre de deux : a - Le respect de la dignité de l'homme; b - La recherche de la proximité d'Allah. a- La dignité de l'hommeLe Saint Prophète a dit qu'il avait été envoyé pour perfectionner l'honneur et la dignité de l'homme. Selon un autre hadith, L’Imam al-Sâdiq (P) a dit : «Allah, le Tout-Puissant a conféré aux prophètes de nobles qualités. Quiconque est béni de ces qualités doit être reconnaissant envers Allah, et quiconque ne les possède pas doit prier afin d'en être doté». Le narrateur de ce hadith dit qu'il a demandé à l'Imam quelles étaient ces qualités. L'Imam lui a répondu: «La piété, le contentement, la tolérance, la gratitude, la patience, la munificence, la bravoure, le respect de soi, la rectitude morale, la véracité et l'honnêteté». Le respect de soi signifie que celui qui travaille pour son bien-être et pour l'accomplissement de ses désirs, doit considérer les actes susceptibles de l'humilier et d'abaisser sa position comme incompatibles avec sa dignité humaine, et les actes propres à développer sa personnalité spirituelle et à rehausser sa position, comme étant un motif de fierté. Chacun sait, par exemple, qu'une personne envieuse et jalouse ne mortifie ni n'humilie qu'elle-même. Une personne jalouse ne peut supporter le progrès et la prospérité des autres. Elle se chagrine devant leurs réalisations. Sa seule réaction est de faire tout ce qu'elle peut pour porter préjudice aux autres et déranger leurs plans. Elle ne se sent contente que lorsque les autres aussi sont privés de leur bonne chance et qu'ils deviennent comme elle. Chacun sait que de tels sentiments sont une vraie petitesse. Une personne qui ne peut tolérer le succès des autres est un individu indigne et sans personnalité. II en va de même pour la mesquinerie. Une personne mesquine est si férue de sa fortune qu'elle ne supporte pas de s'en séparer et de la dépenser même pour son propre bien-être ou pour celui de sa famille. Elle ne dépense l'argent dans aucun but de charité. Bien évidemment un tel homme est prisonnier de sa fortune. Il se voit dégradé à ses propres yeux. Ainsi, nous constatons que les sentiments du respect de soi et de la conscience de soi sont de vrais sentiments humains. Nous nous sentons transportés de joie lorsque nous accomplissons des actes tels que la tolérance, la chasteté, la persévérance, etc. Il y a d'autres actes, comme le mensonge, l'hypocrisie, la flatterie, la jalousie et la mesquinerie. Quand nous commettons n'importe lequel de ces actes, nous nous sentons humiliés. C'est notre sentiment intime et il n'est l'objet d'aucun enseignement ni d'aucune coutume ou habitude prévalant dans notre société particulière. L'Islam a sévèrement dénoncé de telles mauvaises qualités et a strictement interdit de les cultiver. Certaines qualités, telles que la tolérance et le sacrifice de soi, sont des motifs d'honneur et des signes de largeur d'esprit et de grandeur d'âme. Un homme prêt à faire des sacrifices exerce un tel contrôle sur lui-même, et il est caractérisé par une telle personnalité, qu'il oublie ses propres intérêts à l'avantage des autres et pour assurer des désirs objectifs. L'humilité, au sens du respect des autres et de la reconnaissance de leurs mérites, et non au sens de l'effacement ni de la soumission à la force, est aussi une noble qualité et un motif de dignité humaine. Cette qualité est le propre de ceux qui pratiquent l'auto-contrôle, qui ne sont pas égocentriques, et qui respectent les autres et reconnaissent avec réalisme leurs côtés positifs.
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