Le Masnavi et le CoranLe Mathnavî est la boutique du détachement, ô mon fils […] Notre Mathnavî est la boutique de l’Unité : Tout ce que tu vois là , excepté l’Unique, est une idole." [4] Dans cet article, plus que les mots, nous nous concentrerons avant tout sur les significations générales du Coran exprimées par Mowlavi dans ses propres termes tout au long du Masnavi. D’un point de vue thématique, il nous faut également faire des choix : aborder l’ensemble des thèmes du Coran évoqués dans le Masnavi est une tâche impossible dans le cadre d’un article – cela équivaudrait à présenter une étude détaillée de l’ensemble du Masnavi. Nous nous contenterons donc de faire allusion à quelques thèmes centraux de la révélation musulmane tels que l’existence d’une vie après la mort, l’importance de la connaissance de soi et de l’éducation de l’âme, la prière… tels qu’ils ont été exprimés par Mowlavi. La croyance en l’invisible et en l’existence d’une vie après la mort
L’un des aspects centraux de la révélation coranique est de rappeler à l’homme que cette vie terrestre est éphémère et n’a pas de valeur intrinsèque, mais trouve seulement un sens en ce qu’elle permet de se préparer une vie éternelle future, celle de la rencontre avec Dieu. Pour reprendre une image coranique, cette vie est comme un "champ" dans lequel il faut s’efforcer de semer les meilleures graines, pour ensuite en récolter les fruits dans l’Au-delà (42:20). Comparée à cette existence terrestre, la vie future est la "vie véritable" : "La vie d’ici-bas n’est que jeu et divertissement, alors que la véritable vie est celle de la vie future. Mais les hommes le savent-ils ?" (29:64) En évoquant les propos dénégateurs de nombreux peuples qui insistent sur le fait que la vie se limite à sa dimension matérielle, le Coran invite en permanence à se dégager d’une vision limitée des choses et à croire en l’invisible : "Ils connaissent un aspect de la vie présente, tandis qu’ils sont inattentifs à l’Au-delà ." (30:7) Mowlavi compare le refus de l’homme à croire en une vie future à la situation d’un fœtus pour qui "le monde" se limite au ventre maternel, et qui s’enferme dans le refus d’accepter l’existence d’un monde extérieur au-delà du sien : "Si quelqu’un disait à l’embryon dans le sein maternel : "En dehors d’ici se trouve un monde très bien ordonné, "Une terre agréable, longue et large, remplie de délices et de choses à manger, "Des montagnes, des mers, des plaines, des vergers embaumés, des jardins et des champs semés, "Un ciel très élevé et plein de lumière, le soleil, les rayons de la lune et cent étoiles,
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